mercredi 29 août 2018

L'éducation fait son chemin comme priorité


En fin de semaine dernière, j'ai été agréablement surprise de constater que plusieurs chroniqueurs du Journal de Québec, appelé à commenter la campagne électorale, avait choisi le thème de l'éducation comme point central de leur texte respectif.

Je place ici les liens comme référence et je vous invite à les lire:
L'éducation a souvent eu de la difficulté à se frayer un chemin dans l'actualité. Écoles en ruine, conflits syndicaux, manque de leadership, critiques des programmes, des contenus, etc., les sujets abordés étaient plus souvent qu'autrement négatifs. 

Au pays de l'éducation, les gérants d'estrades sont nombreux. Chacun a son histoire à raconter à propos du système scolaire, son avis à donner. C'est facile, nous y sommes tous passé et nous pouvons témoigner de notre expérience personnelle comme si elle était généralisable!

Au cours de la dernière année, particulièrement, je dois dire que j'ai senti une sorte de changement. L'éducation a fait plus souvent la manchette pour des bonnes raisons. Lab-école, rénovations, plan d'action numérique... Bien sûr, il y a encore des critiques et il en aura toujours mais je trouve que la perception est meilleure. 

Est-ce que c'est le signe que l'éducation deviendrait finalement une vraie priorité au Québec?

Il faut dire que, dans la société numérique dans laquelle nous vivons, la notion d'éducation devient de plus en plus importante et prend une multitude de sens. 

Oui, il y a la formation initiale au primaire et au secondaire. 

Le milieu de vie doit y être riche et stimulant, offrir des défis actuels et à la mesure des talents des jeunes, présenter des opportunités de grandir et d'acquérir des valeurs solides (engagement citoyen, saines habitudes de vie, etc.). 

On peut en appeler à une meilleure intégration des outils technologiques en classe comme outils d'apprentissage, à une meilleure éducation à la citoyenneté (civique et numérique), à des enseignements pratico-pratiques (sexualité, économie, etc.), une plus grande ouverture des écoles dans leur communauté (accessibilité, services en-dehors des heures de classe, etc.).

L'école primaire et secondaire devrait être le lieu pour apprendre à apprendre, pour s'ouvrir à la découverte, développer sa créativité, son sens de l'innovation et l'entretenir.

Lorsqu'on parle d'éducation, il y a aussi le post-secondaire (formation professionnelle, collégiale et universitaire). Ce passage plus ou moins long où l'on fait l'apprentissage d'un métier, tout en s'alimentant de connaissances générales, est déterminant pour chaque étudiant. 

Ici, je crois qu'un effort de mise à niveau des programmes devra être fait au cours des prochaines années, un effort d'attraction et de rétention des étudiants aussi, car ils ont maintenant la planète comme lieu potentiel de formation.

Je suis moins familière avec le post-secondaire, mais je crois qu'une part du défi est de maintenir une adéquation entre les besoins du marché du travail et les formations (tant au niveau de l'offre que des contenus), tout en n'étant pas à la solde des employeurs. La formation de type « culture générale » aura toujours sa pertinence. L'offre régionale et la formation à distance seront certainement des sujets d'actualité également.

Et finalement, il y a surtout l'apprentissage tout au long de la vie. Il ne suffit plus d'avoir acquis un diplôme pour cheminer le reste de ses jours sur le marché du travail. L'acquisition de connaissances et le développement de nouvelles compétences doivent devenir des automatismes. 

C'est pour ça que je dis que l'école primaire et secondaire doit apprendre à apprendre, à développer des réflexes dignes des compétences du XXIe siècle (travail de collaboration, recherche d'innovation, partage de connaissance, esprit critique, etc.).

Et pour les autres qui sont déjà passés par l'école et qui n'y sont plus depuis belle lurette, il devient primordial de poursuivre des apprentissages, de se tenir à jour. Cela est aussi vrai au travail que dans la vie personnelle. Et là, je pense particulièrement aux changements liés au numérique. Trop de gens se font berner, arnaquer sur le web parce qu'ils l'utilisent à tâtons. Trop de gens se retrouvent démunis lors de transformation technologique au travail (implantation d'un nouveau logiciel par exemple). 

L'éducation ne doit plus être perçue comme une activité temporaire de notre existence. Comme si on faisait son temps sur les bancs d'école pour passer à autre chose par la suite. L'éducation doit devenir une activité permanente dans notre existence.

Nous ne pouvons plus vivre dans une société où avoir « juste un secondaire cinq » est acceptable. Malheureusement, je connais encore des jeunes qui se sont arrêtés là dans les dernières années. Mais heureusement, je connais aussi des adultes qui ont décidé d'aller chercher un deuxième ou troisième diplôme après des années sur le marché du travail.

L'éducation n'est pas encore assez valorisé au Québec, mais j'ai comme un pressentiment que cela change rapidement. La génération de jeunes parents actuels est la plus éduquée de l'histoire du Québec. Leurs enfants devraient l'être encore plus et ainsi de suite.... 

Avec la valorisation devrait venir l'accélération dans la modernisation des programmes et du système tout entier, l'ouverture vers de nouvelles possibilités, le développement de nouveaux savoir-faire, etc.

