samedi 11 juin 2011

Connaissez-vous LE lecteur de livres numériques?

« Jamais, jusqu’à aujourd’hui, nous n’avions eu une description aussi précise du lecteur de livres en général et du lecteur de livres numériques en particulier », affirme Michael Tamblyn de la boutique de livres numériques Kobo, soutenue par les libraires Indigo au Canada et Borders aux États-Unis. C’est que, depuis une année et demi, les gens de Kobo ont passé de nombreuses heures à récolter toutes sortes de données à propos de leurs clients. Les informations dont ils disposent sont à la fois surprenantes et prévisibles! En voici un aperçu.

Commençons par quelques données très intéressantes (en ce qui me concerne du moins) et qui ne sont pas si médiatisées… Kobo a étudié la courbe de lecture de ses clients, c’est-à-dire les moments dans la journée où ceux-ci lisent. Résultat : contrairement à la croyance populaire les plus grands lecteurs ne sont pas ceux qui lisent le soir.

« C’est même complètement l’inverse », indique Tamblyn. De fait, les gens qui lisent le soir y consacrent en moyenne 15 à 20 minutes, soit juste quelques minutes avant de se mettre au lit, alors que les gens qui lisent pendant la journée le font pour des périodes de plus de 30 minutes. Les lecteurs sont particulièrement actifs aux heures de pointe (6h à 9h et 15h à 18h), ce qui laisse deviner que les utilisateurs de transport en commun sont de grands lecteurs et que le livre numérique correspond à leur style de vie.

S’il y a moins de livres numériques qui se lisent le soir, on assiste tout de même à une période de pointe pour l’achat de bouquins, entre 20h et minuit. Comme ce sont des heures où les gens sont généralement à la maison, ils se permettent de flâner dans les rayons virtuels des boutiques de livres numériques et de faire des achats. Ces boutiques sont ouvertes 24h sur 24 et nul besoin de se déplacer pour les visiter!

Flâner en ligne à la recherche d’un livre, c’est bien. Mais, si les consommateurs ont la possibilité de consulter des extraits avant de faire un achat, c’est encore mieux! « Les extraits de livres sont déterminants sur les ventes de livres numériques. Le consommateur doit pouvoir se faire une juste idée du produit qu’il s’apprête à acheter afin de faire un choix éclairé », souligne Tamblyn.

Généralement, l’extrait offert gratuitement correspond au premier chapitre ou à 5% du livre. L’équipe de Kobo mène présentement des recherches pour déterminer la « longueur idéale » de l’extrait qui devrait être offert.

Le lecteur de livres numériques
Le lecteur de livres numériques n’a pas un profil unique. Kobo identifie quatre types de consommateurs et concentre maintenant l’ensemble de ses opérations marketing autour de ceux-ci.

La lectrice insatiable
C’est une femme.
Elle lit des ouvrages de fiction (autant de la fiction pour adultes que celle destinée aux adolescents) et des biographies.
Elle lit sur une tablette à encre électronique, le plus souvent un Kobo Reader.
À sa première visite chez Kobo, elle a dépensé 35$. Puis, à chaque visite, elle dépense 25$ en moyenne. De plus, elle termine un livre aux 3-4 jours, ce qui fait qu’elle passe environ sept commandes par mois. Autrement dit, c’est la consommatrice rêvée!

Fait à noter : elle est généralement cliente depuis juin 2010 et elle achète de plus en plus.
Mentionnons également que ceux qui sont devenus clients chez Kobo en novembre 2010 dépensaient 70% plus d’argent dès leur première commande que ceux qui étaient devenus clients en juin 2010.

Selon Tamblyn, cela s’explique par le catalogue en croissance, le marketing de plus en plus ciblé, la communication accrue sur le Web et le fait que la lecture numérique est de plus en plus connue et reconnue comme étant accessible à tous.

Le lecteur sur petit écran
C’est le plus souvent une jeune femme.
Elle lit des ouvrages généraux, de « romance » ou de « fantasy ».
Elle lit uniquement sur son téléphone intelligent, le plus souvent un iPhone.
À sa première visite chez Kobo, elle a dépensé 15$. Puis, à chaque visite, elle dépense 11$ en moyenne. Elle passe environ une commande par mois. Ce n’est donc pas une consommatrice extrêmement payante, mais elle est fidèle.

« Ce segment représente la majorité des consommateurs de livres numériques pour le moment, il est donc très important. Il faut reconnaître que ces lecteurs, qui lisent sur petits écrans, ont moins de tolérance face au prix des livres. Un livre doit coûter entre 7$ et 9$ pour l’intéresser. »

Ce segment de lecteur participe également à la consécration du ePub comme véritable format de la lecture numérique, puisque le PDF se lit extrêmement mal sur un petit écran. J’ai d’ailleurs récemment abordé ce sujet ici même sur mon blogue.

Le lecteur social sur iPad
C’est le plus souvent un jeune homme.
Il lit uniquement sur un iPad.
À sa première visite chez Kobo, il a dépensé 22$. Puis, à chaque visite, il dépense 16$ en moyenne. Il passe environ 4,5 commandes par mois, ce qui en fait un consommateur intéressant.

Cette catégorie de lecteur est en croissance depuis le lancement de l’application Reading Life de Kobo, une application où tout peut être partagé sur les réseaux sociaux (annoncer qu’on débute la lecture d’un livre, partager un paragraphe, annoncer qu’on a terminé un livre, etc.). De plus, chaque moment de lecture est comptabilisé. Il est même possible pour les lecteurs de recevoir des récompenses, lorsqu’ils auraient lu tous les ouvrages d’un auteur en particulier, par exemple. Évidemment, ces récompenses peuvent être affichées sur les réseaux sociaux.

Selon Tamblyn, 98% des utilisateurs de Reading Life utilisent les fonctions sociales. Cette application est maintenant offerte sur iPhone et le sera bientôt sur Kobo Reader. Il affirme également que les utilisateurs de Reading Life passent 50% plus de temps à lire que les autres lecteurs de livres numériques. L’aspect social représenterait donc une motivation supplémentaire pour encourager les gens à lire davantage.

