mercredi 15 février 2017

Une stratégie numérique pour le Québec

Aujourd'hui, le Rendez-vous numériques du ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation (MESI) s'arrêtait à Québec. Il s'agit d'une étape de la consultation citoyenne entreprise par le MESI dans le cadre de l'élaboration de la Stratégie numérique du Québec.

Je n'ai pas pu y assister en personne, mais grâce à la magie du numérique, j'ai pu visionner en rediffusion le Facebook Live de la table ronde d'ouverture. Thérèse Laferrière, directrice du Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire à l'Université Laval, Stéphane Roche, vice-doyen à la recherche à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l'Université Laval et Pierre-Luc Lachance, directeur général de Québec Numérique participaient.

D'entrée de jeu, les participants se sont montrés sans équivoque: il devient urgent d'agir, cela fait trop longtemps que nous discourons sur les façons de donner un élan numérique/technologique au Québec. Chacun y est allé de ses suggestions, toutes aussi pertinentes les unes que les autres:

  • Campagne de sensibilisation pour valoriser l'importance d'agir
  • Mise en place du calcul du quotien numérique, à l'image du quotien intellectuel
  • Engagement des enseignants pour placer les élèves en action face au numérique
  • Couverture globale du territoire avec l'internet haute vitesse
  • Mise en place d'une sorte de Permis numérique, avec un formation que les gens pourraient suivre volontairement (à l'image du permis de conduire dont la formation est accessible à tout ceux qui le désirent)
  • Obliger les ministres et élus à réussir un test de connaissance numérique
La déclaration choc (et ce qu'il faut retenir de la table ronde, selon moi) est venu de M. Roche. « Un coup d'État numérique est devenu nécessaire parce que les transformations que le numérique impose aujourd'hui sont trop rapides pour qu'on mette en place des processus d'adaptation. On ne pourra pas s'adapter. La seule manière d'y faire face, c'est de transformer radicalement la façon de faire les choses. Si non, on va manquer le bateau. Pour moi, il faut des actions assez significatives, drastiques et rapides pour espérer être là où on veut être dans 20 ans. ».

Il a poursuivit en soutenant qu'une sensibilisation des gens actuellement au pouvoir est importante. Selon lui, cela est d'autant plus pertinent que la « techno structure présentement en place dans les hautes instances a autant la capacité de faire avancer les choses que la force de maintenir le statu quo ».

Tous s'entendent pour dire que la progression du numérique ne doit pas passer par la mise en place d'un conseil du numérique ou l'ajout d'une structure supplémentaire de promotion du numérique. 

Selon eux, le véritable passage au numérique se fera par l'engagement des citoyens, par une évangélisation qui sera faite par ceux qui y croient vraiment, par le regroupement de gens convaincus qui deviendront des références. La force du réseau agira.

Plusieurs sujets ont été apportés, j'en présente un résumé en vrac ici:


Les algorithmes
On devient des esclaves 2.0: on joue le jeu des algorithmes. Les algorithmes nous maintiennent dans une certaine zone de confiance, on a l'impression qu'on voit tout alors qu'ils nous enferment dans une bulle qui nous privent de découvrir certaines informations.

Enjeu d'éthique et de protection des renseignements personnels 
On donne nos informations à des algorithmes qui sont situés aux quatre coins du monde. Qu'on le veuille ou non, nous sommes à risque en agissant ainsi. Pourtant, il n'y a toujours aucune prise de position gouvernemental à ce sujet.

Dans le monde de l'éducation, il y a un véritable enjeu de protection des renseignements des élèves. Faute d'outils adéquats fournis par le ministère, les enseignants qui veulent avancer utilisent des outils gratuits en ligne (exemple: suite Google), mais cela amène des enjeux à propos des données de navigation des élèves. « Quand c'est gratuit, vous êtes le produit! »

Le rôle du citoyen
La façon d'exercer la démocratie change avec le numérique. Les députés ont entre les mains un outil incroyable pour reprendre le dialogue avec les citoyens (faire des consultations plus largement, plus simplement). « Remettre le députés au coeur de la fonction politique grâce au numérique »
Le numérique met en lumière une crise majeur de la démocratie. Les outils sont là, mais encore faut-il avoir la volonté de les utiliser pour changer les façons de faire...

