lundi 20 décembre 2021

Être ensemble, c'est tout.

 


Mon plan de publication d'avant Noël est en train de prendre le bord. Les imprévus de la vie, ça vous dit quelque chose? Peut-être que j'étais trop optimiste avec ce projet aussi. Mais je persévère. Je vais juste sortir un peu de la programmation prévue. Parce qu'il faut bien s'adapter, non?

Réussir à prendre un rendez-vous en ligne pour la 3e dose de vaccin pour mes parents. Apprendre que les écoles ferment à quatre heures d'avis et aller faire la file devant l'école en voiture avec les autres parents pour récupérer ma fille avec tout le contenu de son casier sous les bras. Mais en même temps sentir une sorte de soulagement collectif. Le congé du temps des Fêtes est à nos portes. On va pouvoir s'enfermer dans notre bulle familiale pendant deux semaines et se dire qu'on est bien ensemble malgré tout. N'est-ce pas ce qui est le plus important?

Tout est une question de perspective, de comment on voit les choses et de la façon dont on accepte de les vivre. Après avoir couru tout l'automne, je me sens comme si j'arrivais à un fil d'arrivée. Le calme s'installe en moi au fur et à mesure que je coche des choses sur ma liste de choses à faire avant Noël. Et c'est à ce moment aussi où je lâche prise et où je me prépare à me reposer.

Covid ou pas, je veux juste prendre du temps pour moi et ma famille immédiate, m'en aller au chalet et me perdre dans le bois, aller skier et patiner, lire toute la journée, apprécier chaque petit moment de la vie, le calme de l'hiver.

Comme toujours lorsque c'est le temps de prendre une pause, je vais avoir un peu de difficulté à arrêter, mais peut-être pas tant que ça finalement cette année. Je me donne le droit de dire « non » aux demandes de dernières minutes, de ne pas sortir pour aller acheter ce dernier cadeau que je voulais offrir, de ne pas me sentir mal de refuser une sortie au restaurant. Je m'en donne le droit, tout simplement.

Selon mon objectif, il me reste encore deux journées de travail. Ma liste est peut-être encore trop ambitieuse pour le temps qu'il me reste. Mais je me dis que, quoi qu'il arrive, je vais fermer mon ordi à ce moment. Ben, de façon symbolique là, car il me restera des textes à écrire ici et des trucs à lire sur le Web, un gym virtuel à fréquenter, mais ce sera pour le plaisir.

D'autres nouvelles nous tomberons peut-être sur la tête dans les prochains jours. J'ai définitivement fait la paix avec tout ce qui pourrait être annoncé. Je vais être correct. Je vais être en sécurité chez moi avec mon chum et ma fille. Je verrai mes parents pour le réveillon de Noël. On sera ensemble et c'est tout ce qui compte.

*Ce texte fait partie de la série 12 jours avant Noël.

samedi 18 décembre 2021

Veiller au grain

 


Il se passe tellement de choses dans les réseaux sociaux que c'est généralement difficile à suivre. Surtout d'un point de vue professionnel. C'est impossible d'être au courant de tout.

Il faut faire de la veille pratiquement en continu. Quelques défilements par semaine sur Twitter, un peu de Facebook, beaucoup de LinkedIn, des abonnements à des infolettres diverses, des lectures qui mènent vers d'autres lectures, écouter les bulletins de nouvelles, etc. Il est facile d'y passer des heures.

Pour ma part, j'ai toujours aimé faire de la veille. Pour moi, c'est une façon de me tenir au courant. Ça vient peut-être un peu aussi de ma formation en journalisme. Chaque jour, je jette un regard à ce qui se passe dans l'univers du numérique, de l'éducation, de la culture, de l'innovation. C'est vaste. Je défile et je regarde ce qui est intéressant. Je m'intéresse à beaucoup de sujets.

Je ne lis pas tout bien sûr. Dans un premier temps, j'enregistre pour plus tard. Cette fonction qui est disponible dans Facebook et LinkedIn est vraiment pratique. J'enregistre et j'y reviens à un moment donné où je revois alors la sélection de la semaine. Je me donne aussi un moment où je fais le tour de quelques infolettre reçues. Pour Twitter, comme il n'y a pas de fonction enregistrer. Quand je trouve un Tweet vraiment pertinent, je me l'envoie par courriel pour le revoir plus tard.

Quand je relis mes enregistrements, je fais le tri. Je lis pour moi personnellement, je supprime ensuite. Si c'est d'intérêt pour plusieurs personnes ou marquants (selon moi), je partage largement dans les réseaux. Il peut arriver que j'aies lu quelque chose en provenance de Twitter et que je le repartage sur LinkedIn, par exemple. Je peux partager à des personnes en particulier, via des canaux Slack ou Hangout auxquels je participent aussi ou autres. C'est ma façon de faire du transfert de connaissances.