Le collectionneur de livres gratuits
C’est un homme.
Il lit beaucoup sur ordinateur.
Il recherche uniquement des livres gratuits. Peu importe, le contenu, si c’est gratuit, il le télécharge dans son ordinateur. Il veut se constituer une bibliothèque de livres gratuits. Il a accès du contenu auquel il n’avait pas accès avant et il est comblé. Cependant, il est très résistant au marketing.

Tamblyn rappelle qu’il faut distinguer ce type de lecteur de ceux qui téléchargent un livre gratuit pour faire l’essai de la lecture numérique et qui ensuite paient pour leurs livres. Ceux-ci sont quand même très nombreux. Le collectionneur de livres gratuits n’a aucune intention de payer pour un livre!

Finalement, Tamblyn rappelle aux éditeurs que les consommateurs veulent des best-sellers en numérique. Les livres qui se vendent le mieux en numérique sont souvent ceux qui se vendent bien aussi en papier, dit-il.

La conférence de Michael Tamblyn, présentée dans le cadre d’une série de présentations en ligne de l’organisme Tools of change for publishing (TOC), est maintenant accessible en ligne dans son intégralité.

dimanche 29 mai 2011

Formats numériques 101

Dans l’univers du numérique, plusieurs éditeurs ne savent pas encore à quel format se vouer afin de prendre le virage numérique. En effet, les différences entre les formats demeurent méconnues. Voici quelques explications.

Céline Gallet et Martine Crépeau de Interscript ont récemment rencontré une trentaine d’éditeurs québécois afin de leur présenter les différents formats numériques. Leur message principal : si vous comptez rendre disponible vos publications en numérique, planifiez-le dès le début de la production. Cela facilitera les étapes par la suite.

Bien sûr, certaines œuvres du fonds littéraire pourront être portées au numérique plus tard, mais l’intégration du numérique dans le processus est toujours un choix gagnant avec les nouvelles œuvres. Cela permet d’économiser du temps et de l’argent!

Deux standards
Le Portable Document File (PDF) et le Electronic Publication (ePub) sont devenus les deux formats internationaux par excellence en ce qui concerne l’édition numérique. Je dirai même que le ePub représente le « vrai » format numérique puisqu’il convient à tous les types d’écran et qu’il offre des possibilités très intéressantes.

D’abord, le PDF.
Il est fidèle à la mise en forme originale d’une publication. Il convient à tous les types d’ouvrage. Il est peu coûteux à produire pour les éditeurs puisqu’ils doivent, de toute façon, fournir un PDF à leur imprimeur. Il leur suffit alors d’apporter quelques modifications au fichier (enlever les marques de coupes, réduire le poids du fichier) et hop! il est prêt à être vendu en numérique!

Par contre, le PDF est peu adapté pour les petits écrans. Il se lit donc difficilement sur les écrans des téléphones intelligents, qui deviennent un important support de lecture au fur et à mesure que la lecture numérique gagne en importance. Il s’agit donc d’un inconvénient de taille pour ce format.

Puis, le ePub.
Ce format a été mis de l’avant par l’International Digital Publishing Forum, spécifiquement pour faciliter la lecture sur tous les types d’écran. De fait, le format ePub est un format dynamique qui fait en sorte que la taille du texte s’ajuste automatiquement à la taille de l’écran sur lequel il est lu. De plus, en quelques clics, il aussi possible de modifier la taille des caractères et même la police. Certains éditeurs déplorent qu’il ne respecte pas la mise en page originale de l’œuvre, mais le confort de lecture est garanti!

Le ePub 3, qui a été dévoilé dernièrement, offre plusieurs possibilités d’enrichissement multimédia. Pour voir un exemple d’enrichissement possible dans le ePub, procurez-vous le livre Passion Japon de Valérie Harvey en version enrichie. Quelques vidéos ont été ajoutées au livre. Sans avoir à quitter le livre, le lecteur peut s’imprégner encore davantage du récit de Mme Harvey. Ce genre de possibilité permet d’imaginer des ouvrages tout à fait nouveaux, spécialement conçus pour le numérique, obligeant les éditeurs à penser le livre numérique autrement que comme une simple transposition vers l’écran de ce qu’ils ont déjà publiés en papier.

Petit bémol : ce format est surtout conçu pour les livres à texte. Heureusement, l’intégration d’images simples demeure possible. Par contre, certains ouvrages (abondamment illustrés, avec caractères spéciaux, typographies complexes, éléments graphiques, etc.) ne sont définitivement pas destinés au format ePub. Les éditeurs devront alors penser autrement leur conversion vers le numérique.

Évidemment, la préparation de fichier ePub demande une certaine expertise contrairement au fichier PDF. Diverses applications permettent de créer un fichier ePub de plus ou moins grande qualité. Il est possible de préparer un fichier ePub à partir du logiciel de montage original (comme InDesign) ou à partir du PDF. Un outil de validation des fichiers ePub existe : le ePubCheck.

Chose certaine, les éditeurs ont tout intérêt à faire affaires avec des experts du format ePub pour garantir que leurs fichiers seront impeccables. D’autant plus que, s’ils désirent vendre leurs livres numériques, chez Apple, ils doivent s’en assurer au préalable.

Personnellement, je crois que les éditeurs ont tout avantage à se tourner vers le ePub, même si cela signifie des coûts supplémentaires pour eux. Lire un PDF, c’est bien, mais lorsqu’on découvre le ePub, le PDF devient agaçant et est rapidement délaissé.

Depuis l’année dernière, les éditeurs peuvent même bénéficier d’un Programme d’aide aux entreprises du livre et de l’édition spécialisée de la SODEC. L’aide financière peut atteindre 50 % des coûts admissibles jusqu’à concurrence de 5 000 $ par éditeur et par exercice. C’est non négligeable.

Au Québec, encore trop peu d’éditeurs optent pour le ePub. Espérons que cela changera sous peu pour que nous puissions connaître un véritable virage numérique!