Logique de mondialisation
Comment tirez notre épingle du jeu? Nous devons exploiter notre côté francophone, développer des contenus en collaboration, travailler en réseau. Le plus rapidement sera le mieux, selon Mme Laferrière, si non, en 2027, nous n'aurons pas avancé. Elle déplore que ce réflexe de co-création ne soit pas encore très présent dans le milieu de l'éducation (production de manuels, cours en ligne...).

Il faut arrêter de voir le numérique comme quelque chose qui pose problème et le considérer comme quelque chose qui nous aide à nous développer. Il n'en tient qu'à nous de le mettre en place. Nous pourrions y arriver que si on met en synergie toutes les forces (éducation, public, privé, citoyen). Le numérique ne peut être un embrayeur de société si on ne fait pas fonctionner tout ça ensemble. Il faut arrêter d'être en réaction face à des événements. - Stéphane Roche

Le droit d'auteur
L'industrie de la musique a des travaux à faire pour s'adapter au marché. La musique s'est dématérialisée. On ne peut payer le même prix pour la musique « dématérialisée » que pour des boitiers. 

Les aînés
La présidente de l'Association des étudiants de l'université du troisième âge de l'Université Laval est venu demander que les aînés ne soient pas oubliés dans les décisions qui seront prises en lien avec la formation avec le numérique.

L'agilité des organisations
Les organisations devront se montrer plus agile pour faire face aux changements que posent le numérique. Elles ne peuvent plus prendre autant de temps qu'avant pour réfléchir face à une situation, si non, la situation sera déjà dépassé lorsqu'elles prendront une décision.

L'intelligence artificielle
L'intelligence artificielle aura certainement un rôle à jouer dans la société de demain. Mme Laferrière a appelé les instances gouvernementales à s'intéresser rapidement aux possibilités offertes par l'intelligence artificielle.

Au final, si il y a quelque chose à retenir de ce panel, c'est bien que le statu quo n'est plus acceptable. Il faut cesser de parler de virage numérique et entrer dans le virage à pleine vitesse. Autrement, on manquera le virage et on se dirigera directement dans un mur. La société québécoise dans l'état où elle se trouve présentement ne peut se permettre de passer à côté des possibilités offertes par le numérique.

Prêt pour le coup d'État?

samedi 11 février 2017

Fly in, fly out: la réalité du Québec lointain

Erika Soucy, c'est celle qui a répliqué à Bernard Gauthier après son passage à Tout le monde en parle. Il a parlé de femmes qui préfèrent la guenille à la politique. Elle a répondu avec son coeur de fille de région qui veut défendre sa région et les femmes de sa région.

Ça m'a intrigué, j'ai eu envie de lire son premier roman, paru il y a pas si longtemps: Les Murailles. Ça parle d'une fille qui s'en va passer une semaine à La Romaine pour essayer de mieux comprendre la vie de chantier, surtout pour essayer de faire la paix avec son père qui a mené cette vie de chantier depuis toujours et qui n'a pas été très présent pour elle.

Ça se lit tout seul, c'est écrit comme si on était en train de se parler dans la vie de tous les jours et surtout c'est criant de vérité.

C'est véridique dans le sens de « ça dépeint une réalité dont on entend trop peu parler ». Une réalité qui est très contemporaine même si on n'en parle pas tant que ça. Une réalité des régions surtout, qui se vit aujourd'hui.

Des gars qui font du « fly in, fly out ». Partir 14/21/28 jours, revenir à la maison 7/14 jours, repartir et ainsi du suite.

Des difficultés d'entretenir des relations amoureuses dans ces conditions. Ce ne sont pas toutes les femmes qui sont prêtes à vivre une relation dans ces conditions. C'est encore plus compliqué quand il y a des enfants dans l'équation. Des enfants qui se croient pratiquement orphelins.

Quand tu vis, la plupart du temps, éloigné de la civilisation, tu t'enfermes dans ta routine, dans ta solitude. Tu reviens à la maison et tu es presque un étranger chez toi.

« Avant quand il avait de la peine, mon père partait sur une dérape. Se paquetait ben comme il faut jusqu'à tomber au neutre entre trois et six heures du matin, le temps que le bar ferme pis que le dépanneur ouvre. »
« J'ai le goût de lui demander c'était quoi les torts de ma mère. Est-ce que c'était de jeter tes sachets de cokes qui traînaient dans tes poches quand elle faisait le lavage, papa? Est-ce que c'était de refuser de payer tes dettes avant de faire l'épicerie? Est-ce que c'était de poser des questions quand tu rentrais soûl à six heures du matin? Est-ce que c'était de se sauver quand tu la menaçais? »

Des régions qui se meurent.

