Aujourd'hui, j'ai envie de vous raconter une histoire qui est un bel exemple de ce que j'aime de mon travail avec l'École branchée. C'est une série de moments qui s'enchaînent et qui montre le beau en éducation. Une occasion qui se présente et qu'il faut saisir.
- 21 avril : Je reçois un courriel d'Ann Dontigny, conseillère pédagogique RÉCIT au Centre de services scolaire au Coeur-des-Vallées. Elle me propose de réaliser une entrevue avec une enseignante qui intègre le numérique à sa pratique et qui a conçu un journal numérique avec ses élèves au cours de la dernière année.
- 26 mai : L'entrevue a lieu via Teams avec Ann, Serge Langlois, un de ses collègues RÉCIT, et Josiane Desjardins, l'enseignante de 6e année. Au cours de l'entretien, je ne peux m'empêcher de poser des questions sur l'éducation aux médias. Est-ce que le métier de journaliste a été présenté aux élèves? La réponse : « Un peu, mais pas tant que ça. Voudrais-tu le faire, toi? ».
C'est ainsi que je me retrouve à préparer une présentation sur le métier de journaliste. C'est une belle occasion de faire une introspection sur ce qui m'a conduite vers celui-ci et sur ce que cela représente pour moi.
- 14 juin : Mon article présentant le projet de journal numérique est publié sur le site de l'École branchée. Juste à temps pour ma rencontre avec les élèves de Mme Josiane.
Il commence ainsi :
« Tout au long de l’année scolaire, les élèves de 6e année de Josiane Desjardins ont produit quatre éditions de leur journal numérique de classe. Alors que le projet devait être terminé, ils ont supplié leur enseignante de produire une édition bonus avant le départ pour les vacances. Voyons ce qui se cache derrière la réalisation de ce journal qui crée des synergies dans la classe, dans l’école et même dans la communauté. »
Maintenant, je vous raconte la suite, qui n'est pas dans mon article. J'ai donc préparé une présentation. J'avais aussi reçu des questions de la part des élèves. Pour certaines, les réponses se trouvaient dans ce que j'ai prévu. Pour d'autres, non. Et je dois avouer que certaines me font réfléchir.
À 11h, le 14 juin, je me connecte au lien Teams et je fais la connaissance de la classe de Mme Josiane.
Voici quelques exemples de questions et les réponses que j'ai données :
- Pourquoi avez-vous décidé d'étudier le métier de journaliste?
- Au départ, c'était parce que je voulais devenir journaliste sportive pour suivre les Nordiques de Québec (oui, des élèves connaissaient les anciens Avalanches). Ensuite, c'était parce que j'aime écrire, j'aime être informée, j'aime partager, expliquer, j'aime le contact avec les gens.
- Quelles sont les qualités requises pour être un bon journaliste?
- Je réponds la curiosité avant tout, être ouvert d'esprit, s'intéresser à toute sorte de sujet. Ensuite, on ne peut passer à côté de la qualité de la langue écrite et parlée. Savoir s'exprimer de façon adéquate, être bon vulgarisateur. Il faut aussi savoir écouter les autres, observer, être attentif, avoir du flair pour ce qui mérite d'être partagé.
- Quel est l'article que vous avez aimé le plus faire et pourquoi?
- Les articles que j'ai aimés le plus écrire sont ceux qui m'ont sorti de ma zone de confort. Ce sont les fois où j'ai écrit sur des sujets que je ne connaissais pas et que je devais décortiquer pour les comprendre. Je dis toujours que si je réussis à expliquer ces sujets de façon compréhensible, tout le monde comprendra. Un exemple : un dossier sur le transport maritime au début de ma carrière.
- Avez-vous déjà eu le syndrome de la page blanche au moment d'écrire un article?
- Ça peut arriver plus souvent qu'on pense. Dans ce temps-là, j'attends. Je passe à une autre tâche. Je dis toujours qu'il ne faut pas forcer les textes. Ils se construisent dans ma tête et quand ils sont prêts, je les écris.
- Quel conseil donneriez-vous à une personne qui veut devenir journaliste?
- Intéressez-vous à toutes sortes de sujets. Lisez et écoutez des nouvelles. Écoutez les gens quand ils parlent pour voir ce qui les intéresse. Ouvrez vos horizons.
- Et j'ai fait un clin d'œil à mon ami Denis Martel, producteur de balados, que j'avais reçu en entrevue récemment.
À 11h50, on se quitte. La cloche va sonner l'heure du dîner. Finalement, j'ai passé un bon moment avec ces jeunes de 6e année et leur enseignante. Je les remercie de m'avoir accueilli (virtuellement) dans leur classe. Si j'ai pu faire une différence pour ces élèves, j'en suis heureuse.
Pourquoi en parler?
Pourquoi je trouvais important de dire oui à la proposition de Mme Josiane et de parler du métier de journaliste à ces élèves? Pourquoi je le ferai à nouveau si l'occasion se présente?
Parce que de plus en plus de gens décrochent des médias et de l'information. Il est facile de devenir cynique face aux médias. Dans certains cas, ce sont les médias eux-mêmes, par leur couverture sensationnaliste, qui en sont la cause (malheureusement). Il y a pourtant un guide de déontologie à la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, dont je suis membre.
Parce que les sources d'information se multiplient et que la désinformation, la mésinformation et les fausses nouvelles n'ont jamais été aussi nombreuses (recherchez la différence entre chacun).
Parce que, pourtant, il n'a jamais été aussi important de s'informer, de comprendre le monde qui nous entoure pour participer activement à la société.
Parce que le métier de journaliste doit être valorisé pour ce qu'il est : une contribution à la vie communautaire et démocratique, un partage et une circulation de faits et d'idées, de façon équitable et neutre, avec l'objectif d'amener le monde à être meilleur.
À ce sujet, j'ai bien aimé le cri du coeur de Marie-France Bazzo, publié dans La Presse récemment. J'avais déjà écrit au sujet d'un autre écrit de Mme Bazzo : Les médias pourraient faire partie de la solution. Je vous invite à lire si le sujet vous intéresse.
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