Les 9 et 10 mai dernier, l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) organisait un Colloque numérique à l’intention des éditeurs. Une occasion pour eux de discuter d’édition numérique, mais également de présence dans l’univers numérique d’aujourd’hui. J’ai assisté à cette formation.

L’art de communiquer sur le Web

Nadia Seraiocco, conseillère en communication Web et réseaux sociaux, a présenté à une trentaine d’éditeurs québécois une nouvelle façon de planifier un lancement de livre, en utilisant le Web, lors d’une formation sur l’importance des réseaux sociaux, offerte par l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).

La façon de faire des communications a bien changé depuis l’époque où j’ai terminé mon baccalauréat en communication publique, il y a dix ans. À cette époque, le Web en était encore à ses balbutiements. Facebook et Twitter n’existaient pas. Puis, tout a déboulé à une vitesse fulgurante… et il a fallu s’adapter.

Car, c’est bien de cela qu’il s’agit. Suivre le rythme. S’adapter aux tendances. Dans cet univers en mouvement, il faut demeurer à l’affût au risque d’être dépassé, ne pas avoir peur d’y aller d’essais et d’erreurs. Et moi, j’adore découvrir de nouvelles façons de communiquer. J’ai connu les deux côtés du monde des communications, d’abord comme journaliste et maintenant du côté des relations publiques! Je me sens comme un poisson dans l’eau du bocal du Web et des réseaux sociaux!

Voilà, sans doute pourquoi, la conférence de Mme Seraiocco m’a beaucoup intéressé. Je ne sais pas trop comment elle a été reçu par les autres participants, mais j’ai beaucoup aimé. Pas que j’y ai appris tant de nouvelles choses, mais quelques confirmations qui m’ont bien plu.

Communiqué en 2011
Alors, en 2011, on n’écrit plus un communiqué, on ne planifie plus une annonce officielle, on n’organise plus une conférence de presse comme avant! Certains s’en désoleront. Je dis que c’est un défi et qu’il faut apprendre à le relever!

Dans un monde où les informations filent à la vitesse de l’éclair, il faut pouvoir se démarquer, se constituer un réseau bien à soi (voir mon autre texte sur la présence dans les réseaux sociaux). Il ne s’agit plus seulement de préparer un communiqué de presse et de l’envoyer à une liste de médias. Il faut le propulser dans son réseau. Outre les médias traditionnels, le Web est un extraordinaire terrain de jeu pour le bouche à oreille!

Parlons-en du communiqué de presse! Son lead (le premier paragraphe) n’aura jamais eu autant d’importance! Je dirai même que seule la première phrase et même le titre compte. Car, c’est ce qui permettra de capter l’attention des gens et de faire en sorte qu’ils liront la suite! Bref, vous avez 20 mots pour convaincre, pas un seul de plus.

Pourquoi? Parce que le communiqué sera lu dans une boîte courriel (le titre doit attirer l’attention du destinataire, autrement il l’enverra à la corbeille aussitôt), sur un écran de téléphone intelligent (pas de place pour s’étendre en verbillage!), sur Twitter (c’est la règle du 140 caractères et de l’utilisation des « hashtag ») ou sur Facebook (il faut être concis là aussi!).

« Si vous avez si peu de mots pour retenir l’attention, en gaspillerez-vous trois ou quatre pour préciser l’évidence? Repensez donc ces mentions telles que « Avis aux médias » ou « À l’attention du chef de l’information ». Elles sont devenues complètement inutiles », indique Mme Seraiocco.

Bien sûr, cette façon de faire vient bouleverser les processus plus corporatifs de plusieurs entreprises. Qu’à cela ne tienne, il faut apprendre à jouer le jeu! Bienvenue à la spontanéité et à l’interactivité! Il faut plonger dans le bocal!

La vidéo : un nouveau moyen de communication
Christian Aubry, également communicateur Web, s’est joint à Mme Seraiocco pour proposer aux participants de communiquer par la vidéo. Bien que ce moyen demande un plus grand investissement en temps, il peut s’avérer utile en certaine circonstance et mérite d’être essayé pour le lancement d’un livre, par exemple.

La vidéo représente une façon différente de diffuser un message, de mettre en valeur un porte-parole, de capter l’attention des médias. Attention, cependant, qu’elle soit trop longue. Encore une fois, le message doit être clair et concis.

En exemple, vous pouvez visionner cette capsule vidéo dans laquelle l’auteur Sylvain Meunier présente son roman L’homme qui détestait le golf. Elle aura réussit à capter l’attention de certains médias peu enclin à parler de littérature lors de la parution du livre. Selon les conférenciers, cette vidéo aura atteint ses objectifs : couverture médiatique amplifiée, participation du public, amélioration de l’image du porte-parole.

La vidéo peut servir en pré-événement. En 2010, l’auteur Patrick Dion avait lancé sur le Web une bande-annonce de son prochain livre Fol allié pour attirer l’attention. La vidéo peut être l’événement. On pourrait diffuser en direct sur le Web un lancement de livre, par exemple. La vidéo peut aussi servir à faire durer un événement dans le temps. On pourrait filmer le lancement et le remonter en courtes capsules vidéo par la suite.

Personnellement, je n’ai jamais essayé la video, mais pense que cela pourrait être intéressant de le faire. Il s’agit de trouver le bon contexte, la bonne annonce ou événement pour le faire. Je pense également qu’il faut s’entourer de gens qui ont des connaissances minimales en video pour ce type de projet.

