jeudi 11 novembre 2021

J'aime le français!

 


Est-ce que ça prend du courage pour clamer son amour pour la langue française en 2021? Malgré toutes les campagnes de publicité du gouvernement qu'on entend et voit dans les médias, ça ne fait pas très « in » de dire qu'on aime le français.

Ça fait une escousse que j'ai envie d'écrire ce billet et pourtant, je le remettais constamment à plus tard. Et puis, il a fallu qu'il se passe toute une série d'événements pour que je me décide enfin.

Je gagne ma vie en jouant avec les mots. Depuis toujours, j'ai aimé découvrir de nouveaux mots, les assembler, les entre-mêler, leur donner du sens, leur donner une nouvelle vie. J'aime aussi lire ce que les autres font de ces mots, voir jusqu'où l'imagination peut les porter. 

Oui, le français n'est pas toujours une langue facile. Il y a des exceptions, des lettres muettes qui nous compliquent la vie et tout un tas de règles grammaticales. Et pourtant, si on se donne la peine, il est possible de l'apprivoiser, de l'apprécier, de l'aimer, même!

Je ne suis pas une puriste du français. Vous l'avez vu, j'ai utilisé un mot en anglais dans le premier paragraphe. Scandale? Non! Parce que le français est vivant. Il s'inspire de ce qui l'entoure. Il se transforme et s'adapte.

Pour moi, il n'y a pas « un » français, il y a plusieurs français. Qui prennent toutes sortes de couleurs et d'accents selon les villes, les régions, les peuples. Et c'est ça, la beauté du français. Ce n'est pas une langue figée dans le temps. C'est une langue qui évolue avec ceux qui la parlent. Du coup, j'adore découvrir les expressions d'ici et d'ailleurs.

Par contre, je crois qu'il est important de parler et d'écrire un français correct. T'sé, ce n'est pas parce qu'on se texte qu'il faut écrire en acronyme. J'ai toujours porté une attention particulière à ça. Je texte toujours comme si j'écrivais un courriel. Oui, ma fille me répond en « français codé », mais je sais aussi que ça l'amène à mieux écrire, à lire un français structuré, à voir l'importance de la langue.

C'est un exemple de petit geste. Avec ça, je veux dire qu'il nous appartient à chacun de nous, francophones ou francophiles, de faire notre part pour faire la promotion du français. Écoutez les chansons de Patrice Michaud, vous n'entendrez jamais un mot d'anglais. Ce n'est pas anodin.

Je suis dans le milieu des technologies où les expressions en anglais sont légions. D'ailleurs, depuis que je suis des cours à l'université dans ce domaine, cela me saute aux yeux constamment. Il y a du travail à faire dans ce domaine. À la dernière session, quand l'enseignant parlait de « cloud computing » et d'« IoT », je lui ai remis un travail qui parlait d'infonuagique et d'internet des objets.

Bref, pour moi, c'est ultra important de faire un effort et de porter une attention particulière pour vivre en français. Ça fait partie de mes valeurs. Il faut dire que j'ai grandi dans un milieu où c'était valorisé. Il y a des familles où, à l'arrivée d'un nouveau membre qui ne parle pas français, on s'empresse de lui donner des notions de base pour qu'il apprenne rapidement les rudiments. Il y a d'autres familles où on se met tout simplement à parler le langage de l'autre. J'ai grandi dans le genre de famille qui est dans la première catégorie.

Et tout ça ne veut pas dire que je suis fermée aux autres langues. Au contraire, je me considère comme étant bilingue en anglais (même si j'ai un accent terrible), j'ai une base en espagnol et je connais quelques mots dans d'autres langues. Je trouve que c'est important, et même nécessaire, de connaître plusieurs langues.

Ce n'est pas parce qu'on chérit une langue qu'on ne peut pas en maîtriser d'autres. Pourquoi s'emmurer dans un univers alors qu'on peut en découvrir plusieurs? Au Québec (et même au Canada), on a trop longtemps vécu dans cette dualité : français et anglais, un ou l'autre ou les deux. Et pourquoi pas autre chose? En Europe, il n'est pas rare de croiser des gens qui parlent trois, quatre et même cinq langues.

Pour moi, c'est un symbole d'ouverture à l'autre. C'est une richesse incroyable de découvrir d'autres langages, ce qui conduit à la découverte d'autres cultures. 

Le français fait partie de l'ADN du Québec (et du Canada aussi, ne l'oublions pas). Cela doit demeurer. Il fait partie de notre histoire et de notre culture. Il appartient à chacun d'entre nous de le mettre en valeur. Cela demande de la vigilance, de la persévérance et de la fierté. Chacun à sa façon. Ça pourrait devenir « in » de bien s'exprimer en français et de rejeter la condescendance de certains à l'endroit des francophones.


Ajout du 13 novembre :

Cette citation avec laquelle je suis entièrement d'accord.