Du travail « parfois créé artificiellement » sur les chantiers pour garantir de l'ouvrage aux gars.

Du racisme inter-régional qui se crée parce que la job se fait rare et que les gars se battent pour faire leurs semaines, pour avoir du chômage une fois l'hiver arrivé.

Je l'ai déjà écrit, la réalité des régions est tellement différentes de celle des villes. On a tendance à l'oublier trop facilement. Et on n'en parle que trop peu dans les médias. La pauvreté, les problèmes de délinquance, de consommation, la violence, la solitude...

Je viens d'une région pas si éloignée et qui était déjà trop éloignée à mon goût. Je n'ose même pas imaginer comment ça se passe dans les villages vraiment éloignées où la vie se passe au rythme des saisons et où les possibilités de divertissement sont limitées.

« Les scandales, c'pas su'é chantiers qu'y s'cachent. C'est din villages pis dins cours de nos écoles, mais ça, personne en parle. »

Il est là le véritable scandale: Si tu étudies, tu vas finir par partir, pis la région va se vider encore plus vite. Si tu étudies pas, tu vas finir au chantier « fly in, fly out », pis tu vas entretenir le même pattern d'une génération à l'autre.

On fait quoi avec ça?

samedi 4 février 2017

Une journée de Tendances numériques - troisième partie

Suite de la journée Tendances3, organisée par Infopresse et Socom.

Après les deux conférences d'ouverture, dont j'ai fait un résumé, et le cas de marketing d'influence avec Danone, quelques autres conférences ont retenu mon attention.  

Les leçons de 2016 pour réussir 2017
Alors que 2017 est à peine entamé, Arnaud Granata de Infopresse et Stéphane Mailhiot de Havas Canada ont présenté les leçons à retenir de 2016 pour mieux vivre 2017 (en marketing et communication, bien sûr!).

Leçon 1 : La peur
Bon nombre de consommateurs vivent dans l'insécurité. Le monde change a une vitesse effarante, ils tentent de ralentir le changement. L'une des solution qu'ils ont trouvé est la nostalgie. C'est toujours réconfortant de repenser à son enfance, adolescence et autres souvenirs du passé. C'est ainsi que lorsque Nintendo a annoncé qu'elle relançait sa toute première console, le succès a été monstre.

Leçon 2: Le pouvoir vieillit
Alors que l'on parle constamment des milléniaux (ces jeunes de moins de 30 ans), force est de constater que la population vieillit et que le pouvoir gris augmente. Cela peut être inspirant de s'adresser aux jeunes mais bientôt 50% de la population aura plus de 65 ans. Il s'agit d'un marché extrêmement intéressant pour les entreprises, d'autant plus que ces babyboomers ont des moyens financiers importants.

En passant, saviez-vous que 40% des produits Apple sont vendus à des babyboomers?

De plus, rappelez-vous que c'est la disposition mentale dans laquelle on est qui nous incite à l'adoption des technologies bien plus que l'âge que l'on a.

Leçon 3: La crise de confiance
Les gens ont de moins en moins confiance dans les marques. On n'a qu'à penser aux scandales de Volkswagen et de Samsung en 2016. Les vrais experts d'aujourd'hui deviennent des gens comme vous et moi. On se fit aux recommandations de nos amis ou de personnalités connues qui ont les mêmes intérêts de soi. Le Québec traîne un peu de la patte côté influenceurs mais la tendance ne peut que progresser.

Par ailleurs, les consommateurs ne font plus qu'acheter les produits d'une entreprise. Ils souhaitent aussi connaître les positions de ces entreprises à propos des politiques publiques et des enjeux sociaux avant de consommer leurs produits. C'est ainsi que, pour gagner la confiance du public, les entreprises endossent des causes, exposent leurs valeurs publiquement, s'engager socialement à « créer un monde meilleur ».

Leçon 4: Le technoptimisme
On devient omnubilé par les nouvelles technologies, toujours avide de la plus récente innovation. Les consommateurs ont un intérêt particulier pour les nouveaux objets connectés mais en même temps, ils veulent protéger leurs données personnelles. Ils sont en constante contradiction.
« C'est comme si ils disaient : "Je n'ai plus confiance en personne mais je fais confiance aux algorithmes des réseaux sociaux pour me pousser de l'information". » Ils se retrouvent alors coincés dans le même écosystème en fonction de leurs intérêts de départ, sans réelle opportunité de faire des découvertes autres.