La planification
Même dans l’univers des communications sur le Web et malgré toute la spontanéité que cela nécessite, il y a des règles qui ne changent pas! Ainsi, la planification demeure importante. En ce sens, voici deux aides-mémoire :

La promo d’un produit : créer un événement
•Timing : Planifier l’avant, le pendant et l'après
•Médias : Penser aux contenus et contraintes associés à chaque média
•Contenus : Créer des contenus appropriés pour chaque phase (photo, document, clip etc.)
•Planification : Établir un calendrier
•Rétroaction : Mesurer les résultats de chaque action pour s'ajuster au besoin

Lancement d’un livre : les étapes
•Pré-événement
–Annoncer l’événement par phases successives avec des éléments à partager: ex. couverture, puis extrait etc.
•Événement
–Déterminer le cadre (tweets live, diffusion en direct ou autre).
–Faire connaitre ces éléments à l’avance et diffuser au besoin les noms de comptes, mots-clics, adresses Web.
–Planifier du matériel à diffuser (photo, liens etc.) et inviter les participants (invités, lecteurs, libraires) à partager leur matériel.
•Suivi
-Faire connaitre les retombées positives de votre événement en partageant les résultats (vente, prix, articles etc.).

Les 9 et 10 mai dernier, l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) organisait un Colloque numérique à l’intention des éditeurs. Une occasion pour eux de discuter d’édition numérique, mais également de présence dans l’univers numérique d’aujourd’hui. J’ai assisté à cette formation.

samedi 28 mai 2011

Éditeurs, devenez numériques!

À l’ère où tout semble tourner autour du Web et des réseaux sociaux, les entreprises se créent les unes après les autres une identité numérique. Qu’elles le veulent réellement ou non, elles ont le sentiment qu’elles doivent y aller. Les éditeurs québécois ne font pas exception et une trentaine d’entre eux ont récemment assisté à une formation sur l’importance des réseaux sociaux, offerte par l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).

Bien sûr, ce n’est pas encore « tout le monde » qui est constamment connecté au Web, téléphone intelligent à la main, mais « les branchés » représentent une part de plus en plus importantes des consommateurs, particulièrement chez les plus jeunes. Ils se tiennent informés des dernières tendances et sont reconnus pour avoir une influence sur leurs pairs. En tant qu’entreprise, il devient essentiel de pouvoir les rejoindre.

Être sur le Web : Pourquoi?
Dans l’univers Web, TOUT se retrouve en concurrence contre TOUT. Chaque entreprise tente d’attirer l’attention des internautes du mieux qu’elle peut. Dans ce contexte, les livres se retrouvent au côté d’application de divertissement, comme Angry Birds. Le livre doit se tailler une place sur le Web s’il ne veut pas être délaissé au profit d’autres produits de consommation. Je demeure convaincue que plus le livre sera accessible, plus il attirera des adeptes!

L’important devient donc d’être présent, d’occuper une place, simplement pour montrer à ses clients qu’on est proactifs, modernes, de son temps! Dans l’espace que chacun choisi d’occuper sur le Web, il y a la possibilité de décider de l’image projetée, plutôt que de laisser les autres le faire à notre place.

Comme le dit Jean-François Gayrard, de Numerikllivres, qui a offert un atelier aux participants : « Vous êtes le rédacteur en chef! ». Il le reconnaît : « Oui, cela demande un investissement en temps. Oui, il y a des choix à faire et on ne peut pas être partout. Qu’importe, il faut arriver à se construire un réseau pour faire parler de soir sur le Web. »

Et pas besoin d’offrir des livres numériques pour le faire! Les livres papier peuvent aussi être mis en valeur sur le Web!

Être sur le Web : Comment?
Par où commencer alors? Le point de départ est d’avoir un site Web que l’on peut facilement modifier ou du moins avoir un espace de type blogue, facilement malléable à l’intérieur de son site Web, afin d’avoir le contrôle et de pouvoir diffuser de l’information rapidement sans avoir besoin constamment d’un programmeur informatique.

Ensuite, à travers la multitude de réseaux sociaux, il faut choisir sur lequel on s’affichera. Les plus populaires n’ont plus besoin de présentation : Facebook , Twitter, YouTube. Pour les éditeurs, les communautés de lecture comme Pause Lecture, Babelio et Sens critique sont aussi intéressantes. Il s’agira alors de faire des liens entre tous ses moyens et de tenter de ramener le plus de gens sur son site Web.

Finalement, on passe à l’action. À ce moment, deux mots résument tout : contenu et interaction et les deux doivent aller ensemble. « Le Web social n’est pas un babillard. La règle d’or, c’est l’échange et le partage », soutient Jean-François Gayrard.

L’entreprise doit donc prendre le risque de créer de l’interactivité, s’exposant ainsi à la critique. Ce faisant, elle engage une discussion et peut rejoindre plus facilement les gens. Elle donne une image de proximité et devient plus sympathique aux yeux des internautes.

Mais, attention, il est important d’être constamment présent et de maîtriser sa communication dans l’instantanéité du Web. Sans être branché 24h sur 24, il faut s’attendre à répondre aux gens, être prêt à le faire et donc exercer une certaine veille sur ce qui se dit en ligne sur nous.

Dans nos communications, il s’agit d’annoncer des nouveautés, des événements, d’offrir des extraits, des citations, de présenter des réflexions, d’inciter les lecteurs à participer, de tenter de créer un engouement autour de certains produits ou annonces. Concevoir une bande-annonce pour un livre. Faire lire un extrait par un auteur. Présenter plusieurs choix de couverture pour une nouveauté et faire voter les internautes. Au final, il faut éviter d’être corporatif.

« Évidemment, développer un réseau sur le Web ne vous offrira pas de résultat instantané, mais ce travail, cet investissement en temps, en vaut définitivement la peine », soutient Jean-François Gayrard.


Les 9 et 10 mai dernier, l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) organisait un Colloque numérique (http://anel.qc.ca/Perfectionnement.asp?PageNo=87) à l’intention des éditeurs. Une occasion pour eux de discuter d’édition numérique, mais également de présence dans l’univers numérique d’aujourd’hui. J’ai assisté à cette formation.

vendredi 27 mai 2011

Qui osera encore douter de l'importance de la mobilité dans l'écosystème numérique?

Selon une nouvelle étude menée par Le groupe conseil Quorus et diffusée aujourd'hui par l'Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS), près de la moitié (48 %) des utilisateurs de téléphones sans fil âgés de 18 à 34 ans déclarent posséder un téléphone intelligent. L'adoption du téléphone intelligent atteint même les 55 % chez les 18 à 24 ans.