« La langue est une chose vivante, qui évolue, et le français vieillit bien, dit-elle. Il n’y aura jamais de grammaire parfaite du français parce qu’il vit, justement. Le jour où la grammaire du français atteindrait la perfection, ce serait parce qu’il est mort, comme le latin. » 

Karol-Anne T. Auger, président de la section Centre-du-Québec de l'Association québécoise des professeurs de français et enseignante au collègue Saint-Bernard, à Drummondville.

mardi 2 novembre 2021

Donner vie à un événement virtuel #RADN

 


Depuis juin, je suis chargée de projet en transfert de connaissances pour le Réseau ADN. Le quoi? Le réseau des agents de développement culturel numérique. Un acronyme qui porte tout son sens, car il s'agit d'une communauté de pratique qui compte une quarantaine de membres, travaillant pour différents organismes culturels situés un peu partout sur le territoire québécois. Leur mandat : accélérer la transformation numérique du secteur culturel. Bref, ils sont devenus l'ADN de cette transformation dans le milieu de la culture au Québec. 

C'est un mandat à temps partiel, à travers tous les autres projets qui occupent mon automne (trop) chargé! Un mandat très stimulant puisque j'avais participé à mettre sur papier l'idée derrière ce réseau alors que j'étais encore chez Québec numérique. Et aussi, parce que le transfert de connaissances, j'aime ça! J'en fais aussi beaucoup avec l'École branchée (même si on ne le nomme pas comme ça!).

Au cours des derniers mois donc, j'ai jeté les bases de la Stratégie de transfert de connaissances de ce réseau qui a vu le jour en 2019 et dont les membres ont réalisé tant de beaux projets, encore trop souvent méconnus. L'objectif de la Stratégie de transfert est justement de présenter un portrait du Réseau presque trois ans après sa création, de nommer « c'est quoi être un ADN » et « comment la communauté de pratique prend forme ». C'est aussi une occasion de partager des exemples concrets de retombées, parce qu'il y en a eu (beaucoup), bien sûr.

La Stratégie se met en marche et nous avançons rapidement. Je vous dévoile d'autres informations sous peu. En attendant, je vous parle de la Rencontre nationale qui se déroulera les 3, 10, 17 et 24 novembre, en avant-midi. 

Deux fois par année depuis 2019, les ADN se réunissent pour une Rencontre nationale. D'abord en personne, puis en virtuel, pandémie oblige. Nous avions espoir pour cet automne, mais la situation était encore trop incertaine au moment de prendre la décision. Voilà pourquoi quatre demi-journées sont à l'horaire. Après un an et demi de pandémie, la fatigue numérique s'installe. On ne passera pas des journées entières devant notre écran.

Grâce à l'ingéniosité de l'animatrice de la communauté, ma collègue Annie Chénier, les quatre avant-midis devraient se dérouler dans l'action et le partage. Le thème de cette année : « La pratique ADN : la définir et la partager pour faire émerger une culture numérique forte ». À la fin du mois de novembre, les membres de la communauté ADN seront en mesure de vous présenter le fruit de leurs travaux. Des ateliers de travail sont prévus sur le transfert de connaissances dans les organisations, sur le partage des réalisations des chantiers issus de la communauté et sur la définition du rôle d'ADN. Ce sera du travail de coconstruction de groupe. Et, il y aura un wiki qui sera dévoilé à la fin! 

Mais, voilà, donner vie à un événement virtuel et créer un sentiment de groupe, l'effervescence de la réunion, ce n'est pas si évident. Nous avons donc imaginé un kit du participant qui a été envoyé par la poste aux ADN (voir la photo). Avec un peu de personnalisation à faire et des indispensables bonbons et autocollants! Nous espérons que cela contribuera au plaisir de participer à distance. 

Hier, j'ai lancé un appel à tous les ADN afin qu'ils partagent des photos de leur kit du participant dans les réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, Twitter, TikTok, etc.). Puis, qu'ils continuent à publier dans les réseaux tout au long des activités de novembre afin de créer une effervescence. Le mot-clic utilisé sera #RADN. Surveillez-le. 

Ce sera une façon de garder des traces de cette Rencontre nationale, même si on la vit à distance. Ce sera notre façon de partager ce que l'on vit ensemble. J'espère qu'ils seront nombreux à embarquer dans le mouvement #RADN. 

Un merci spécial à tous les collaborateurs de cette 7e Rencontre nationale des ADN :

  • L'ingénieuse animatrice de la communauté, Annie Chénier;
  • La quarantaine d'ADN eux-mêmes, avec mention spéciale au nouveau groupe FAB ADN (fabricants de sens autour du wiki en devenir);
  • Jean-Robert Bisaillon et Antoine Beaubien, en soutien indispensable à la création du wiki (Merci d'avoir embarqué dans cette aventure en construction!);
  • Marie-Pier Thibault et Véronique Langlais de Québec numérique pour la logistique événementielle;
  • Sonia Racine de Communagir pour l'accompagnement en transfert de connaissances;
  • Olivier Ross, pour un petit volet plus ludique;
  • Valérie et Mathieu au ministère de la Culture et des Communications, qui nous donnent un appui fort et nécessaire.
À suivre...