dimanche 8 novembre 2020

Le yeti

 

Quand ma fille a découvert mon premier billet dans lequel j'annonçais mon intention du documenter son expérience d'école « un jour sur deux », elle n'était pas très contente. Mais quand elle a lu mon billet, elle a sourit et elle m'a donné son accord pour poursuivre la démarche. Fiou!

Donc, j'ai passé le reste de la semaine dernière à lui dire que je prenais des notes pour la suite. Mais, je n'écrirai pas tout ici, il faut se garder une petit peu d'intimité quand même. 

Avant d'entreprendre une nouvelle semaine, je voulais donc faire un petit compte-rendu ici. 

Donc, la semaine dernière, ma fille aura passé trois jours à la maison. La première journée a déjà été raconté.

Au cours des deux autres journées, nous avons eu droit à une vidéoconférence reportée pour cause de trafic (l'enseignante étant arrivée en retard à l'école), un « cours théorique » d'éducation physique et six autres périodes de cours qui se sont somme toute bien passées. Généralement, les enseignants donnaient 45 minutes de matière puis un travail à compléter pendant la dernière demi-heure que durerait normalement le cours. 

Ma fille s'installait dans le salon tout près de mon « lieu de travail », alors je suivais distraitement les cours tout en travaillant. Je me rendais compte que c'était très facile pour elle de faire autre chose en même temps, de décrocher de l'écran et de laisser filer son attention ailleurs (comme en témoigne sa fabrication de flocons de neige présents sur la photo illustrant ce texte). Cela demande un effort vraiment important pour les jeunes de garder leur attention sur l'écran.

Le défi est de taille pour les enseignants et je ne peux que leur témoigner mon admiration. Ils n'ont pas le contact visuel comme en classe pour voir le langage non verbal des élèves. Ce n'est pas évident pour eux de capter l'attention, de maintenir un lien avec les élèves. On parle beaucoup d'ajouter de l'interactivité à ces périodes de classe à distance, mais ce ne sont pas tous les profs qui sont rendus là.

Entre les cours, ma fille se mettait au travail naturellement pour terminer le travail demandé. Bien sûr, elle a sollicité mon aide à quelques reprises, surtout en français, en espagnol et en anglais. Faut croire que les langues, c'est plus ma force. Une occasion de revenir à la base du vouvoiement en espagnol (Cuàl es su nombre?), de discourir sur l'atmosphère qui se dégage dans un texte en anglais et de découvrir « Pourquoi les femmes vivent-elles plus longtemps que les hommes? ». (Moi, je le sais maintenant!)

C'est vrai qu'elle est habituée que je sois présente pour elle. Ce soir, on révisait ensemble pour son examen de science, première période demain matin en classe. C'est une des choses que je trouve le plus important dans mon rôle de mère. Donc, pour moi, c'est naturel de l'aider. J'aime ça. 

Je sais que les journées où elle est en « école à la maison », je suis un peu moins productive pour le boulot.  J'ai l'impression d'être entre deux mondes, constamment interrompu. Je me reprends le soir. Je sais que c'est passager et je suis prête à m'investir pour cela. Je suis bien consciente que ce ne sont pas tous les parents qui peuvent faire cela.

Je me permets même quelques danses dans le salon pour alléger l'atmosphère, lorsque le motivation baisse en fin de journée. Y'a rien comme un peu de musique de Noël pour vous redonner un petit air d'aller!

Car au-delà de l'aspect pédagogique et de vouloir passer la matière, je me rends de plus en plus compte que ce sont des moments précieux que nous vivons présentement. L'occasion de revenir à l'essentiel. Il faut relativiser. 

Oui, la situation actuelle met en lumière les travers du système scolaire, le fait que l'enseignement avec et par le numérique ne sont pas maîtrisé par tous, que la façon d'évaluer les apprentissages aurait sérieusement besoin d'être dépoussiérée.. mais on ne peut pas penser changer tout ça, en ce moment, alors qu'on vit dans une incertitude constante. 

Alors, laissons-nous une chance de réussir collectivement. Essayons de voir le beau et le positif dans chaque journée. 

Le bilan de la semaine:

- La situation n'est pas idéale mais ça se passe plutôt bien. 

- Les enseignants donnent moins de devoir. « On dirait qu'ils ont pitié de nous ».

- Je développe d'incroyables aptitudes de « cheerleader » pour encourager ma fille à garder sa motivation dans la réalisation de ses travaux. (Au moins, cela génère d'innombrables fous rires dont on se souviendra longtemps!)

- Espérons quand même que cela ne durera pendant pendant toute l'année scolaire. Le volet social est tellement important pour les jeunes.

C'est parti pour une autre semaine!

P.S. Le titre de ce blogue fait référence à l'habillement coutumier de ma fille lors de ses journées de classe à la maison : un bas de pyjama et un chandail assorti rappelant la magnifique fourrure d'un yéti. Un jour, elle m'autorisera peut-être à la prendre en photo dans cette tenue.

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