lundi 29 août 2016

Tablettes, commissions scolaires et réussite...

Je profite de la période de la rentrée pour commenter certaines actualités qui ont circulé au cours des dernières semaines concernant le milieu scolaire. Je ne peux rester silencieuse face à ces sujets.

À mon avis, l'éducation mérite qu'on lui accorde autant d'importance que possible. Il s'agit d'une valeur que notre société devrait affectionner tout particulièrement, et ce pour de multiples raisons.

Les tablettes à l'école
L'école est censée former les jeunes pour le monde de demain. Elle le fait trop souvent encore avec des objets du passé... Est-ce que c'est au moins possible d'avoir des objets du présent pour former les élèves?

J'ai déjà plaidé pour une école plus numérique. Cela devient une évidence. Être actuel et de son temps pour motiver les jeunes, favoriser la réussite, favoriser l'acquisition de compétences dont les jeunes auront largement besoin une fois sur le marché du travail et même dans la vie de tous les jours...

Le ministère a tranché : « Les écoles ne peuvent exiger des parents qu'ils achètent un iPad ou autre tablette. » Je comprends les règles en place et la problématique, surtout dans les milieux moins favorisés.

Maintenant, il existe sans nul doute plusieurs moyens d'arriver à offrir des programmes scolaires avec tablettes: location, prêt, achat. Plusieurs jeunes ont probablement déjà une tablette personnelle à la maison (j'en connais plusieurs qui ont déjà un iPad mini à 10 ans), pourraient-ils l'amener à l'école tout simplement?

Par ailleurs, en tant que parents, je me fais la réflexion et cela revient à ma question du début, est-ce que je veux que mon enfant aille dans une école qui est de son temps? Est-ce que je peux financer un appareil pour qu'il développe des compétences vraiment utiles à son avenir? Est-ce que l'éducation est une réelle priorité dans mes valeurs?

Les commissions scolaires
Avec son texte publié dans le Journal de Québec de la fin de semaine dernière, Mario Dumont (mon dieu que je voudrais qu'il soit encore en politique!) résume vraiment très bien ma pensée au sujet des commissions scolaires.

Si j'ai déjà été ambivalente quand à leur efficacité, je crois que leur inutilité est de plus en plus évidente. Les commissions scolaires ajoutent de la lourdeur et de la bureaucratie dans un espace public où nous n'en avons pas (plus) besoin.

Et si les écoles pouvaient avoir plus de pouvoir décisionnel pour orienter leurs actions en fonction de leur clientèle? Je suis de plus en plus convaincue que cela serait bénéfique pour tous, plus logique en tout cas. Il ne peut y avoir de solutions mur à mur en éducation, même à l'intérieur d'une région donnée. Arrêtons la « procédurite » et agissons pour les élèves.

Dans son texte, Mario Dumont écrit que des personnes lui ont déjà demandé par quoi les commissions scolaires seraient remplacés... Évidemment, elles n'ont pas besoin d'être remplacé. Je me permets même d'avancer ici que l'absence de cette structure jugée inefficace pourrait probablement offrir plus d'espace pour les parents qui désirent s'engager dans l'école de leurs enfants.

La réussite
Et une chose en entraînant une autre... je lisais justement dans le Journal de ce matin que le taux de diplomation plus élevé dans les écoles anglophones serait en partie explicable par le plus grand engagement des parents. L'esprit communautaire, le désir de s'engager, de faire de l'école de ses enfants un milieu de vie accueillant/stimulant, tout ceci est davantage présent dans les communautés anglophones. Arrêtons d'attendre que le système agisse pour nos enfants et apportons notre contribution.

D'autres facteurs entrent aussi en jeu dans la réussite des élèves anglophones, notamment le fait que les anglos s'inspirent davantage de la recherche dans leur enseignement. Au cours de ma carrière à l'École branchée, j'ai souvent constaté la barrière de la langue dans le milieu de l'éducation. Une désolation. Oui, les études sont plus souvent réalisées en anglais, mais les résultats qu'elles apportent valent certainement la peine qu'on s'y attarde et qu'on les mette en pratique. Des exemples concrets de réussite existent déjà, comme la iClasse, un concept scolaire qui fonctionne extrêmement bien et qui basé sur la recherche.

Bref, si nous voulons que les jeunes réussissent bien et mieux à l'école, nous devrons bousculer l'ordre établi. Le statu quo ne donnera jamais de résultats différents pour nos jeunes.

Nous avons peut-être un petit examen de conscience à faire face à l'état actuel du système scolaire. Jusqu'à quel point l'éducation est-elle une priorité pour nous, comme société en général et comme parent en particulier?