jeudi 29 juin 2023

10 choses à retenir de l'événement Humanitek

 



Le 15 juin dernier, j'ai fait un petit aller-retour à Montréal en train. Bien que j'ai fait ce déplacement pratiquement à toutes les semaines à une autre époque, c'est assez rare maintenant que je le fasse. Alors pourquoi cette escapade?

Parce que Numana (ou anciennement TechnoMontréal) organisait la journée Humanitek et que je tenais à y participer. Il s'agit d'un événement annuel d'une journée autour des technologies émergentes. Une belle occasion de voir venir, de réfléchir aux possibles et surtout de rencontrer des gens qui aiment aussi se projeter dans l'avenir.

Et justement, la journée a été riche en rencontres (Allô Stéphane, Pascal, François (x2), Cassie, Florian, Alexandre et cie!). Ça fait donc du bien de pouvoir prendre le temps, de se retrouver et jaser! Juste pour ça, ça valait le déplacement!

Les conférences de la journée ont porté sur 4 thèmes : 

  • Les humains et la technologie dans les villes du futur
  • Le métavers
  • Les réseaux de télécommunication de nouvelle génération
  • Les tendances des technologies émergentes

Elles en valaient aussi la peine. Je ne résumerai pas tout. Il fallait y être (hihi) pour profiter du discours de chaque conférencier. 

Je dirai simplement que j'ai eu un gros coup de coeur pour Carlo Ratti du MIT Senseable Lab. Avec sa présentation, il a bien démontré comment les technologies peuvent être utiles à la prise de données dans les villes, sans être invasives pour les citoyens. Les résultats obtenus offrent des statistiques réelles pour orienter les décisions de façon concrète et efficace. 

Par exemple, nous connaissons de mieux en mieux les chaînes d'approvisionnement à travers de nombreux outils de traçabilité. Mais, qu'en est-il de la chaîne de déchets? Laissez-moi vous dire qu'il y a du chemin à faire pour optimiser le tout! Il en a fait la démonstration avec l'un de ses projets où des « tag » étaient apposés sur des rebuts en tout genre. Le trajet parcouru par certains est fascinant et porte nécessairement à réflexion.

Également, par l'analyse de la nature des communications électroniques des personnes sur le campus du MIT, il a aussi fait la démonstration que la pandémie a eu pour effet de réduire considérablement les cercles sociaux. Si les technologies ont pu permettre le maintien des échanges, ceux-ci se sont concentrés sur un cercle réduit de contacts (qui se rétrécissait au fur et à mesure que la pandémie se prolongeait). « Pourtant, on sait qu'il faut sortir de son cercle immédiat pour innover, générer de nouvelles idées, provoquer des chocs d'idées », a-t-il rappelé. M. Ratti a donc terminé sur un appel à sortir, à se rencontrer, à créer des contextes pour aller au-delà de ce qui existe déjà. J'aimerais bien le réentendre à Québec en 2024 🤔!

Le top 10 de la journée

Tout au long de la journée, Cynthia et Florian, les deux animateurs et membres de l'équipe de Numana, ont pris des notes de ce qu'ils retenaient des conférences. En conclusion, ils ont présenté les 10 choses à retenir. Avec leur permission, je vous les présente aussi. 

  1. Une convergence entre l’intelligence artificielle et le quantique s’en vient, mais ces technologies ne sont pas au même niveau de maturité et de compréhension pour l’instant.
  2. Pour résoudre des problèmes révolutionnaires, il faut penser à long terme.
  3. « Think big, start small and scale fast. »
  4. Le changement des procédés et des habitudes, c’est 70 % du travail de transformation technologique.
  5. Miser beaucoup sur le développement de la technologie responsable au niveau des ressources humaines d’une entreprise et éviter le sur-usage de la technologie.
  6. Les questions d’identité numérique et d’anonymisation des données questionnent sur la lourdeur des processus d’approbation pour les utilisateurs, faudra-t-il des approbations pour la moindre utilisation de chaque donnée?
  7. On sent que l’ensemble de l’industrie se préoccupe de la question climatique.
  8. Il y a un désir de garder les interactions humaines réelles en parallèle des interactions numériques dans les environnements virtuels.
  9. Il y a de la place pour de nouveaux modèles d’affaires quand on pense à l’avenir des réseaux, mais le Québec est très créatif. On doit imaginer des modèles holistiques (qui impliquent de multiples fournisseurs).
  10. « The future is open. It is not predetermined. No one can predict it, except by chance. We all contribute to determining it by what we do. We are all equally responsible for its success. »
Finalement, je remercie l'équipe de Numana pour l'organisation de cette journée de qualité. Je sais qu'il y a beaucoup de travail dans ce type de journée. Ça en valait la peine!

On s'y voit l'an prochain?

mardi 27 juin 2023

Le métier de journaliste

 


Aujourd'hui, j'ai envie de vous raconter une histoire qui est un bel exemple de ce que j'aime de mon travail avec l'École branchée. C'est une série de moments qui s'enchaînent et qui montre le beau en éducation. Une occasion qui se présente et qu'il faut saisir. 

  • 21 avril : Je reçois un courriel d'Ann Dontigny, conseillère pédagogique RÉCIT au Centre de services scolaire au Coeur-des-Vallées. Elle me propose de réaliser une entrevue avec une enseignante qui intègre le numérique à sa pratique et qui a conçu un journal numérique avec ses élèves au cours de la dernière année.

