mercredi 15 novembre 2017

Pas de patinoire à l'école, vraiment?

Aujourd'hui, j'ai reçu l'Info-Parents mensuel de la part de l'école de ma fille. Jusque là, rien de surprenant. Sauf qu'il y avait ce petit paragraphe, au point 11 (donc dans la page 3 de l'Info-Parents):
«11. Patinoire: Nous tenons à vous informer que malheureusement la Ville de Lévis a pris la décision que la patinoire qui était présente par le passé sur le terrain de notre école ne sera plus aménagée à compter de cette année. »
QUOI!?! Est-ce que j'ai bien lu? Je me suis empressée d'envoyer un courriel à l'école pour en savoir plus.

Ma fille est en 6e année. Depuis toujours, à son école, l'École La Nacelle de Lévis (quartier Saint-Jean-Chrysostome ), une patinoire municipale est aménagée dans la cour de l'école. Les élèves peuvent patiner le midi et le soir pendant le service de garde et même à l'occasion pendant les cours d'éducation physique. Cette activité est très appréciée des élèves et elle fait en sorte que l'école se distingue des autres. L'an dernier, le Service de garde de l'école a même été finaliste pour un concours de projet engageant de l'association des services de garde du Québec en raison de la patinoire.

Le patinage est une activité accessible à l'ensemble des enfants. Beaucoup d'enfants ont appris à patiner à l'école de ma fille. Ils prennent ainsi goût au sport, à l'hiver et, par-dessus tout, ils s'amusent.

La réponse de l'école n'a pas tardé:
« Nous avons été très surprises nous aussi d’apprendre cette décision qui a été prise par la ville de Lévis. Nous croyons à l’importance de jouer à l’extérieur et de bouger et la patinoire était un plus pour le service de garde. [...] Je n’ai pas reçu beaucoup de détails en lien avec les raisons. nous avons reçu un courriel de la commission scolaire nous informant du retrait des patinoires dû au manque d’éclairage et au manque d’achalandage. Aucune consultation n’a été faite auprès de nous pour avoir notre opinion donc c’est très décevant. Pour le manque d’achalandage, c’est absolument faux, car le service de garde l’utilisait toutes les après-midis et les enseignants d’éducation physique l’utilisaient régulièrement. »

Donc, je me pose sérieusement la question à savoir ce qui a motivé la décision de la Ville de Lévis. Sans faire aucune consultation en plus.

Il est certain que je vais faire un petit appel demain à ce sujet. J'espère que d'autres parents en feront autant. Faudrait-il faire une pétition pour renverser la décision?

Nous venons de sortir d'une élection municipale. Un aura très positif règne autour du maire de Lévis et de son équipe. Par contre, il ne faudrait pas que des décisions de ce genre viennent entacher la belle réputation qu'il a en ce moment!

À suivre!

Mise à jour du 18 novembre:
J'ai parlé avec Guy Dumoulin aujourd'hui, le conseiller municipal du district où se trouve l'école. Il a eu la gentillesse de m'appeler un samedi avant-midi. Il m'a informé que la Ville de Lévis avait choisi de se retirer progressivement des lieux qui ne sont pas des parcs municipaux afin de concentrer ses efforts dans les parcs municipaux. L'école des Mousserons à St-Jean-Chrysostome serait également touchée. La décision bien qu'elle soit décevante peut être comprenable.

Il reviendrait donc à la Commission scolaire des Navigateurs de maintenir les installations hivernales comme la patinoire (tout comme elle est responsable des autres aménagements des cours d'école - panier de basket ou autres). Il m'a laissé entrevoir que la balle serait dans le camp de la CSDN et qu'il pourrait éventuellement y avoir des discussions avec celle-ci afin de maintenir la patinoire. 

La prochaine étape sera donc d'appeler la CSDN, en plus de discuter avec la direction et le service de garde de l'école, pour voir ce qu'il serait possible de faire. Il est aussi de la mission des commissions scolaires et des écoles d'offrir des milieux stimulants pour les élèves. Je comprends toutefois qu'il y aura un coût associé à ce maintien. Reste à voir qui pourra l'assumer.



samedi 11 novembre 2017

L'ultime sandwich

Une partie du groupe lors du dernier rendez-vous
le 10 novembre 2017. Crédit: Nathalie Perreault
Il fallait être brave pour se rendre sur la colline parlementaire hier midi à Québec. Il ventait un vrai vent du Nord québécois et la température ressentie était de presque -20 degrés.

Pourtant, je ne pouvais pas manquer ce rassemblement: le tout dernier rendez-vous du Sandwich du vendredi.

J'ai déjà écrit une forme de conclusion ici la semaine dernière.

Contrairement à ce que pense ma fille, cet ultime rendez-vous ne signifie pas que nous n'allons plus jamais manger de sandwich. Cela veut simplement dire qu'après une année complète, il était temps de passer à autre chose et de trouver une autre action citoyenne pour signifier notre indignation envers les instances politiques qui nous gouvernent mal.