Tout les détails sont sur le site de l'ACTS.

jeudi 19 mai 2011

Le iPad... Un an plus tard

Il y a à peine un an, le iPad entrait dans nos vies. Un an seulement et on pourrait presque croire que cela fait une éternité. L'objet tant convoité (plusieurs, comme moi, sont mêmes allés le chercher aux
États-Unis avant même qu'il soit disponible au Canada pour s'assurer d'en avoir un) promettait de révolutionner le monde du divertissement et la productivité. Après un an, qu'en est-il?

Des millions de iPad ont trouvé preneur dans le monde. Quelques sondages récents ont cherché à savoir quelle est l’utilisation principale que les propriétaires d’iPad font de leur appareil. Sans surprise, c’est la navigation sur le Web qui l’emporte haut la main, suivi de la consultation des courriels et de l’utilisation du réseautage social (Twitter et Facebook en tête). Bref, le iPad est une façon de rester connectés sur le monde (surtout son monde!) et de se tenir informé en quelques secondes.

Regarder des films, jouer à des jeux, utiliser d’autres types d’applications et même lire ne semblent pas encore être dans les habitudes de la majorité, bien que ces activités gagnent en popularité.

Je ne suis pas différente de ces statistiques d’utilisation. Après un an, mon iPad me sert d’ordinateur d’appoint, toujours disponible sur le coin du comptoir de la cuisine ou sur la table du salon pour chercher une information, vérifier mes courriels, placer un commentaire sur Facebook, jeter un œil à mon fil Twitter. Lorsque je cherche une information, hop, je prends le iPad et je cherche, pas besoin d’ouvrir l’ordinateur et l’écran est beaucoup plus convivial que celui du iPhone pour chercher sur le Web. Le iPad est devenu l’ouvrage de référence par excellence!

J’ai essayé d’écrire quelques textes dans Page, mais j’aurais besoin d’un clavier, car je n’arrive pas à taper aussi vite sur le clavier virtuel et j’ai l’impression de ne pas être efficace. J’ai écouté quelques vidéos sur Tou.tv, sans plus, mais je n’ai jamais été une grande consommatrice de télévision. J’ai installé quelques applications de journaux et magazines, mais je ne les consulte pas tant que ça. J’utilise à l’occasion l’application eBay pour magasiner sur le Web. L’application Plans est aussi fort utile pour sortir des trajets avant de se rendre à quelque part ou simplement pour repérer des lieux sur une carte géographique. J’ai installé des tonnes d’application de lectures numériques, mais je reviens toujours à iBooks, l’application d’Apple.

Parlant de lecture numérique, étant dans le domaine, je dois dire que je me suis beaucoup intéressée à cette possibilité associée au iPad. Il y a quelques mois, j’ai complété la lecture de la série Epizzod, Rock & Rose, écrit par Marie-Hélène Poitras et publié à la Courte échelle. Une histoire en 13 épisodes destinée aux adolescentes. J’ai surtout lu par temps perdu dans les transports en commun, mais les deux derniers épisodes, je les ai lu bien calée dans mon divan parce que j’avais hâte de connaître la fin.

Depuis, entre la pile de livres papier qui traine dans mon salon (j’ai toujours été une acheteuse de livres compulsive) et les livres numériques que j’ai accumulé dans mon iPad et mon iPhone (je ne suis pas moins compulsive parce que c’est en numérique), je navigue. Je choisis mes lectures au gré de mes états d’âme. Je lis toujours 2-3 livres en parallèle.

Ces temps-ci, j’ai Le Prédicateur de Camilla Lackberg sur ma table de chevet, la plus récente biographie de Vince Neil, Tattoos & Tequila, en anglais, en cours de lecture dans mon iPad, et Hell.com de Patrick Senécal dans mon iPhone. Je dirai que pour chaque moment il y a une lecture appropriée, mais que j’ai découvert jusqu’à quel point le contenu prime sur le contenant. J’y reviendrai dans un billet prochain.

Pour les enfants
Le surtitre l’annonce. Je crois définitivement (et cela avait été mon « feeling » dès le départ) que la personne qui a le plus bénéficié de l’arrivée du iPad dans la maison, c’est ma fille de 4 ans. Elle en est de loin la plus grande utilisatrice et ne cesse de me demander d’installer de nouvelles applications! Bien sûr, comme parents, il devient essentiel de choisir parmi l’offre gargantuesque d’applications. Parfois, on est déçu, parfois, on fait de belles découvertes. La majorité des bonnes applications sont encore en anglais, mais ma fille ne s’en formalise pas du tout (et apprend une seconde langue du même coup!).

Si au départ, elle a passé beaucoup de temps dans les applications de dessins et de coloriage. J’en avais fait un billet à l’époque. Nous avons par la suite exploré toute sorte d’application, des ludiques et des plus éducatives : fabrication de biscuit, habillement de poupée virtuel, jeux de mémoire, cherche et trouve, découverte de l’alphabet et des chiffres, casse-tête, comptines interactives, et bien sûr application-livre. En vacances ou lors de long trajet en voiture, elle peut écouter ses films préférés sur le iPad.

Avec les applications de création, elle a rapidement compris qu’elle pouvait enregistrer ses plus belles créations pour les conserver, mais aussi les partager. « Est-ce que je peux envoyer mon biscuit à Mamie? ». J’entre alors l’adresse courriel de ma mère et hop, Mamie reçoit un biscuit de sa petite-fille! Quel incroyable portfolio!

Les applications qui ont le plus de succès avec elle sont celles qui allient ludiques et apprentissage, souvent avec des activités en séquence. Une activité pour apprendre les couleurs, suivi d’une activité récompense (choisir un autocollant), comme LunchBox.

Puis, il y a les livres sous forme d’application, comme celles de So Ouat! et de Disney, qui la captive tout simplement. Se faire raconter une histoire, suivre le texte qui s’illumine au fur et à mesure que le narrateur progresse, voir des animations en lien avec le texte, puis faire de petits jeux à partir de la même histoire. Tout simplement magique pour elle!