Bref, il faut continuer d'en parler, de dire que l'éducation, c'est important. Il faut continuer de l'écrire et de le répéter à nos enfants, mais aussi à nos parents. L'éducation, c'est une richesse à entretenir!

dimanche 26 août 2018

Quatre ans plus tard... une autre campagne.


Il y a quatre ans, à l'aube de la dernière élection provinciale, j'écrivais un billet pour exprimer à quel point je me sentais orpheline politiquement. Je me désolais devant le fait que « mis à part le poids des médias sociaux, une campagne électorale se déroule en 2014 comme elle se déroulait au siècle dernier ».

La semaine dernière, une nouvelle campagne électorale a été lancée au Québec. Elle sera la plus longue de l'histoire de la province. Il faut dire, malheureusement, qu'en quatre ans, les choses n'ont pas beaucoup changé...

Pendant que le cynisme et l'indifférence gagnait les citoyens, les médias se délectaient d'un scandale après l'autre n'offrant pas toujours un portrait réel de la situation et entretenant le cynisme. Dans ce contexte, il devient de plus en plus difficile de s'intéresser à la chose politique et de penser faire les choses autrement.

Au cours des dernières années, je me suis quand même pas mal intéressée à la politique provinciale. J'ai pris part, pendant 52 semaines, au mouvement du Sandwich du vendredi devant l'Assemblée nationale. Un rendez-vous hebdomadaire réunissant des intéressés de la politique désireux de trouver une solution au cynisme ambiant.

Après un an, nous n'avions toujours pas trouvé de véritables pistes de solution mais chacun continue de cheminer et nous aurons d'autres rencontres. C'est le signe évident qu'il ne sera pas facile de faire bouger les choses et de renverser la vapeur. D'ailleurs, le même constat que nous faisons est régulièrement écrit dans les journaux. Quand réussirons-nous à passer à l'action?

Il y a quelques jours, Clément Laberge, instigateur des Sandwich du vendredi, écrivait ceci:
Je fais aujourd’hui l’hypothèse que c’est notre pratique de la démocratie qui est à la source du problème (de ce que je perçois comme tel). En effet, notre pratique n’a presque pas changé, alors que tout le reste de nos interactions sociales a profondément changé, notamment à travers le développement des technologies. L’interaction est partout, simple, rapide, avec des rétroactions quasi instantanées.  Dans ce contexte, une politique aussi lourde, lente, unidirectionnelle, fermée, et trop souvent basée sur les privilèges plutôt que sur la légitimité ne peut que paraître de plus en plus déconnectée de la réalité et inapte à répondre aux enjeux du moment. Je pense que c’est ça qui me tue.
Je dois dire que je partage tout à fait sa lecture de la situation. Bien des choses ont changé dans notre société, mais on fait de la politique « comme dans l'temps ». Il y a quarante ans, on a terminé la construction du Québec moderne. Puis, il est resté figé comme un ouvrage achevé. Au contraire, il aurait fallu poursuivre son développement (et ce n'est pas faute de défis à relever!).

Alors que les interactions sociales se sont simplifiées, accélérées, la structure politique s'est alourdie, complexifiée. L'appareil politique est devenu un simple outil de gestion de l'État plutôt qu'un outil pour nous propulser en avant, développer de nouvelles idées, des projets porteurs. Il faut dire que la puissance et l'influence des lobby, de même que la rectitude politique poussée à l'extrême n'ont pas aidé et ont probablement nuit au déploiement de certaines bonnes idées.

Et si le modèle politique que nous connaissons avait fait son temps? Et si les chicanes entre partis politiques n'avaient plus leur raison d'être? Et si on ne devrait pas plutôt essayer de faire avancer le Québec tous ensemble? Pourrions-nous réinventer la façon de faire de la politique?

Dans l'immédiat, non... mais avec conviction, j'en suis convaincue, même si le modèle politique persistera.

Comme l'écrit aussi Clément: voter une fois tous les quatre ans, c'est bien, mais ce n'est plus suffisant.

Dans le fond, la solution ne se trouve peut-être pas dans l'implication politique mais dans une implication citoyenne constante et consciente. S'exprimer sur la place publique n'a jamais été aussi facile, rallier des gens autour de projets communs également. Oui, la vie va vite et on manque souvent de temps. Et si on décidait de prendre le temps? Regardons autour de nous au lieu de regarder constamment notre nombril. Le Québec, c'est moi, c'est toi, c'est chacun de nous. Il revient à chacun d'entre nous de faire une petite différence au quotidien. Parfois, cela n'a l'air de rien, mais qui sait?

Il ne faut pas se décourager, ça, c'est certain et il faut continuer de croire que le Québec peut être mieux que ce qu'il est aujourd'hui.

Il serait facile de se boucher les yeux et les oreilles pendant la campagne électorale et d'émerger le 1er octobre. Je ne ferai pas ça. J'ai envie de suivre et analyser la campagne pour pousser ma réflexion plus loin. Le Québec de demain commence aujourd'hui.

À venir: Éducation et numérique au coeur de la campagne.