Je me suis toujours considérée comme une
personne politisée.
Je viens d’une famille où on parlait
énormément de politique dans les réunions de famille.
J’ai lu les biographies de René Lévesque et de
Mario Dumont.
J’ai flirté avec les idéologies de gauche
quand j’étais étudiante, puis j’ai pris un virage à droite lorsque je suis
entrée sur le marché du travail.
J’ai toujours été fière de faire partie du
Canada. Pour moi, la souveraineté n’est pas une option.
J’avais cru trouver réponse à ma quête
politique dans l’ADQ. J’avais joins les rangs du comité exécutif de mon comté.
Après un blitz d’adrénaline, l’ADQ est morte et je suis devenue orpheline.
Aujourd’hui, je suis toujours intéressée par
la politique, mais je cherche désespérément le parti qui rejoindra le plus mes
valeurs.
Un
constat
Mis à part le poids des médias sociaux, une
campagne électorale se déroule en 2014 comme elle se déroulait au siècle
dernier.
Les candidats se promènent de villes en
villages, de souper en cocktail, en abreuvant les électeurs potentiels de
promesses. « Votez pour moi et je vous bâtirai une route ! » Ils
leur jettent de la poudre aux yeux. Les débats entre candidats sonnent toujours
un peu faux. Du moins, c’est l’impression que j’en ai présentement.
Comment faire autrement ? Il n’y a
peut-être pas d’autre façon...
Du reste, la formule semble fonctionner. Les
citoyens qui se plaignent à l’année longue de la mauvaise gestion
gouvernementale se transforment en électeurs dociles et suivent la vague ou
pire ils se disent trop écoeurés et s’abstiennent de voter.
Oui, je suis un peu découragée devant le
sentiment d’impuissance et de résignation des citoyens qui n’ont pas le courage
de devenir électeurs ou qui sont des électeurs mous.
Parler
des vraies affaires
Cette expression est revenue souvent depuis le
début de la campagne.
Je me suis donc demandée : « Quelles
sont les vraies affaires pour moi ? ».
Dans l’ordre et le désordre. Sans
priorisation. Avec des ampleurs différentes. Et j’en oublie peut-être.
-Le principe de l’utilisateur payeur
J’utilise
le transport en commun. Je paie pour le transport en commun.
Je
me pointe à l’urgence, je paie mon ticket modérateur.
Je
suis en prison, je paie pour mon séjour.
-Le transport en commun, ce n’est pas
l’avenir.
Qu’on
arrête de vouloir nous convaincre que ce mode de transport s’adresse aux
familles.
-Le ménage dans le système de santé
Je
paie de mes impôts pour le système de santé, mais je finis par payer pour avoir
accès à des soins plus rapidement (prise de sang, échographie pelvienne, etc.).
Qu’on arrête de
mettre de l’argent dans le système et qu’on mette en place un plan de
redressement visant une meilleure gestion et une plus grande efficacité des
hôpitaux.
Plus de soins à
domicile, plus d’appui aux aidants naturels.
-Le ménage dans les organismes
paragouvernementaux
SAAQ, CSST,
Hydro-Québec – combien de citoyens se battent contre ces géants bureaucratiques
et subissent les coups de délais déraisonnables en attente de jugement ?
-Le ménage dans le réseau des garderies
Je
paie de mes impôts pour les garderies à 7$, mais ma fille a fréquenté une
garderie à 20$ et mon collègue de travail vient d’en trouver une à 42$ qu’il
doit payer dès maintenant pour réserver sa place même si son poupon ne la
fréquentera qu’en mai !
-Plus d’anglais de qualité à l’école
Parce que cette langue est universelle et ouvre de nombreuses portes.
We
could be the champion !
-Un réaménagement du temps scolaire
Qu’on
condense l’enseignement des matières essentielles et qu’on laisse de la place
pour des projets spéciaux, de l’activité physique. Bref, à la motivation !
Qu’on
réintroduise les cours d’éducation à la sexualité.
Qu’on
mette en place un véritable cours d’économie et des ateliers débats sur l’actualité
pour enseigner aux jeunes à se forger une véritable opinion.