J’ai aussi acheté quelques albums jeunesse des Éditions de l’Isatis, que nous pouvons lire et regarder de façon plus traditionnel mais sur support numérique.

Il n’est pas rare que, désormais, le soir avant d’aller au lit, elle me demande « un livre qui est dans le iPad ». Pour elle, le support n’a pas d’importance, c’est l’histoire qu’elle a envie de se faire raconter qui compte. Encore une fois, le contenu est maître!

Bref, le potentiel éducatif du iPad est confirmé et le milieu de l’éducation a tout intérêt à s’approprier cet outil extraordinaire. Je sais déjà que quelques enseignants l’utilisent et l’ont même intégré à leur salle de classe. Peut-être que le nombre d’applications en français (spécifiquement québécoises) est encore trop limité, mais il y a certainement des avenues intéressantes quand même.

En conclusion, je dirai que, dans notre famille, le iPad est devenu un objet du quotidien fort utile. Certainement pas un outil indispensable, mais pratique tout de même. Bien sûr, il serait possible de s’en passer, mais maintenant qu’il est là, il représente définitivement un plus et il serait fou de s’en départir. Pour moi, il signifie un lien permanent avec le monde et une ouverture/un accès constant vers la connaissance, davantage qu’un outil de divertissement. Ce n’est pas rien!

samedi 19 mars 2011

Un an et plus de livres numériques

En février 2010, ma participation a la Fabrique du numérique m'avait amené à écrire ce billet. C'était pour moi un baptême dans l'univers du livre numérique.

Un an plus tard, l'un des organisateurs de l'événement publié ce billet : Ce qu'on a fabriqué en un an.

Il est important de marquer le temps qui passe dans l'univers du livre numérique, car il passe tellement vite qu'on n'a pas le temps de le voir filer. Ensemble, nous bâtissons une industrie, nous créons de nouvelles possibilités de diffusion pour les oeuvres littéraires. Le rythme s'accélère, même lorsqu'on croit qu'il ne peut plus s'accélérer. Pour certains, cela va trop vite, alors que pour d'autres, cela ne va pas encore assez vite.

Chose certaine, nous progressons. Les pions se placent sur l'échiquier. Nous découvrons, nous expérimentons. Mais surtout nous nous laissons guider par le sentiment profond que les oeuvres méritent d'être diffusés et propulsés partout, en tout temps, en tout lieu. Nous travaillons pour qu'elles deviennent accessibles à un plus vaste lectorat.

L'univers du livre numérique n'a pas fini de se transformer.

Suivez la vague et vous verrez avec nous!

vendredi 25 février 2011

Des TBI et des ordis… et puis?

Cette semaine, le premier ministre du Québec, Jean Charest, en a surpris plus d’un lors de son discours inaugural à l’Assemblée nationale… en parlant d’éducation et de technologie! Il y a des années que je suis l’actualité en éducation et technologie au Québec pour le travail, d’abord, puis parce que ce thème me tient à cœur, ensuite. Il y a des années que j’attendais une annonce de ce type de la part du gouvernement du Québec… mais je reste sur mon appétit.

Que les écoles arrivent à l’ère du XXIe siècle, voilà bien un vœu pieu. Jean Charest a annoncé la venue d’un tableau blanc intelligent (oups… interactif) (TBI) dans chaque classe et l’attribution d’un ordinateur par enseignant. Bravo! Personne ne peut être contre le principe. « Équipons les écoles de matériel technologique! »

Coût de la dépense, estimée par les gens du Canal Argent : 160 millions $.

Depuis quelques années, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport met déjà à la disposition des écoles 30 millions $ par année pour l’achat de matériel informatique.

L’équipement admissible dans le cadre de cette mesure comprend :
- les micro-ordinateurs;
- les systèmes d’exploitation;
- les logiciels de base intégrés, les logiciels éducatifs et les adaptations requises pour les élèves handicapés;
- le matériel périphérique (tableaux blancs interactifs, projecteurs, webcaméras, etc.).
L’équipement doit être destiné à être utilisé par les élèves ou par les enseignants.

Si l’on comprend bien l’annonce de M. Charest (un TBI par classe et un ordinateur par enseignant d’ici cinq ans), l’argent disponible demeurera sensiblement le même (30 x 5 = 150), mais le ministère pourrait imposer que l’argent soit dépensé pour des ordinateurs et des TBI. Bon, je m’avance un peu en écrivant cela, mais jusqu’à preuve du contraire, M. Charest n’a fait aucune mention de la façon dont serait financé son annonce.

Où sont la formation et le contenu?
Donc, voilà, il poursuit l’arrivée de la technologie dans les écoles et lui donnant une orientation. Oui, et après? Cela restera encore du matériel. L’accompagnement des enseignants qui devront apprivoiser ces technologies (ce n’est pas parce qu’on est en 2011 que tout le monde est accro aux technologies) et la contenu pédagogique qui pourra bonifier l’utilisation des TBI (le manuel scolaire imprimé a encore la cote dans les écoles) ne tomberont pas du ciel comme par magie…. Et déjà ils font cruellement défaut.

Oui, la mesure pourra inciter certains enseignants peu enclins à utiliser la technologie à renouveler leur enseignement et à adopter les technologies comme outil pédagogique. Mais combien d’autres ne le feront pas? Je connais déjà trop d’écoles où les TBI sont sous-utilisés et d'autres où ils sont utilisés comme des tableaux verts... ou encore pire d'affichage!

Ce n’est pas parce qu’un outil est disponible qu’il est utilisé. Des études du MELS ont déjà mis en lumière que, malgré la disponibilité du matériel, il faudra un changement dans la conception de l’enseignement pour que des changements significatifs se produisent dans les salles de classe. Actuellement, il n’y a rien sur la table qui pourrait contribuer à un virage majeur en ce sens.