Alors 2017? 

  • Les consommateurs sont en perte de repères. Soyez rassurants et offrez leur des oasis positifs.
  • Les consommateurs, même en ligne, n'ont pas tous 22 ans. N'oubliez pas les boomers qui ont un pouvoir d'achat énorme.
  • Les consommateurs ne font plus confiance aux marques. Revoyez vos communications, car leurs pairs deviennent les experts.
  • La technologie redevient une raison d'espérer. En échange d'un service de qualité, les consommateurs se montrent prêts à partager leurs données d'utilisation et leurs informations personnelles.

Chocolats Favoris: une entreprise de Québec en croissance
L'après-midi s'est poursuivie avec une sorte d'entrevue entre Dominique Brown de Chocolats Favoris et David Desjardins de La Flèche.

À retenir de la part de l'entrepreneur à succès, dont l'entreprise connaît une croissance fulgurante (elle est passé de 70 à 1000 employés en 5 ans):

  • Malgré la croissance, il faut garder l'agilité de refaire la structure de son entreprise à tout moment.
  • La croissance fait en sorte qu'il faut contrer certains mythes auprès de la clientèle. Par exemple, des gens croient que la qualité des produits baissent avec la croissance.
  • L'engagement dans la communauté (en réinvestissant un pourcentage des ventes localement) est l'un des principes directeurs de l'entreprise, bien qu'il soit méconnu.
  • L'entreprise doit faire encore mieux son marketing et ses communications pour démontrer cet élément.
  • L'entreprise devra trouver son point d'équilibre entre le commerce électronique et le commerce de détail.
  • Il faut avoir le souci d'améliorer l'expérience des clients (en boutique ou virtuel) de toutes les façons.
  • Avec son application ChocoFan, l'entreprise a trouvé une façon nouvelle d'amener les utilisateurs à accumuler des récompenses. Faire des achats n'est pas la seule façon d'obtenir des points. Des défis sont proposés à chaque semaine. En partageant les résultats sur les médias sociaux, les utilisateurs peuvent multiplier leurs points.
En conclusion, les deux conseils de M. Brown pour les entrepreneurs ou futurs entrepreneurs:
1- Ayez une vision claire de l'endroit où vous voulez aller.
2- Entourez-vous d'une équipe solide pour y aller. 

L'ère du marketing cognitif: la nouvelle forme d'intelligence de marque
Cette dernière présentation faite par Marc Blanchard de Havas (New York) et Carolyn Calzavara de IBM Watson (Chicago) a permis de constater que l'intelligence artificielle n'est plus du tout de la science-fiction et que la personnalisation à l'extrême des produits numériques est bel et bien d'actualité.

L'un des enjeux des entreprises est la connaissance de leurs clients et de leur marché cible afin d'offrir des produits et services de plus en plus personnalisés. Le constat est brutal pour certaines entreprises: « L'expérience personnalisée n'est plus une option ». 

Par exemple, une page web pourra être dupliquée en plus d'une dizaine de versions différentes. Chaque version sera présentée à une clientèle différente que l'on pourra identifier / détecter de diverses façons (client connecté dans un environnement sécurisé, adresse IP, etc.)

Les consommateurs sont bombardés de toute part par les marques. Ces dernières se doivent de cibler chacune de leur action au maximum (et même de choisir le moment idéal pour la mettre en application) pour s'assurer de rejoindre les bonnes personnes et d'éviter de les déranger. La conversation devient hyper-personnalisée, presque du « one on one ».

Les entreprises créent désormais leur valeur à partir des données qu'elles peuvent obtenir de la part de leurs clients. Facebook ne produit rien, Airbnb ne détient aucun hôtel, etc. Les clients seront prêts à partager leurs données personnelles en échange d'un service de haute qualité.

Dans ce contexte, chaque contenu créé et partagé doit être conçu en vue de susciter une interaction avec le client, mais aussi d'encourager le prochain engagement qui viendra plus tard.

En ce qui a trait à l'intelligence artificielle, les deux conférenciers ont présenté Watson, un programme informatique qui traite des données presque comme un être humain. Watson a fait ses preuves en remportant une compétition au célèbre quiz Jeopardy aux États-Unis et il a fait un travail formidable pour analyser les réactions en temps réel sur les médias sociaux pendant la dernière soirée électorale américaine.

