Je tenais donc à vous partager mes constats plus en détails.
Tout d'abord, je dois dire que pendant les cinq années où j'ai habité à Ste-Foy, j'avais littéralement adopté le transport en commun. Puis, quand j'ai déménagé à Lévis (secteur St-Jean-Chrysostome), j'avais fait une croix sur cette option. Cela fait maintenant plus de 15 ans que j'habite la rive-sud et que je travaille à Québec. Cela n'est pas prêt de changer (pour des raisons familiales surtout).
J'avais souvent regardé les trajets d'autobus à partir de la rive-sud pour aller à Québec. Chaque fois, j'avais rejeté le tout du revers de la main en me disant que c'était trop compliqué. Mais là, j'avais vraiment envie de donner une chance au coureur. D'autant plus que quelques conditions favorables étaient désormais réunies.
L'hiver dernier, j'ai changé d'emploi. J'ai recommencé à avoir des horaires de travail plus réguliers sur la Colline parlementaire. De plus, ma fille est maintenant au secondaire. Le matin, elle peut se préparer seule pour l'école et le soir, elle peut s'occuper avant mon retour du travail. Cela m'amène une certaine flexibilité dans mes déplacements puisque je n'ai plus à aller à reconduire (et chercher) à l'école et qu'elle peut rester seule à la maison.
Donc, je me suis mise à analyser les trajets et à évaluer toutes les possibilités. Je suis presque rendue une spécialiste des trajets de la Société de transport de Lévis. J'ai commencé à faire des essais de trajets au printemps 2019 et au cours de l'été dernier. À l'automne, j'ai pris le bus de façon plus régulière. Et depuis le début de l'année, je compte sur les doigts d'une main les fois où j'ai pris ma voiture pour me rendre au travail.
En février, j'ai acheté pour la première fois un laisser-passez mensuel de la Société de transport de Lévis. Le calcul m'a montré que c'était devenu plus avantageux. Je garde aussi sur ma carte Opus des billets à l'unité du Réseau de transport de la Capitale, puisque c'est toujours pratique d'en avoir en réserve.
Mes déplacements
Tout au long de mes essais, les facteurs les plus déterminants pour moi ont été le temps et la simplicité d'utilisation (peu de transfert, horaires flexibles). Après de nombreux tests de parcours, je crois être arrivée à un modèle satisfaisant.
Je précise tout de suite que, dans tous les cas, je dois utiliser à la fois la voiture et le bus comme moyen de transport. Il y a un stationnement incitatif à 10 minutes de chez moi que j'ai maintenant adopté. C'est donc là que je me rends à chaque matin.
- Je peux prendre un bus Express vers la Colline qui passe à cet arrêt à 7h26, 7h40 ou 8h22. Je débarque à l'arrêt du Grand Théâtre et je marche jusqu'au bureau. Le trajet prend environ 30-45 minutes. Cette option matinale est la meilleure, d'autant plus que le trajet est généralement plus court que si je prenais ma voiture.
- Si je veux partir plus tard ou si je manque l'Express, je prends la L2, qui est l'équivalent du Métrobus pour Lévis. Je débarque devant le CHUL et je monte dans un 800 ou 801 pour faire le reste du trajet. Le trajet prendre entre 40 et 55 minutes. Plus long, car il y a plus d'arrêts et un peu d'attente entre les deux (mais jamais plus de 5 minutes jusqu'à maintenant).
- En fin de journée, je peux revenir jusqu'à ma voiture en prenant l'Express de retour. Je dois alors quitter le bureau à 16h30 ou 17h et marcher jusqu'au Centre des congrès. Le trajet dure environ 50 minutes + le 10 minutes pour revenir chez moi. Ce qui est la même durée que si j'étais en voiture à cette heure-là.
- Si je termine plus tard (ce qui m'arrive au moins une fois par semaine), je dois prendre le Métrobus avant de transférer dans la L2. C'est la seule option où le trajet est plus long que si j'étais en voiture (50 minutes vs 30 minutes pour revenir du centre-ville). En dehors des heures de pointe, l'auto est plus rapide.
Après des années à avoir été coincée dans le trafic dans ma voiture, je vois plusieurs avantages à prendre le bus. À commencer par le fait de ne plus être au volant pour tout le trajet! Je me laisse conduire. Mon niveau de stress a diminué. Surtout en fin de journée, j'arrive beaucoup plus reposée à la maison.
Je peux lire pendant le trajet (wow! J'ai recommencé à lire de façon compulsive depuis que je prends le bus). J'ai de la difficulté à faire des suivis courriel ou autres sur mon téléphone parce que ça finit par me donner le mal des transports mais c'est quand même un avantage possible et occasionnel.
Je suis aussi plus active physiquement. Je marche plus quand je prends le bus (c'est bon pour mon objectif de 10 000 pas par jour!).
Par contre, cela me demande plus de discipline. Le bus passe à l'heure indiquée, une minute de retard et je le manque. Je dois donc m'arranger pour être prête à partir à l'heure. Pas de procrastination le matin et pas de « je termine cela avant de partir » le soir. Au début, cela m'irritait. Je me suis habituée.
Je trouve aussi cela un peu plate de faire partir ma voiture pour 10 minutes de route (surtout en hiver, elle a à peine le temps de réchauffer) mais cela fait partie des compromis acceptables.
Mes conclusions
Outre ces constats personnels, les conclusions plus sociales que je tire de l'utilisation du transport en commun sont les suivantes:
- Le besoin pour du transport en commun à Lévis est réel et grandissant. Les bus sont très souvent pleins (ne vous fiez pas à la photo qui a été prise pendant les vacances de la construction l'été dernier). Il devrait y avoir encore plus de stationnements incitatifs.
- Plusieurs aménagements urbains sont mal adaptés pour les piétons (absence de trottoirs ou mauvais éclairage près des arrêts, arrêts mal déneigés en hiver, lumière pour piétons qui prennent un temps fou à changer et qui peuvent faire en sorte que vous manquer votre bus). Cela est vraiment dangereux dans certains cas.
- Comme je marche plus aussi, je me rends encore plus compte à quel point certains automobilistes peuvent être impatients envers les piétons.
- Les chauffeurs du RTC ne sont pas toujours courtois envers les chauffeurs de la STL comme si ils ne faisaient que les tolérer sur leur territoire et n'acceptaient pas de partager leur voie réservée avec eux.
À long terme
Ma démarche a été progressive. J'ai fait des essais avant d'être convaincue car j'étais des plus sceptiques.
Finalement, je dois dire que je me vois vraiment continuer à prendre le bus à long terme. J'y ai pris goût! Je suis beaucoup plus zen dans mes déplacements.