La rentrée n'est plus ce qu'elle était et ce n'est pas la faute de la pandémie. C'est la faute au temps qui passe et à nos enfants qui vieillissent. À mon ado qui grandit.
La rentrée scolaire a toujours eu quelque chose de magique. C'est un des grands moments de l'année. C'est un rituel important dans la vie des enfants (et de leurs parents). Reprendre le chemin de l'école pour retrouver les amis et faire de nouveaux apprentissages.
Bien sûr, la rentrée signifie aussi le retour des devoirs et de la fameuse boîte à lunch. Ne vous en faites pas, vous savez comme moi qu'on y survivra tous!
Après les tumultes du printemps et le laxisme de l'été (lire ado qui passe le tiers de son temps à dormir, l'autre tiers au parc avec ses amis et le reste collé à son écran d'iPad), cela fait aussi du bien de retrouver une certaine routine.
Et c'est là que j'y viens. L'adolescence. Ma fille débute son secondaire 3. Pas de photo d'elle sur les médias sociaux cette année. (Alors qu'elle passe ses journées à faire des séances photos avec ses amies.)
Elle ne voulait même pas que je fasse une publication pour dire à quel point je suis fière de son cheminement et lui souhaiter une belle rentrée. (Alors, j'ai fait pire et j'ai écrit ce blogue hahaha).
Vous comprendrez donc que la rentrée perd un peu de magie pour moi. Mais cela ne veut pas dire que ce n'est pas important.
Au contraire, cela est d'autant plus important.
J'ai l'impression que c'est souvent quelque part, là, au tournant de l'adolescence que certains jeunes perdent de leur motivation pour l'école. Ma fille n'aime pas autant l'école que moi je pouvais l'apprécier. Elle a besoin d'encouragement et d'une bonne dose de « pep talk » pour persévérer, même si, au final, elle réussit très bien. Elle a besoin de sa vie sociale et parascolaire pour accepter ce qu'elle aime moins de l'école.
Alors, j'ai l'impression que c'est d'autant plus important de célébrer la rentrée. C'est d'autant plus important que je sois là pour l'aider et l'accompagner. L'aider à trouver ce qui est « cool » à l'école, l'aider à voir le positif dans ce qui lui semble contraignant, l'accompagner dans ses apprentissages scolaires, mais aussi dans ses découvertes de la vie d'adolescente.
Je laisse ici deux citations de Stéphane Laporte, écrites dans un billet sur la rentrée, publié dans La Presse en 2019, et qui me rejoignent particulièrement. Je l'ai ai souvent répété à ma fille.
«N'y allez pas pour vous trouver une place après, allez-y pour vous y faire une place maintenant.»
«À l'école, il y'a plein de trucs qu'on n'aime pas, mais il suffit de trouver un truc qu'on aime.»
Eh oui, l'école, il faut en profiter et vivre ce moment pleinement, intensivement, même si ce n'est pas toujours évident. C'est là qu'on jette les bases de notre futur, mais c'est aussi là qu'on apprend à apprécier les petites joies du quotidien.
C'est en cette rentrée scolaire que je me rends encore plus compte que le rôle de parent ne se termine jamais. Il change et se transforme. On s'adapte.
Et, même si ma fille est maintenant en secondaire 3, je vais encore me plonger dans ses manuels scolaires avec elle cette année. Je veux suivre ses apprentissages et l'aider à cheminer. Je pourrais la laisser aller mais ces moments de discussions et de complicité sont essentiels pour moi. On va rire, on va se décourager (à faire de l'algèbre), on va se créer des anecdotes, des souvenirs.
Au fur et à mesure que nos enfants grandissent, on grandit encore avec eux. C'est ce que j'apprécie le plus de mon rôle de parent.
Il y a quelque chose de déroutant et de sécurisant à la fois dans le fait de voir grandir ses enfants. Déroutant, surtout à l'adolescence, parce que je me souviens de ma propre adolescence et cela me projette immanquablement dans le passé. Sécurisant, parce que je vois ma fille gagner en autonomie, prendre sa place, développer sa personnalité, avoir des opinions, s'exprimer.
Alors, c'est parti! Tout est possible en cette nouvelle rentrée!