Parmi les applications impressionnantes de Watson, le nouveau service en ligne de la banque TD. Vous pouvez littéralement avoir une conversation en ligne et en direct avec Alvi. Après avoir répondu à quelques-unes de ses questions, Alvi vous indiquera votre profil d'investisseur et vous donnera des conseils personnalisés, tout ceci simplement en analysant les mots que vous aurez prononcés. Il s'agit d'une application qui pourrait changer la face du conseil bancaire.

Au final, la journée Tendances3 aura été plus que satisfaisante pour les participants. Ce genre de journée agit toujours comme une bonne dose de motivation et d'inspiration pour les participants. Il est permis de souhaiter qu'Infopresse et la SOCOM joindront leurs forces plus souvent pour présenter ce genre d'événement.

jeudi 2 février 2017

Une journée de Tendances numériques - deuxième partie - étude de cas


Suite de la journée Tendances3, organisée par Infopresse et Socom.

Après les deux conférences d'ouverture dont j'ai déjà fait un résumé, la journée s'est poursuivi avec des études de cas et un sujet qui m'intéresse plus particulièrement soit:

Le nouveau rôle des influenceurs dans l'industrie du marketing

Aurélie Sauthier de Made in est venu présentée une campagne marketing avec Danone Canada afin de faire la promotion des yogourts Oïkos. Au centre de la campagne, le marketing d'influence.

Le marketing d'influence est déjà passablement connu de la plupart des entreprises: faire appel à des porte-paroles, généralement des personnalités connues qui ont acquis la confiance du public au fil des ans; des sportifs, des artistes, etc. 

Depuis quelques années, de nouveaux influenceurs se sont taillés une place sur les réseaux sociaux (blogueurs, vlogueurs, youtubeurs, instagrameurs, etc.). Plus nichés, ils rejoignent des publics aux intérêts bien précis, plus difficiles à rejoindre par les marques. Ils évoluent en dehors des réseaux traditionnels et ouvrent les portes d'un tout nouvel univers aux marques.

De plus en plus de marque font appels à ces influenceurs afin de faire connaître leurs produits. Le principe est simple: faire parler de soi par le biais de l'influenceur au sein même du réseau de cet influenceur. Puisqu'il profite d'une notoriété certaine auprès de ses fans, le message passera mieux. Il y a une relation de proximité, de confiance et d'authenticité qui existe déjà entre le blogueur et ses fans.

Bref, le bouche à oreille numérique fonctionne déjà entre amis. On vient l'organiser et l'amplifier avec des personnalités numériques.

En plus de permettre le relais d'information à un public différent, la relation entre la marque et l'influenceur permet de créer du contenu original qui pourra être réutilisé de différentes façons et même longtemps après sa création. Photo, vidéo, billet de blogue, les possibilités sont nombreuses. La rémunération de l'influenceur, car oui, il y a bien une, dépendra souvent de la complexité du matériel à produire par celui-ci, ainsi que du nombre d'actions à poser sur les médias sociaux (nombre de publication, partages, etc.).

Arthur Sylvestre de Danone Canada a présenté plus précisément la campagne au cours de laquelle Danone a engagé la conversation avec le public numérique grâce à la contribution de 12 influenceurs du Québec et de la Colombie-Britannique. Sarah Couture, l'une de ces influenceurs, était présente pour témoigner de la collaboration.

La campagne s'est déroulée en plusieurs étapes, principalement sur Instagram:

  1. Présenter un moment d'évasion avec le #espacemoment
  2. Présenter le moment d'évasion accompagner d'un produit Oikos
  3. Concours pour faire gagner une carte cadeau Air Canada parmi les abonnés des influenceurs
  4. Participation des tous les influenceurs au Löle White Tour à Montréal (qui était commandité par Oikos)

Au final, le succès de l'opération marketing est sans équivoque: le taux d'engagement a été de 6,26% sur le compte des influenceurs comparé à 1,9 % sur le compte Oikos. Pour Danone, il ne fait plus aucun doute que les influenceurs feront désormais partie de chacune des campagnes à venir.

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Je me permets d'ajouter un commentaire plus personnel à ce résumé pour dire que la collaboration avec des influenceurs numériques est définitivement une avenue à laquelle je crois pour les marques.

Au cours de l'automne dernier, pour le blogue de La Capitale groupe financier, j'ai mis en place deux collaborations avec des influenceurs émergents dans la région de Québec; Hubert Cormier et François Bégin. Le projet était d'une bien moindre envergure que Danone, mais les résultats sont tout aussi probants et nous pousse à aller plus loin.

