dimanche 7 janvier 2018

Le numérique aura la vie dure

Le Québec a lancé sa première Stratégie numérique avant Noël (Enfin!)... mais tel que prévu, sa concrétisation ne sera peut-être pas si simple.... La résistance prendra toute sorte de forme et proviendra de différents endroits. Il faudra que les convaincus soient plus convaincus que jamais pour avancer vers une meilleure intégration du numérique dans la société québécoise et chez les Québécois eux-mêmes.

L'année 2018 est à peine débuté que les signes de résistance refont surface: nostalgie du livre papier par rapport au livre numérique, place des technologies dans l'enseignement au secondaire et au collégial remise en question, etc.

Concernant le livre papier, je rappellerai seulement que celui-ci ne doit tout simplement pas être placé en opposition au livre numérique puisque les deux médiums existent en complémentarité. Clément Laberge fournit une réponse très complète sur son blogue.

Je citerai ce passage:
«... le livre numérique ne se développe pas dans le but de remplacer le livre imprimé, mais plutôt pour répondre à des besoins auxquels le livre imprimé ne répond pas adéquatement.»
Et surtout n'oublions pas le fait que le livre imprimé a aujourd'hui grandement besoin de l'environnement numérique pour se faire connaître et qu'il fait partie d'un univers culturel où le numérique est omniprésent.

Ensuite, concernant la place du iPad dans les écoles du Québec, celui-ci est de plus en plus utilisé par des élèves du primaire et du secondaire. Par contre, lorsque ceux-ci arrivent au Cégep, ils retrouvent un environnement d'enseignement plutôt traditionnel où le iPad et les technologies en général sont peu utilisés.

Selon une étude de Patrick Giroux, « ces finissants du iPad constatent une "cassure" lorsqu'ils arrivent au cégep, ce qui "soulève des questions" ». Face à cette situation, le pdg de la Fédération des cégeps se contente de mentionner que les cégeps ne doivent pas être considérés comme étant en retard et que l'autonomie professionnelle des enseignants priment dans le choix des moyens d'apprentissage. Hum... hum...

Et face à cet enseignant dans un cégep qui ne disposerait « d'aucune autre alternative pour obtenir l'attention de ses étudiants » que son tableau vert et sa craie, Mario Asselin propose une réponse très efficace à laquelle j'adhère.

Il se dit déçu de constater que des profs tombent dans le piège de se mettre en compétition avec les écrans de leurs élèves alors qu'ils pourraient tout simplement les utiliser comme source d'apprentissage. Il soutient aussi que l'activité d'apprendre est « transformée par le numérique » et qu'il serait temps d'en prendre conscience.

Le réseau collégial aura certainement du rattrapage à faire dans les prochaines années, surtout alors qu'on sait déjà que le taux de décrochage y est en hausse.

Tout ceci pour dire que, dans plusieurs sphères de la société, il existe encore énormément de résistance face au numérique.

Pourtant, il est plus que temps d'arrêter de se mettre la tête dans le sable. Le numérique avance et avance de plus en plus vite. Si, pour certaines personnes, il est encore acceptable que le virage numérique ne se fasse pas. Pour d'autres, cela deviendra complètement inacceptable. Pour ceux-là, si vous ne vous situez pas par rapport au numérique, vous n'existerez tout simplement pas.

Je pense ici principalement aux jeunes (et moins jeunes) qui préfèrent commander aux bornes automatiques du McDo plutôt que d'avoir à parler à un caissier, qui passent des commandes mobiles pour éviter les files d'attente pour un café au Tim Hortons, qui n'hésitent pas à utiliser les caisses libres-services au Wal-Mart, qui s'auto-forment sur différents sujets avec des vidéos sur YouTube, qui ne savent même pas qu'avant, on achetait des albums musicaux de 12 pièces plutôt qu'à l'unité dans des «playlists» suggérés par un algorithme, qui sont convaincus que la plupart des voitures seront conduites de façon autonome dans 5-6 ans.

Pour ces jeunes-là et les autres, vous aurez beau résister face au numérique tant que vous voudrez, eux, ils continueront d'avancer et vous ne ferez pas partie de leur monde.

La Stratégie numérique du Québec a été lancée. C'est la pointe d'un iceberg qui sera probablement difficile à manier, surtout si aucun leadership politique ne se fait entendre. Elle symbolise l'ampleur du travail à accomplir pour transformer des façons de penser, des façons de faire, tout un système.

Lancée à l'aube d'une année électorale qui pourrait venir changer la donne, la Stratégie pourrait bien avoir la vie dure et sa mise en application de façon claire et définitive n'est pas assurée. D'autant plus qu'on note généralement un « manque d'intérêt pour les enjeux liés à l'avènement des technologies numériques » de la part des politiciens et de leur parti, comme l'écrit Clément Laberge. Pourtant, eux aussi auraient tout avantage à se positionner face au numérique.