À ce compte, Jean Charest aurait dû rappeler aux commissions scolaires qu’elles n’ont aucune raison de bloquer l’accès aux réseaux sociaux dans les écoles (YouTube, Facebook, et compagnie), car ces outils technologiques peuvent s’avérer de puissant outils pédagogiques. Voilà qui aurait pu contribuer à ouvrir des esprits…

Déjà, dans les écoles du Québec, de nombreux enseignants utilisent un TBI dans leur classe. Pour tirer le maximum de leur outil d’enseignement, ils doivent pouvoir suivre une formation ou passer de nombreuses heures en tête à tête avec leur tableau blanc et son logiciel de création d’activités.

Mais encore là, rien n’est acquis. Même les enseignants les mieux intentionnés peinent à trouver du matériel didactique à utiliser sur leur TBI. Ils se retrouvent à numériser des ouvrages imprimés, en ce demandant constamment s’ils ne sont pas en train d’enfreindre les droits d’auteur. Mais, en même temps, ils ont le sentiment qu’ils doivent le faire pour offrir des contenus adéquats à leurs élèves.

Dans le domaine du contenu numérique, tout est encore à inventer. S’ils ne numérisent pas des contenus existants en version papier, les enseignants créent eux-mêmes du nouveau matériel de toute pièce.

Les éditeurs scolaires, jeunesse ou parascolaires a avoir pris le virage technologique, comme le Centre franco-ontarien de ressources pédagogique qui produit des ressources spécifiquement pour les TBI et les Éditions de l’Isatis qui rend ses albums jeunesse disponibles à la vente en version numérique, sont encore l’exception.

Pourtant, s’ils ne faisaient que rendre leurs ouvrages déjà existants en version numérique, ils donneraient un sérieux coup de main aux enseignants. Ensuite, ils pourraient passer à l’étape suivante, en concevant des contenus vraiment adaptés à la nouvelle ère technologique.

Bref, il est facile de faire beaucoup de bruit avec l’annonce de Jean Charest. Il est si rare qu’on ait entendu parler de technologie en éducation de la part du gouvernement québécois… Mais, il n’y a vraiment rien de nouveau sous le soleil pour l’instant. Du moins en ce qui me concerne!

mardi 25 janvier 2011

Livre numérique et bibliothèque

Puisque j'ai déjà abordé (à quelques reprises) le sujet de la disponibilité des livres numériques dans les bibliothèques au Québec, je vous donne ici le lien vers un article paru dans le quotidien Le Soleil du 23 janvier 2011. Cela vous permettra de prendre connaissance de l'avancement du projet.

Bientôt, dans une bibliothèque près de chez vous: le livre chronodégradable

jeudi 6 janvier 2011

À venir en 2011 pour une année numérique

Dans un billet précédent, je vous ai présenté mon top 3 de 2010 en édition numérique. Maintenant, que nous réserve 2011? Nul doute que le livre numérique poursuivra sur sa lancée et qu’il continuera de faire parler de lui. Mais cela ne se fera pas sans embûche.

Voici donc mon top 3 des défis du livre numérique en 2011.

1- Le livre numérique en bibliothèque
J’en ai déjà parlé sur ce blogue : Le numérique ne marquera pas la fin des bibliothèques et À quand les livres numériques québécois en bibliothèques.

Dans ce dernier texte, il est écrit : « l’objectif est d’avoir, en janvier 2011, une librairie et une bibliothèque branchée afin de commencer à offrir le service. ». Tout me porte à croire que l’objectif est maintenu!

Nul doute, le livre numérique est attendu dans les bibliothèques, même si les façons de le rendre disponible ne font pas encore l’unanimité. Quoi qu’il en soit, ce sera une bonne nouvelle pour les lecteurs et il sera intéressant de voir ce nouveau créneau se développer en cours d’année.

2- iBookStore, Feedbooks et le réseau des libraires
Les livres québécois devraient faire leur entrée officielle dans le iBookStore, la boutique de livres numériques d’Apple, en début d’année. D'ici quelques jours, certains seront aussi accessibles via la librairie numérique Feedbooks, qui est branchée à différentes applications comme Stanza et Blue Fire Reader.

Ceci représente une bonne nouvelle, puisque le processus d’achat de livres, autant chez iBookStore que Feedbooks, est simplifié au maximum. Les usagers n’ont alors qu’un clic à faire pour ce procurer un livre. Seul hic, les deux libraires ne vendent que des fichiers ePub et encore trop peu de livres québécois sont disponibles dans ce format.

Néanmoins, le réseau de libraires vendant à la fois des livres numériques en PDF (type de fichier que la majorité des éditeurs québécois offrent encore) et en ePub est aussi en plein développement. Renaud-Bray s’ajoutera bientôt et devrait certainement avoir un impact dans le développement du marché du livre numérique au Québec.

D’autres points de vente internationaux pour les livres québécois devraient aussi être annoncés sous peu. Ce réseau de distribution internationale ouvre des portes nouvelles aux livres, permettant à la culture d’ici de rayonner ailleurs dans le monde de façon plus simple et moins coûteuse que s’il fallait faire voyager les livres papier par la poste.

3- Faire connaître l’offre de livres numériques
J’entends encore trop souvent dire qu’il y a peu de livres qui sont disponibles en format numérique. Au Québec, il y en a quand même près de 4 000 livres qui sont disponibles dans l’Entrepôt du livre numérique de l’ANEL et De Marque auxquels il faut ajouter les livres des éditeurs du groupe Quebecor qui offrent aussi des livres numériques. Le site Jelis.ca annonce qu’il vend 25 000 livres, ce n’est pas rien!

Et parmi ces livres, il y a de nombreuses nouveautés et de plus en plus de livres sont lancés en simultané en version papier et numérique, comme le tome 4 de la série Un bonheur si fragile de Michel David, Sous surveillance de Chrystine Brouillet, Béatrice et Virgile de Yann Martel. Ce sont des best-sellers!

Bien sûr, il pourrait y en avoir encore plus, mais j’ai confiance que les éditeurs se tourneront vers le numérique un jour ou l’autre.