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Suite du résumé de la conférence dans un autre billet à venir...
Une journée de Tendances numériques - troisième partie 





Une journée de Tendances numériques - première partie


Pour une rare fois, Infopresse a déménagé à Québec l'instant d'une journée, en collaboration avec la SOCOM (organisation de plus en plus dynamique - bravo!). Une journée à discuter de communication, de marketing, de numérique, de tendances...

Pour les communicateurs de Québec, c'est une occasion unique de participer à un événement Infopresse sans avoir à se déplacer à Montréal. J'ai l'occasion d'assister à la journée complète. Pour le bénéfice de mes collègues qui n'ont pas pu y assister et pour les autres aussi que le sujet intéresse, j'ai rédigé un petit résumé des principales conférences.

Les tendances qui marqueront l'avenir
En conférence d'ouverture, Don Mayo de IMI International est venu mettre la table pour lancer la journée avec quelques données importantes. En fait, il a surtout démontré à l'auditoire qu'en 2017, il n'y a plus de frontière. Peu importe la taille de ton entreprise et sa situation géographique, tu joues sur un terrain de jeux mondial. À toi de te démarquer!

D'un pays à l'autre, d'une région à l'autre, les marques qui attirent l'attention et qui obtiennent l'amour du public sont toujours à peu près les mêmes. Apple, Samsung, Nike, Amazon, les géants sont bien représentés.

Dans cet écosystème, il est indispensable de bien cibler chacune de nos actions de communications et de marketing, choisir son créneau et donner son maximum en terme de créativité. Il invite d'ailleurs les communicateurs à "penser, agir et faire vivre des émotions différemment".

Au cas où vous en doutiez encore, il a insisté sur le fait que les médias sociaux devraient poursuivre leur croissance pendant encore plusieurs années. Les applications des médias sociaux sont d'ailleurs les applications les plus populaires auprès des utilisateurs de téléphones intelligents. La prédition: 87% de la croissance publicitaire se fera par le biais de la mobilité.

Néanmoins, cela ne veut pas dire que le marketing et la publicité plus traditionnels n'ont plus leur raison d'être. Au contraire, les entreprises ont tout intérêt à miser sur la complémentarité entre le traditionnel et le numérique.

Sa conclusion: sans surprise, le monde est en mouvement constant. On ne peut rien prendre pour acquis. Il faut être proactif et à l'affût des nouvelles tendances.


Les stratégies e-commerce au service de la philantropie

Sacha Declomesnil de O2 Web a témoigné de l'environnement de plus en plus compétitif dans lequel évoluent les organismes de charité et de la façon dont ceux-ci tirent profit des technologies pour recueillir des dons.

Au Canada, on compte pas moins de 85 000 organismes de charité reconnus. Leur activité économique représente 8% du PIB du pays et quelque 2 millions d'emplois. Bref, c'est un secteur d'activité qui devient un véritable moteur de l'économie et on est bien loin du petit organisme situé dans un sous-sol qui tente de recueillir vos dons. Au contraire, la compétition s'intensifie entre les organismes et ceux-ci se structurent de plus en plus.

Avoir un simple site web n'est plus suffisant pour les organismes. M. Declomesnil a parlé du virage de certains organismes qui ont choisi de maximiser les initiatives citoyennes (peer-to-peer) pour faire des levées de fonds.

Concrètement, cela signifie que tout le monde peut choisir d'organiser une campagne de financement dans sa communauté. L'initiateur s'inscrit sur le site, crée son événement/activité et invite son entourage à y participer, puis verse les dons recueillis. L'expérience a démontré que chaque initiateur recueille en moyenne 568$ avec environ 7 contributeurs. Ce type de dons, provenant d'initiatives citoyennes, représente maintenant 1/3 des dons totaux, ce qui est très important.

Selon lui, le visage de la philantropie continuera de changer avec le numérique: boutique de produits dérivés très tendances (oubliez le simple crayon et t-shirt et pensez à des produits personnalisés!), partenariats avec des créateurs, partenariats avec des commerçants pour gérer les volets entrepôt et livraison liés au e-commerce, plus grande utilisation des médias sociaux (surtout Instagram), etc.

Parallèlement, les organismes feront de plus en plus d'efforts pour garantir aux donateurs que leurs dons seront investis dans leur communauté. Il a reconnu que le public avait été un peu échaudé au cours des dernières années quant à l'utilisation des dollars versés. Il sent un souci de plus grande transparence de la part des organisations.