Soyons optimiste! 2018 ne fait que commencer. Personnellement, je reprends mon bâton de pèlerin et je repars pour une année de partages et de découvertes numériques.

lundi 1 janvier 2018

Pour ne pas perdre la magie

Je souhaitais ralentir en 2017.... puis prendre le temps de mettre la switch à off... Au final, l'année 2017 a passé tellement vite que je n'ai même pas eu le temps de la voir passer et de la savourer pleinement, surtout la seconde moitié.

En décembre, j'ai mis les « break au fond » pour arriver à Noël en toute sérénité et prendre le temps d'arrêter le temps.

Car, c'est bien ça, le temps des Fêtes, une période de l'année où on peut prendre le temps sans se sentir coupable. Tout le monde s'arrête en même temps. Cela semble presque impossible alors que pendant le reste de l'année, on avance dans la vie à un rythme effréné. Et pourtant, on y arrive et ça fait tellement de bien.

Il n'existe aucune autre période dans l'année où il est possible de s'arrêter ainsi. Pendant l'été, personne ne prend ses vacances en même temps. Alors, même en congé, les courriels continuent de s'accumuler.

Dans les derniers jours de décembre, le temps s'arrête pour pratiquement tout le monde. Comme l'écrit Patrick Parent dans ce billet: « ... nous sommes les maîtres de notre temps, nous reprenons le temps perdu et celui qu'on nous a volé ». Inspirer, expirer, inspirer, expirer...

Pour moi, c'est le moment idéal de jeter un regard sur l'année qui vient de se terminer. Une année qui a déferlé comme une avalanche et où j'ai eu l'impression de perdre le contrôle à plusieurs occasions. Une année qui m'a présenté une opportunité incroyable/inespérée/inattendue sur un plateau d'argent et où j'ai eu à faire des choix et à me surpasser, où je suis sortie de ma zone de confort.

Elle m'a dit: « Eh, toi, la fille du Bas du Fleuve, qui rêvait de Québec dans ton adolescence, qui voulait changer le monde à ta façon, ben, v'la l'occasion et tu dois la saisir ».

Et je l'ai écouté. Et je me suis laissée transporter par l'avalanche ne sachant pas où elle allait me mener. Ça, c'est insécurisant mais, en même temps, c'est tellement plaisant.

Se lancer dans une aventure comme celle de Québec numérique, c'est juste indescriptible. Et je ne pourrais pas passer sous silence toutes les personnes merveilleuses que cette aventure a mis sur mon chemin en 2017.

Je voulais ralentir en 2017, je n'ai pas ralenti en terme de alléger mon agenda. Mais j'ai réussi à vivre les événements du quotidien autrement, à demeurer vraie, à être moi-même, à lâcher-prise plus facilement.

Ralentir, c'est un mot qui vient avec une image forte. Au final, je crois que l'essentiel réside dans l'attitude que l'on adopte face à la vie.

J'ai terminé l'année en me disant que l'important, c'est d'avoir des convictions, des valeurs, des principes, qu'il ne sert à rien de se mettre de la pression inutilement sur les épaules. On ne sait pas toujours avec précision où on s'en va, mais on sait qu'on avance pour les bonnes raisons et c'est ça qui compte.

Et c'est ainsi que ma devise pour 2018 sera : « Ne pas perdre la magie ». La magie, c'est quoi? C'est la raison qui fait que tu te lèves de bonne humeur le matin. C'est ce qui te motive à aborder la vie avec optimisme. C'est le plaisir que tu as au quotidien. C'est de prendre du temps pour toi et pour ceux que tu aimes. C'est ce qui compte vraiment parmi les « priorités qui s'accumulent ». C'est ce qui te fait du bien, qui te donne l'énergie pour avancer et traverser les avalanches.

La magie, c'est de garder l'équilibre et le plaisir dans ta vie. La magie, c'est de laisser la place à ce que tu aimes et réussir à tasser ce que tu n'aimes pas et qui te gruges ton énergie inutilement.

À travers le brou-ha-ha du quotidien, il peut être facile de perdre la magie, de se laisser embarquer dans des situations « anti-magie » qui ne sont pas en adéquation avec nos convictions. Il faut apprendre à reconnaître ces moments pour s'arrêter, respirer, trouver une solution et repartir du bon pied.

C'est avec cette devise en tête que j'aborde la nouvelle année. 2018, je ne sais pas encore de quoi tu seras faite, mais je veux qu'on s'amuse ensemble!

Vive la magie!