La forme que cela prendra n'est pas encore définitive, mais il y aura certainement un rendez-vous quelque part en janvier (et, attention, il n'est pas exclu qu'un sandwich soit présent!). Il est clair qu'il ne s'agit pas d'une fin. Nous poursuivons notre quête d'aborder la situation politique avec moins de cynisme et de chercher des lieux où amener du positif plutôt que de continuellement voir le négatif.

J'espère que de plus en plus de citoyens se sentiront interpellés par ce désir de faire changer les choses, que des gens se réveilleront petit à petit et se découvriront des convictions. J'ai déjà écrit « changer le monde un sandwich à la fois ». Cela veut aussi dire « changer le monde un geste à la fois » aussi minime soit-il.

Chacun doit trouver son petit terrain de jeu, où il se sent confortable et où il croit possible d'agir. C'est surtout cela l'important. Se sentir concerné par un enjeu en particulier et décider d'agir pour apporter une contribution dans ce domaine. Ne pas rester passif à regarder passer la parade.

Moi, j'ai déjà trouvé ma voie. Faire progresser le numérique dans toutes les sphères de la société, faire en sorte que chacun puisse en tirer profit et améliorer sa qualité de vie, au travail à la maison, ou ailleurs. Les technologies peuvent représenter un important levier social et nous avons définitivement besoin d'accélérer les virages numériques qui doivent se prendre. La transformation est mondiale et ne s'arrêtera pas. Si nous voulons demeurer « dans la game », des changements sont nécessaires dans plusieurs lieux et à plusieurs niveaux. Je compte bien y contribuer!




vendredi 3 novembre 2017

52 sandwichs plus tard

Il y a un an, Clément Laberge a initié une nouvelle tradition: aller manger un sandwich devant l'Assemblée nationale à Québec, le vendredi à midi.

Il s'agissait d'un geste symbolique pour marquer son indignation envers nos politiciens, la machine gouvernementale, le système qui n'est plus à l'écoute des citoyens, des électeurs.

Au fil des semaines, plusieurs personnes se sont jointes à lui, dont moi-même. Il s'agissait d'une façon de s'engager dans une réflexion, de prendre un moment pour parler avec d'autres personnes de l'actualité de la semaine, des aberrations surtout, et de discuter positivement de ce qui pourrait être fait autrement.

Toujours sans partisanerie. Je tiens à le souligner car c'était très important pour moi. Je suis convaincue qu'il faut dépasser les carcans des formations politiques si on veut être capable de travailler tous ensemble pour améliorer la situation actuelle, passer en mode solution.

Les semaines ont passé, ont filé à la vitesse de l'éclair, je devrais plutôt dire. Bref, un an s'est écoulé depuis le premier rendez-vous du sandwich. Nous n'avons pas réussi à pousser la démarche plus loin. Mais, et c'est ce qui est remarquable quand même, à chaque vendredi depuis 52 semaines, il y a toujours eu au moins une personne devant l'Assemblée nationale pour manger un sandwich.

Au cours des derniers mois, j'ai été moins présente physiquement à l'Assemblée nationale, mais de façon symbolique, j'ai mangé plusieurs sandwich à distance! Par solidarité! Parce que je crois qu'il y a quelque chose de malsain dans la situation politique actuelle au Québec et qu'il devra y avoir, un jour ou l'autre, un point de rupture pour faire changer les choses. On ne sait juste pas encore lequel et comment cela se passera.

En février, nous avons publié un premier texte commun Nourrir la démocratie un sandwich à la fois qui a été publié dans Le Soleil.

Aujourd'hui, à l'occasion du 52e sandwich, nous publions un deuxième texte Pour en finir avec le cynisme systémique qui commence comme suit:
Le Québec souffre d'un burnout politique. Un épuisement qui laisse beaucoup de monde désemparé devant une impasse sociale de plus en plus évidente.
J'endosse ce texte à 100%. Pour moi, c'est un texte qui réitère l'importance de l'engagement citoyen, du « réveil citoyen ». Oui, cela demande un effort. Mais, il revient à chacun d'entre nous de s'intéresser à la chose publique, de placer notre « énergie à soutenir des projets inspirants » et non « à s'époumoner sur les sujets qui nous enragent ».

Ce n'est pas en « chialant » constamment qu'on va trouver des solutions. Il faut se mettre en action, même si on croit que c'est impossible de faire changer les choses. Cela ne changera peut-être pas rapidement, mais il faut croire dans la théorie des petits pas.

Finalement, la Grande finale du rendez-vous du sandwich aura lieu le vendredi 10 novembre de 12h à 12h30 devant l'Assemblée nationale. Celui-là, je ne le manquerai pas. J'y serai et je vous invite à y être vous aussi.


