Au fur et à mesure que l'on s'intéresse à la lutte aux changements climatiques et au développement durable, les regards se tournent sur les impacts du numérique sur notre planète et notre société. La pandémie a particulièrement mis ses préoccupations en exergue.
Aujourd'hui, des études révèlent que le secteur des technologies est responsable de 3% (certains disent 4%) des émissions mondiales de carbone, ce qui équivaut aux émissions du secteur aérien. De ce 3-4%, plus de 15% seraient attribuables uniquement aux centres de données informatiques (le fameux « cloud »). Quand même, hein?!
Cet automne, je suis inscrite au cours Les SIO et le développement durable à l'Université Laval. Je crois que c'est le « timing » parfait pour suivre ce cours. Alors qu'il y a quelques années, ceux qui parlaient de GreenIT se faisaient regarder un peu bizarrement, le terme ecoTIC (belle traduction) a maintenant fait son apparition dans le vocabulaire. De plus, les projecteurs se tournent de plus en plus vers les 17 objectifs du développement durable de l'ONU (vous savez, la petite épinglette multicolore du Dr Aruda?).
Et puis, l'actualité est riche en sujets à aborder à chaque semaine sur tous les aspects (économique, social et environnemental) de l'impact des technologies dans notre société. Google a annoncé la semaine dernière qu'il allait offrir l'option du trajet le plus écolo aux utilisateurs de son service d'itinéraire. L'Union européenne voudrait imposer un port de chargement unique pour l'ensemble des appareils électroniques. La multiplication des centres de données amène des questionnements sur l'utilisation de l'énergie et suscite la recherche d'une infonuagique plus responsable (le « fog » ou le « edge » computing). Et même l'éthique des travailleurs du numérique devient préoccupant (lire ici, les Facebook files). Cela va bien au-delà de l'obsolescence programmée dont on parle aussi depuis quelques temps.
Chaque discussion pendant le cours, et aussi sur le forum entre les étudiants, ramène inévitablement à l'importance d'être dans la nuance. Tout n'est jamais noir ou blanc. Pour chaque décision que l'on prend (effet direct), il y aura un effet pervers ou un contre-coup (effet indirect). Les technologies peuvent faire à la fois partie des solutions et des problèmes.
J'aime l'idée que le numérique peut faire partie des solutions pour un développement plus durable. Mais il faudra l'utiliser de manière plus réfléchie, plus stratégique. Il faudra prendre le temps de se poser les bonnes questions et d'y répondre en pesant tous les aspects. À chaque époque ses enjeux éthiques!
Gilles Babinet du Conseil national du numérique en France, abonde dans ce sens aussi. Il cite l'exemple de l'optimisation des chaînes de transport logistique, mais aussi celui du chauffage intelligent que nous pouvons installer chez soi. Ce ne sont que deux propositions parmi tant d'autres. Les exemples sont nombreux.
La mi-session arrive bientôt. Et l'examen, en présentiel! Je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre comme examen. Ce que je sais, c'est que ce cours est riche en réflexion et qu'il démontre l'omniprésence du numérique dans nos vies, ses multiples facettes et la nécessité (l'urgence?) de se questionner sur nos usages et nos comportements. Je vous en reparle bientôt!