  • 26 mai : L'entrevue a lieu via Teams avec Ann, Serge Langlois, un de ses collègues RÉCIT, et Josiane Desjardins, l'enseignante de 6e année. Au cours de l'entretien, je ne peux m'empêcher de poser des questions sur l'éducation aux médias. Est-ce que le métier de journaliste a été présenté aux élèves? La réponse : « Un peu, mais pas tant que ça. Voudrais-tu le faire, toi? ».

C'est ainsi que je me retrouve à préparer une présentation sur le métier de journaliste. C'est une belle occasion de faire une introspection sur ce qui m'a conduite vers celui-ci et sur ce que cela représente pour moi.

  • 14 juin : Mon article présentant le projet de journal numérique est publié sur le site de l'École branchée. Juste à temps pour ma rencontre avec les élèves de Mme Josiane.

Il commence ainsi : 

« Tout au long de l’année scolaire, les élèves de 6e année de Josiane Desjardins ont produit quatre éditions de leur journal numérique de classe. Alors que le projet devait être terminé, ils ont supplié leur enseignante de produire une édition bonus avant le départ pour les vacances. Voyons ce qui se cache derrière la réalisation de ce journal qui crée des synergies dans la classe, dans l’école et même dans la communauté. »

Maintenant, je vous raconte la suite, qui n'est pas dans mon article. J'ai donc préparé une présentation. J'avais aussi reçu des questions de la part des élèves. Pour certaines, les réponses se trouvaient dans ce que j'ai prévu. Pour d'autres, non. Et je dois avouer que certaines me font réfléchir. 

À 11h, le 14 juin, je me connecte au lien Teams et je fais la connaissance de la classe de Mme Josiane.

Voici quelques exemples de questions et les réponses que j'ai données : 

  • Pourquoi avez-vous décidé d'étudier le métier de journaliste? 
    • Au départ, c'était parce que je voulais devenir journaliste sportive pour suivre les Nordiques de Québec (oui, des élèves connaissaient les anciens Avalanches). Ensuite, c'était parce que j'aime écrire, j'aime être informée, j'aime partager, expliquer, j'aime le contact avec les gens.

  • Quelles sont les qualités requises pour être un bon journaliste? 
    • Je réponds la curiosité avant tout, être ouvert d'esprit, s'intéresser à toute sorte de sujet. Ensuite, on ne peut passer à côté de la qualité de la langue écrite et parlée. Savoir s'exprimer de façon adéquate, être bon vulgarisateur. Il faut aussi savoir écouter les autres, observer, être attentif, avoir du flair pour ce qui mérite d'être partagé.

  • Quel est l'article que vous avez aimé le plus faire et pourquoi? 
    • Les articles que j'ai aimés le plus écrire sont ceux qui m'ont sorti de ma zone de confort. Ce sont les fois où j'ai écrit sur des sujets que je ne connaissais pas et que je devais décortiquer pour les comprendre. Je dis toujours que si je réussis à expliquer ces sujets de façon compréhensible, tout le monde comprendra. Un exemple : un dossier sur le transport maritime au début de ma carrière.

  • Avez-vous déjà eu le syndrome de la page blanche au moment d'écrire un article?
    • Ça peut arriver plus souvent qu'on pense. Dans ce temps-là, j'attends. Je passe à une autre tâche. Je dis toujours qu'il ne faut pas forcer les textes. Ils se construisent dans ma tête et quand ils sont prêts, je les écris.

  • Quel conseil donneriez-vous à une personne qui veut devenir journaliste?
    • Intéressez-vous à toutes sortes de sujets. Lisez et écoutez des nouvelles. Écoutez les gens quand ils parlent pour voir ce qui les intéresse. Ouvrez vos horizons.
    • Et j'ai fait un clin d'œil à mon ami Denis Martel, producteur de balados, que j'avais reçu en entrevue récemment.



À 11h50, on se quitte. La cloche va sonner l'heure du dîner. Finalement, j'ai passé un bon moment avec ces jeunes de 6e année et leur enseignante. Je les remercie de m'avoir accueilli (virtuellement) dans leur classe. Si j'ai pu faire une différence pour ces élèves, j'en suis heureuse.


Pourquoi en parler?

Pourquoi je trouvais important de dire oui à la proposition de Mme Josiane et de parler du métier de journaliste à ces élèves? Pourquoi je le ferai à nouveau si l'occasion se présente? 

Parce que de plus en plus de gens décrochent des médias et de l'information. Il est facile de devenir cynique face aux médias. Dans certains cas, ce sont les médias eux-mêmes, par leur couverture sensationnaliste, qui en sont la cause (malheureusement). Il y a pourtant un guide de déontologie à la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, dont je suis membre.

Parce que les sources d'information se multiplient et que la désinformation, la mésinformation et les fausses nouvelles n'ont jamais été aussi nombreuses (recherchez la différence entre chacun). 

Parce que, pourtant, il n'a jamais été aussi important de s'informer, de comprendre le monde qui nous entoure pour participer activement à la société. 

Parce que le métier de journaliste doit être valorisé pour ce qu'il est : une contribution à la vie communautaire et démocratique, un partage et une circulation de faits et d'idées, de façon équitable et neutre, avec l'objectif d'amener le monde à être meilleur. 

À ce sujet, j'ai bien aimé le cri du coeur de Marie-France Bazzo, publié dans La Presse récemment. J'avais déjà écrit au sujet d'un autre écrit de Mme Bazzo : Les médias pourraient faire partie de la solution. Je vous invite à lire si le sujet vous intéresse.