Un retour sur mes écrits au sujet du Sandwich du vendredi
Changer le monde un sandwich à la fois
Réflexion post-sandwich #2
Quand j'ai mal à mon diplôme
Du cynisme à l'optimisme
Il n'y aura pas de sauveur
D'un sandwich à l'autre






Pour en finir avec le cynisme systémique

Note: Ce texte est publié à l’occasion du 52e rendez-vous sandwich. Les cosignataires sont présentés au bas du texte.
Le Québec souffre d’un burnout politique. Un épuisement qui laisse beaucoup de monde désemparé devant une impasse sociale de plus en plus évidente.
Que faire devant ce constat? S’indigner chacun notre tour sur les réseaux sociaux? Se réfugier dans une partisanerie pire que celle qui nous irrite? Décrocher complètement pour se replier dans un confortable chacun-pour-soi? 
Il y a un an, une série d’événements nous a fait sortir de nos gonds: écoeurantite aiguë. Nous avons cru nécessaire de nous engager dans une démarche exutoire. 
Depuis un an, nous nous sommes réunis chaque vendredi devant l’Assemblée nationale, le temps de manger un sandwich en cherchant à résoudre ce dilemme.  
C’est une démarche exigeante, que l’on pourrait juger futile, mais que nous croyons utile, parce que la recherche d’une solution s’avère déjà une première façon de rester actifs et engagés. De ne pas sombrer. C’est un symbole. 
Toute l’année, les raisons de s’indigner se sont succédé, chaque semaine, l’une remplaçant la précédente… à un rythme si effarant qu’il fallait probablement un rendez-vous hebdomadaire pour le constater. L’année a été un feu roulant de raisons capables d’entraîner quelqu’un dans la lassitude et la perte de confiance dans le monde politique. Mais nous avons tenu bon.  
Chaque semaine, nous avons fait l’effort de transformer notre indignation en quelque chose de plus positif: en échangeant, en adoptant d’autres perspectives, en cherchant la lumière au bout du tunnel. C’est un rendez-vous qui nous a fait du bien, duquel nous sommes chaque fois repartis revigorés, et un peu plus sereins. Du même coup, nous avons un peu moins chialé sur les réseaux sociaux — ce qui est déjà pas mal comme résultat, parce que cela ne mène le plus souvent à rien. 
Après trente semaines, nous avons publié un texte pour interpeller élus et journalistes. Un texte qui a eu bien peu d’échos. Nous nous sommes parfois demandé s’il fallait en publier un autre, choisir des mots plus forts, plus polémiques ou provocateurs. Nous avons choisi de ne pas le faire pour ne pas alimenter les mécanismes négatifs que nous déplorons. 
Vingt-deux semaines plus tard, cette année de rendez-vous aboutit sur le constat que la dynamique politique est dans une impasse partisane au Québec et que la manière dont les médias (et notre usage des médias sociaux) s’en font l’écho a pour effet d’empirer la situation.  
Au moment où nous mettons un terme à cette séquence de cinquante-deux vendredis sandwich, on se dit qu’il serait peut-être utile d’envisager la mise sur pied de quelque chose comme une commission sur le cynisme systémique. Il est urgent de comprendre pourquoi notre désabusement prend plus de place dans l’espace public que nos espoirs et les projets qui sont censés les incarner.  
Autrement, le Québec court le risque de s’embourber de plus en plus profondément dans des débats qui n’ont rien à voir avec les défis réels auxquels nous sommes confrontés. La lassitude et le désengagement sont toxiques pour notre avenir. 
Vivement que des hommes et des femmes politiques assument un leadership dans cette nécessaire reprise en main de notre santé mentale collective. L’apport des médias est également indispensable pour que cette reprise en main soit possible. 
Mais il ne faut pas seulement attendre que le changement vienne des autres. Le réveil citoyen veut aussi que chacun de nous consacre un peu plus d’énergie à soutenir des projets inspirants et un peu moins à s’époumoner sur les sujets qui nous enragent. 
Vivement qu’on fasse de l’espace dans nos vies pour ces projets inspirants et que chacun d’entre nous puisse recommencer à se mobiliser POUR quelque chose plutôt qu’uniquement CONTRE quelque chose. 
C’est dans cet esprit que nous vous invitons à vous joindre à nous pour un dernier rendez-vous sandwich, le vendredi le 10 novembre, de 12h à 12 h 30 devant l’Assemblée nationale.  
LES SIGNATAIRES: 
Clément Laberge
Marie-Claude Côté
Marianne Kugler
Étienne Ferron-Forget
Louis Germain
Benoît Tardif
Marie-Claude Perron
Martine Rioux
Nathalie Perreault
Lynda Cloutier
Annie Morin
Marie Lavoie
Marjorie Ramírez
Marie-Hélène Vaugeois
Sylvain Bérubé
Et une vingtaine d’autres personnes qui sont venues manger un sandwich avec nous au moins une fois au cours des douze derniers mois.

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Un retour sur mes écrits au sujet du Sandwich du vendredi