Hier était jour de rentrée scolaire. Nouvelle école. Nouveau programme. Cela annonçait donc de nouvelles péripéties. Il n'en fallait pas plus pour que j'ai envie de reprendre le clavier pour vous raconter quelques anecdotes croustillants en lien avec le retour à l'école de ma fille.
La rentrée scolaire est toujours un moment de fébrilité. C'est stressant et enthousiasmant en même temps. Une rentrée sous la pluie, fait plutôt rare, disons-le, cela ne pouvait pas être une journée comme les autres.
Dès que ma fille a commencé à me raconter sa journée à son retour, j'ai été propulsé dans une sorte de « flashback ». Je suis dit que, finalement, le secondaire, c'était pas mal pareil qu'il y a 25 ans!
Depuis trois ans, elle évoluait dans un programme avec iPad. Le seul objet qu'elle transportait à tous les jours. Le choc a été intense pour elle, lorsqu'elle s'est rendue compte qu'elle aurait besoin d'un « énorme » cartable par matière. Moi, j'étais utopiste (comme toujours) et je me disais que ça ne serait pas si pire que ça de revenir à un mode plus traditionnel. Mais disons que le papier a encore un bel avenir dans nos écoles. Surtout avec un agenda où la moitié des pages sont des règlements et consignes.
Au-delà du papier, ce qui me renverse, c'est l'attitude de certains enseignants qui entrent en classe et « embarquent » dans le programme, sans même demander « Comment ça va? » à leurs élèves. Des élèves qui entrent dans une nouvelle école pour la plupart, qui sont donc dans un nouvel environnement et qui viennent de sortir d'une année scolaire chaotique, soit dit en passant. Un peu d'empathie pourrait être de mise au lieu du « pilote automatique », parce que « nous avons beaucoup de choses à voir et il ne faut pas perdre de temps ». Ces prof ont l'air hyper organisés, mais sont-ils en contrôle de leur classe? Sauront-ils entretenir la flamme chez leurs élèves?
Et puis, il y a les groupes d'élèves qui sont formés de façon aléatoire par la direction. Comme ma fille qui se retrouve dans une classe, pour une seule matière heureusement, composée presque exclusivement d'élèves ayant échoué cette matière l'année dernière. Elle y trouvera sa place, mais elle a d'abord fait demi-tour en entrant dans le local, ne reconnaissant aucun élève, elle était convaincue qu'elle s'était trompée de lieu.
Finalement, impossible de passer sous silence, le fameux code vestimentaire qui prend (trop) de place dans nos écoles secondaires. On ne règlera pas ce débat ici. Je suis d'accord pour dire qu'il faut des limites, mais il ne faut pas en faire une fixation pour autant. Rappel des enseignants, gardiens de codes dans les corridors, rappel à l'intercom. Cacher ce ventre, cette épaule ou ce genou que je ne saurai voir. D'ailleurs, « vous savez les gars, ce n'est pas pour vous le code, c'est pour les filles. Alors, les filles, écoutez bien, vous êtes mieux de le respecter, car je vois tout », dixit une enseignantE.
25 ans plus tard, même discussion, même combat.
Tout ceci me porte à poser 4 constats, qui sont aussi des évidences : la transformation numérique est loin d'être terminée, l'effet enseignant est tellement important, déterminant même, il suffit de peu pour démotiver un élève, pourrions-nous en finir avec le code vestimentaire une bonne fois pour toute.
La fin du secondaire, ce qu'on appelle « high school » en anglais, c'est une période tellement déterminante pour nos jeunes. Ils se forgent une identité, ils devront faire des choix de carrière, basés sur leurs intérêts personnels. Mais ce choix de carrière dépendant souvent de leurs résultats scolaires. La personnalité d'un enseignant peut faire tout basculer pour certains élèves. L'organisation de la vie dans l'école aussi.
Je peux tellement comprendre que certains jeunes ne cadrent pas du tout dans le modèle qu'on entretient année après année dans certaines écoles, rigide et non adaptatif. S'ils ne sont pas bien soutenus par leurs parents, ils doivent décrocher assez vite.
On ne le répétera jamais assez, l'école devrait être un lieu de découvertes et d'apprentissages. Cela doit aussi et surtout être un lieu pour avoir du plaisir, s'accomplir, grandir.
Je ne suis pas négative face à cette première journée d'école. C'était une première, justement. Je suis convaincue qu'il y a du beau dans chaque journée. Je dis à ma fille : « Amuse-toi! » à chaque matin lorsqu'elle quitte pour prendre le bus. Il y a toujours une façon de se faire une place et de réussir, même si le système ne nous facilite pas toujours la vie. On entreprend donc cette nouvelle année avec optimisme.
La deuxième journée est en cours. Je sais seulement que le cours d'anglais est « chill ». S'il le faut, je reprendrai le clavier pour vous ce soir ou demain. En attendant, j'essaie de me faire à l'idée que je dois recommencer à faire des lunchs!
Bonne rentrée!