mercredi 13 décembre 2017

Enfin!

Ainsi, la Stratégie numérique du Québec a été dévoilée ce matin. Disons le franchement, elle était plus qu'attendue cette stratégie. Et disons surtout : ENFIN!

Après des mois et même des années de consultation, il aurait été gênant pour le gouvernement Couillard que la Stratégie ne soit pas rendue publique avant la fin de l'année 2017.

Alors, que dit-elle cette Stratégie?
Tout d'abord, mentionnons qu'elle vise...
Une prospérité collective qui met le numérique au service de la personne et du bien commun.
Elle est énoncée en principes, en cibles, en orientations que je ne répéterai pas ici. Les cibles sont ambitieuses dans certains cas, plus vagues dans d'autres. Les infrastructures (donc l'accès à internet), l'éducation, l'administration publique, les villes et les territoires, l'économie, la santé et la culture sont explicitement inclus dans la Stratégie. On sent donc qu'il y a eu un effort de représenter le plus grand nombre possible de ministères, de citoyens et d'être très inclusif. Il y a une réelle volonté d'avancer de la part du gouvernement.

Au coeur de la Stratégie, on vient dire : Le numérique n'est plus une option. Il fait partie de la vie d'aujourd'hui et sa présence s'accélèrera demain. Il nous revient de nous adapter à la présence du numérique car il ne ralentira pas pour nous. Tirons profit du numérique pour devenir plus efficace, plus performant, plus transparent, plus...

C'est une évidence. Mais c'est un événement aujourd'hui car c'est la première fois que le gouvernement québécois prend un engagement clair envers le numérique. Nous ne pouvons qu'applaudir. Le geste se veut rassembleur, mobilisateur et optimiste.

Maintenant, passons à l'étape suivante. Comme l'a dit la ministre Anglade lors de l'annonce, la Stratégie vient poser un cadre, comme le contour d'un casse-tête, autour de la notion de numérique au Québec. Plusieurs morceaux viendront se greffer à l'intérieur du cadre. Certains existent déjà, comme le Plan culturel numérique du Québec, de nouveaux viendront s'ajouter dans les prochains mois. L'image est excellente. Il existait déjà des initiatives en numérique au sein du gouvernement, on vient les encadrer pour éviter qu'elles deviennent incohérentes. En plus, on indique à ceux qui n'avaient pas encore bougé qu'il serait temps de se mettre en mouvement.

Mais, donc, la mise en application de la Stratégie dépendra des plans d'action qui seront dévoilés au cours des prochains mois, de la mobilisation qui se fera (ou non), et d'autres décisions/annonces à venir. Les processus et politiques publiques devront évoluer, certaines lois et règlements devront être modifiés. Le numérique pose un nouveau cadre de référence en-dehors des anciens cadres existants.

Pour les plus impatients défenseurs du numérique, cela ne va pas encore assez vite. Visiblement, il faudra faire preuve de patience avant de sentir le virage numérique pour vrai!

Et pourtant, il est plus que temps de passer à l'action! Ça, tout le monde le sait!

Pour moi, au-delà des enjeux de connectivité qui persistent dans certaines régions du Québec et de la résistance au changement dans l'appareil gouvernement, le principal défi qui se pointera dans l'application de la Stratégie, c'est l'appropriation du numérique tout simplement. Ce n'est pas parce que tu as accès à Internet que tu sais comment t'en servir. Ce n'est pas parce que tu peux utiliser des outils technologiques dans le cadre de ton travail que tu veux/peux/sais les utiliser.

Accompagnement, sensibilisation, transfert et partage de connaissance deviennent plus pertinents que jamais. L'acquisition de compétences numériques autant dans un cadre professionnel que citoyen deviendra, selon moi, le pilier de la Stratégie. La gestion du changement doit pouvoir se faire rapidement à ces niveaux. Formation continue, ateliers, perfectionnement, éducation..., tous doivent avoir la possibilité de comprendre le numérique, de prendre conscience de ses possibilités et de pouvoir s'y adapter.

Beau chantier en perspective pour 2018... et pour les 5 années à venir. C'est le délai que s'est donné le gouvernement Couillard pour atteindre ses cibles.


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« ... Il n'est plus possible d'aborder de façon crédible les questions de langue, de culture, d'éducation, de santé, d'emplois et d'économie sans tenir compte de l'impact des bouleversements numériques. »