Le défi est plutôt de faire connaître ces livres déjà disponibles en format numérique, pour faire tomber le mythe de « il y en a peu », surtout auprès du grand public. Personnellement, je prévois donc consacrer beaucoup de temps à cet aspect en 2011, notamment par le biais de la page Facebook de l’Empreinte digitale, qui vise justement à faire connaître ces livres numériques québécois. Un compte Twitter est aussi lié à cette page.

Un souhait : Abolition de la TVQ sur les livres numériques
Finalement, si j’avais un souhait à formuler pour le livre numérique en 2011, ce serait que le gouvernement québécois annonce qu’il laisse tomber la taxe de vente provincial (TVQ) sur les livres numériques.

Présentement, lorsqu’un Québécois achète un livre en format papier, la TVQ ne s’applique pas et ne lui ait donc pas chargé, puisque le livre papier est considéré comme un bien culturel.

Or, dans le cas d’un livre numérique, la TVQ s’applique, car selon la loi, le livre numérique n’est pas considéré comme un bien culturel. Ceci constitue une aberration et désavantage les consommateurs de livres numériques.

N’hésitez pas à prendre part à la discussion et à partager vos idées!

lundi 3 janvier 2011

Top 3 pour un bilan numérique 2010

Le livre numérique aura véritablement pris son envol au Québec en 2010. D’accord, il reste encore beaucoup de travail à faire pour amener les gens à s’initier à la lecture numérique, mais lorsqu’on parle de livres numériques, de moins en moins de gens disent « le livre quoi? ». De plus en plus de gens comprennent aussi que le livre numérique ne va pas « tuer » le livre papier et que les deux peuvent coexister.

Au fur et à mesure que la technologie envahit nos vies (pour le meilleur et pour le pire!), le livre numérique se glisse jusqu’à nous. Lire a toujours fait partie des loisirs, cela ne s’arrêtera pas!

Je suis aux premières loges pour voir la progression du livre numérique au Québec. Je me permets donc un petit top 3 de l’année 2010.

1- Le iPad et La hutte
Annoncé en grandes pompes au début de 2010, le fameux iPad d’Apple aura littéralement changé la donne en matière de divertissement et de lecture numérique. Dès l’annonce de la venue de la nouvelle tablette, De Marque et Mirego faisaient savoir qu’ils allaient rendre accessible les livres québécois sur iPad.

Le 28 mai, le iPad est enfin disponible au Canada… quelques jours plus tard, La hutte – Mes lectures numériques faisait son apparition dans le AppStore. Ici, je vous la présentais.

L’arrivée du iPad et de La hutte aura immédiatement eu un effet sur les ventes de livres numériques au Québec. On voit alors l’engouement pour la nouvelle tablette, mais aussi l’intérêt pour la lecture numérique qui vient avec.

Pendant plusieurs mois, La hutte a représenté la seule manière d’acheter des livres québécois directement sur le iPad. À l’origine, un seul libraire vendait des livres via La hutte, ils sont maintenant trois : Livresquebecois.com, Librairie Mosaïque et Guides de voyage Ulysse.

2- Les Salons du livre font une place au numérique
En avril 2010, De Marque occupait un petit espace au Salon international du livre de Québec afin de parler timidement de livre numérique. Les visiteurs étaient intrigués, posaient quelques questions, se demandaient s’ils n’étaient pas dans un film de science-fiction. « Est-ce que c’est vraiment possible de lire un livre sur un iPhone? »

En novembre 2010, le Salon du livre de Montréal offrait un espace de quatre stands à l’édition numérique. De Marque, par le biais de son Entrepôt du livre numérique, y était avec l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) et son partenaire Livresquebecois.com. Des éditeurs affichaient leur offre de livres numériques dans leur stand. Les visiteurs arrivaient avec leur iPad, leur lecteur numérique de type Sony Reader ou même leur iPhone et demandaient qu’on leur montre comment transférer des livres numériques dedans et qu’on leur présente l’offre de livres numériques. « Je cherche des livres québécois à lire en numérique. Quels sont-ils? ». On les dirigeait vers le site vitrine.entrepotnumerique.com.

3- Des éditeurs apprivoisent le numérique
Les éditeurs qui rendent leurs livres disponibles en numérique semblent se sentir de plus en plus à l’aise avec ce nouveau mode de diffusion et voir des opportunités nouvelles.

Ainsi, pendant le Salon du livre de Montréal, les Éditions du Septentrion ont organisé une promotion. Pour tout livre acheté en papier, il était possible de se procurer un exemplaire numérique pour 3$.

De son côté, Alire, qui offre maintenant 122 publications en numérique, mise beaucoup sur la diffusion de ces titres en simultané papier et numérique. Ce fût le cas pour La Tueuse de dragons d’Héloïse Côté et Hell.com de Patrick Senécal (format poche).

Les Éditions de la courte échelle ont également choisi des lancements simultanés, entre autre pour Sous surveillance de Chrystine Brouillet et 9 ans, pas peur d’André Marois. Cet éditeur tente également une nouvelle expérience rendue possible grâce au numérique : la vente de nouvelles. L’éditeur a pris le recueil de nouvelles d’André Marois, Du cyan plein les mains, et l’a fragmenté en nouvelles offertes en vente à 0,99$.

Même stratégie chez Guides de voyage Ulysse, qui rend la plupart de ces guides disponible par chapitre. Ainsi, au lieu d’acheter le guide complet pour l’Ouest canadien, il est possible d’acheter le chapitre sur Calgary, s’il s’agit de notre unique destination dans ce coin du pays.

Tout ceci sans compter les éditeurs qui ont décidé de vendre des livres numériques directement sur leur site Web (comme Transcontinental et Novalis) pour rejoindre un nouveau public et d’autres qui, comme les Éditions du Boréal, hésitaient à se lancer dans l’aventure, mais qui l’ont quand même fait au bénéfice des lecteurs.

À ne pas manquer: Top 3 des prédictions 2011... bientôt!