Il y a quelques semaines, je me réjouissais du fait que la rentrée scolaire s'était déroulée sans allusion à une menace de grève du côté des enseignants à l'école de ma fille.
Aujourd'hui, je me retrouve confronté à une journée de grève imminente. Je n'ai reçu aucun avis de la part de l'école mais la commission scolaire a fait savoir dans les médias que le 27 octobre serait une journée de grève de la part des enseignants et que les éducatrices des services de garde ne seraient pas de service par so-so-solidarité envers les enseignants. Autrement dit, parents trouvez-vous un plan C dès maintenant.
En ce moment, je cherche mes mots afin de bien exprimer ce que je ressens face à cette journée de grève annoncée. Il pourrait y en avoir jusqu'à six, dit-on.
Quel message les enseignants souhaitent-ils passer?
Veulent-ils pénaliser les élèves, ce qui serait aberrant?
Les récompenser en leur offrant une journée de congé?
S'attirer la sympathie des parents?
Pour certains, ces journées de grève seront justifiées en disant qu'il faut revendiquer ses droits et réclamer son dû dans la vie. Je ne partage pas cet avis.
De mon point de vie, elles sont difficilement justifiables. Je comprends que les enseignants souhaitent donner un grand coup envers le gouvernement et je n'embarquerai pas ici dans la liste de leurs revendications. Je me questionne simplement sur le moyen.
Je le disais dans mon billet précédent: l'école est en manque de valorisation.
En refusant d'enseigner pendant une journée, les enseignants embêtent une majorité de parents qui se retrouvent sans ressource. Certains devront manquer une journée de travail. Les parents sont aussi des travailleurs confrontés aux réalités du marché du travail où performance, concurrence et effort soutenu sont les mots d'ordre.
En refusant d'enseigner pendant une journée, les enseignants donnent un bien mauvais exemple à leurs élèves. L'école, ce n'est pas si important au fond, on peut manquer une journée comme cela et ça ne changera rien à la fin de l'année scolaire.
Imaginez l'effet sur la motivation des adolescents... Il paraît pourtant qu'on essaie de contrer le décrochage scolaire.
Et moi qui répète constamment à ma fille qu'il faut avoir une excellente raison pour manquer une journée d'école.... Crédibilité entachée à coup sûr.
Puis, ils passent aussi le message aux élèves que, plus tard, dans leur travail, si ils ne sont pas contents, ils n'auront qu'à protester pour se faire entendre. Malheureusement, cela ne fonctionne pas toujours comme cela. Et c'est tant mieux!
Bref, en refusant d'enseigner pendant une journée, les enseignants nuisent à la valorisation de l'école. L'éducation devrait être considéré comme un service essentiel. Visiblement, ce n'est pas encore le cas...