mercredi 16 juin 2021

La fin des classes

 



Ainsi, parents, enfants, enseignants et tout le personnel scolaire auront réussi à passer au travers de la dernière année scolaire. Depuis plus d'un mois, je sens l'essoufflement. Tout le monde semble juste avoir hâte que ça finisse. Et pour cause! 

Des revirements de situation, il y en a eu plus d'un depuis septembre dernier. Pour moi, tout a commencé par l'annonce du « un jour sur deux » pour les élèves de 3e secondaire jusqu'à l'annonce du retour à temps plein, il y a environ un mois. Ce retour en classe à temps plein aura été le coup final de l'épuisement familial. Encore un changement de routine à vivre. 

On aura beau dire que les ados ont besoin de socialiser et c'est vrai! Et ils en ont tellement été privé au cours de la dernière année et demi que la socialisation est plus que nécessaire. Cependant, cet autre changement de routine aura simplement contribué à mettre encore plus en évidence « l'écoeurite aigue » de la pandémie. C'est du moins ce que j'ai observé chez moi (et je m'inclus là-dedans).

À partir de ce retour en classe à temps plein, les jeunes de mon entourage semblaient juste vouloir enfiler les journées les unes après les autres. La motivation n'y était plus. Ils s'étaient habitués à leur nouvelle routine. Cette semaine, on a beaucoup parlé du retour possible des travailleurs au bureau et du fait qu'il ne faut pas rappeler tout le monde à temps plein tout d'un coup. Pour moi, c'est un peu ce qu'on a fait vivre aux jeunes de 3e, 4e et 5e secondaire.

Étant en fin d'année scolaire, les enseignants avaient cessé de leur donner de la nouvelle matière. Tous en étaient à l'étape de la révision finale avant les examens de fin d'année. L'horaire était assez allégé, disons. Pis, c'était ben correct. Bref, ils ont eu l'impression de perdre du temps en classe, ce précieux temps dont ils veulent tellement disposer à leur guise. 

Je sais que la situation n'est pas été vécue de la même façon dans tous les milieux. Comme d'habitude, je ne fais que témoigner de ma réalité. Au fil des derniers mois, j'ai vu une équipe-école extraordinaire, qui s'est « revirée de bord » à plusieurs reprises, qui s'est adaptée, qui a été compréhensive avec les élèves et présente lorsqu'il le fallait. J'ai vu des jeunes qui ont été résilients (plus résignés parfois), qui ont appris à travailler en équipe à distance, qui ont gagné en autonomie, qui ont été débrouillards et créatifs. J'ai vu des parents jongler avec leurs enfants pendant des séances de vidéoconférence (plus ou moins officielles), rattraper des heures de travail en soirée, manquer de sommeil et de patience.

Maintenant, tout le monde a besoin d'une pause pour reprendre son souffle. Au printemps 2020, le Québec était sur pause. De septembre 2020 à juin 2021, le milieu scolaire a parcouru une véritable course à obstacle. Cela n'a pas été sans conséquence sur la santé mentale de tous. Je ne crois pas me tromper en affirmant que tout le monde aura besoin de l'été pour s'en remettre. Il n'y a pas eu de Gala Méritas à l'école cette année. Selon moi, tous les élèves, le personnel et les parents en méritaient un!

Et déjà, je pense à septembre. L'année scolaire reprendra à temps plein pour tous. J'espère qu'on ne reprendra pas tout simplement « comme si de rien n'était ». N'oublions pas que, depuis mars 2020, certains jeunes n'ont pas eu de véritable routine scolaire, surtout ceux de la fin du secondaire. Leur cerveau aura besoin d'un peu de remise en forme pour reprendre le rythme. Ils se sont aussi habitués à un enseignement plus actif où on les laissait un peu plus gérer leur horaire de travail et l'ordre dans lequel ils complétaient leurs travaux. 

Ne pensons pas tout de suite à septembre. Prenons le temps de célébrer la fin des classes. Félicitons-nous pour la dernière année. Prenons le temps de le dire à nos enfants. Puis, profitons de l'été pour relaxer, faire le vide, apprécier les petites choses de la vie alors qu'on retrouve un peu de liberté.