Accompagnement
des décrocheurs pour les aider à trouver leur voix d’une autre façon que sur
les bancs d’école. Il n’y a pas de modèle unique pour tous.
-Les commissions scolaires ?
Il
y a sûrement moyen de faire un peu de ménage là aussi !
-Non au prix unique pour les livres
Désolée
pour les éditeurs et libraires que je connais mais je connais aussi des gens
qui n’achèteront pas les livres « au prix régulier ». S’ils ne
peuvent l’acheter à rabais, ils ne l’achèteront pas. Bye bye culture ! Il y a tellement peu de
gens qui lisent qu’il ne faudrait pas les décourager en plus.
Et
en passant, on pourrait peut-être enlever la TVQ sur le prix des livres
numériques si on veut vraiment encourager la vente de livres !
-Encourager l’entrepreneuriat et le
développement économique
Arrêtons
d’avoir peur d’avoir peur. Pour faire de l’argent, ça prend de l’argent !
Qu’on permette aux investisseurs d’investir au lieu de les décourager. Je pense
ici en particulier aux ressources naturelles et aux investissements privés en
éducation.
J’entends
tout le temps qu’il n’y a pas assez d’esprit d’entrepreneuriat au Québec bien
qu’il y ait des ressources pour les gens qui veulent se partir en entreprise.
Sur le terrain, je ne sens pas de véritable volonté de faciliter les gens qui
veulent se partir en affaires.
D’un
autre côté, il faut cesser de maintenir en vie artificiellement certaines
entreprises à coup de subvention. Oui, à l’aide au démarrage, mais après, fais
tes preuves.
-Établir une durée de prestation maximale pour
les assistés sociaux aptes au travail
Pour
éviter ceux qui profitent du système et qui se font vivre avec mes impôts
-Revoir le fonctionnement de l’imposition et
de la taxation (lire baisse des impôts et des taxes)
N’y
aurait-il pas un moyen de rassembler toutes les taxes déguisées et de faire un
examen de conscience gouvernemental ?
Je donne 50% de ma
paie au gouvernement, plus une autre proportion part en taxes (TVQ, taxe sur
l’essence, taxe santé, taxe sur l’alcool, immatriculation, permis de conduire,
taxe scolaire, etc.). Après ça, je suis sensée épargner pour mes vieux
jours ! Euh…
-Représentation proportionnelle à l’Assemblée
nationale
Pour
avoir une véritable représentation citoyenne
-Élection à date fixe
Pour éviter la
valse des sondages
Immobilisme
québécois
Mes vraies affaires, je pense qu’elles sont
aussi les vraies affaires de certaines personnes. On en entend même certaines
sortir de la bouche de certains politiciens. Pourtant, j’ai l’impression qu’elles
ne seront pas très bien représentées lors de la prochaine session
parlementaire. La majorité québécoise se complet dans le statu quo. C’est
devenu inacceptable pour moi, car je ne comprends pas pourquoi. J’ai l’impression
que nous sommes dans une impasse.
Avoir
le sentiment de pouvoir changer les choses
J’aimerais avoir le sentiment qu’un engagement
politique permet de changer les choses. Mais je doute. Élection après élection,
tout demeure pareil.
Pire encore, le Québec s’enfonce. J’ai de plus
en plus envie de partir au loin. Certains l’ont déjà fait. Un de mes cousins
habite maintenant Hong Kong, un autre est en Allemagne et un autre est à
Ottawa. Ils ne reviendront pas de sitôt. Ma cousine a « essayé » la
Suisse, est revenue, mais pourrait bien repartir. Je vous ai dis que je venais
d’une famille politisée !
De mon côté, certaines personnes font en sorte
que je reste ici. Je fais mon temps. J’aimerais pourtant participer à un
renouveau. Je ne sens pas de volonté collective d’enclencher l’étape
douloureuse qui permettra de faire naître ce renouveau. Je ne retrouve pas de
parti en mesure de le faire.
Bref, je me cherche politiquement…