Je me sers aussi de ces éléments pour deux bulletins de veille que j'anime à chaque semaine : 

J'aime me dire que tous les (re)partages que je fais sont utiles à quelques personnes. Dans le cadre des deux bulletins hebdomadaires, je me dis que c'est un condensé de nouvelles à ne pas manquer pour ceux qui n'ont pas autant de temps que moi à consacrer à scruter le Web à la recherche d'informations. Mais, j'en échappe sûrement moi aussi. Je n'ai pas la prétention de tout repérer non plus.

Tout au long de l'automne, j'ai eu plus d'une fois l'occasion d'entendre que « ça va trop vite », « on n'a pas le temps de suivre tout ce qui se passe », mais « on sait qu'il faut être informé », « la connaissance est le moteur du changement et de l'innovation », « comment faire pour ne rien manquer ». Ces affirmations sont vraies pour plusieurs domaines que je côtoie quotidiennement (et pour d'autres sans doute aussi). Rien n'indique que ça va changer.

Alors, je me dis que je fais ma part pour participer à la connaissance collective.... parce que chaque petit geste compte, non?

*Ce texte fait partie de la série 12 jours avant Noël.

P.S. Derrière l'image du ciel, il y a aussi un message. Regardez dans le ciel et essayez de capter un élément intéressant. C'est un peu comme faire de la veille. Parfois, ça peut être amusant, mais parfois, il n'y a rien d'intéressant.

 

L’appel de l’aventure est plus fort que tout et les technologies nous incitent à prendre le large

 


Tel qu'annoncé dans mon billet Voyage, voyage, je vous partage ici un texte que j'ai rédigé dans le cadre du cours Les SIO et le développement durable à l'Université Laval à la session d'automne 2021. Je le reproduis ici tel que je l'ai soumis à la professeure. Il s'agissait d'un exercice de regard croisé sur un même sujet. Une coéquipière a rédigé un texte semblable en adoptant le point de vue contraire. Je dois dire que l'exercice a été particulièrement intéressant à réaliser. Cela montre que tout est dans la nuance, encore et toujours.

Bonne lecture! 

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Comme le dit un vieil adage : « Chassez le naturel et il revient au galop ». Alors que la pandémie de la Covid-19 a changé temporairement les comportements de milliards d’habitants de la planète en les contraignant à demeurer à domicile, il y a fort à parier que les habitudes pré-crise seront de retour en moins de temps qu’il n’en faut pour réserver un billet d’avion en ligne. Le secteur touristique est d’ailleurs un exemple probant qui illustre l’esprit de contradiction dont font preuve des consommateurs qui se disent pourtant soucieux de l’environnement.

Des chercheurs québécois et français se sont déjà penchés sur la question [1]. Pour eux, même si « la pandémie fournit une occasion inespérée de penser les modalités permettant une transition sociale et écologique juste », il ne fait aucun doute que « les habitudes ne se dissipent jamais et […] le schéma neuronal lié au comportement initial ne disparaît pas et peut prendre le pas sur la bonne volonté ». C’est ainsi que, chaque jour, de nouvelles informations nous donnent des raisons de croire que l’industrie touristique se remettra à rouler à plein régime au fur et à mesure que les frontières s’ouvriront aux touristes et que les mesures sanitaires tomberont [2].

D’ailleurs, dès juin 2020, à peine trois mois après le début de la pandémie, le désir de recommencer à voyager semblait plus fort que tout chez certains Québécois habitués de prendre le large [3]. Puis, dès que le gouvernement du Québec a autorisé les déplacements inter-régionaux, les Québécois se sont rués vers les régions plus touristiques, que sont la Gaspésie et la Côte-Nord. Le transporteur aérien à rabais Flair Airlines, qui se spécialise dans les vols intérieurs au Canada, offre désormais des départs de Montréal vers les autres provinces [4]. 

Il faut dire que tout est en place pour faciliter les déplacements et les rendre le plus sécuritaire possible. Le secteur des technologies a définitivement un rôle à y jouer. Facilité de réservations en ligne, visite de lieux touristiques autoguidée (grâce à des puces RFID, comme le propose l’entreprise My Smart Journey), passeport vaccinal numérique, embarquement sans contact, les voyageurs ont accès à toutes les technologies leur garantissent un déplacement respectant les normes sanitaires.

Il en est de même sur les vols internationaux, qui, bien que non recommandés, attirent les Québécois en manque d’aventure [5]. Oui, bien sûr, ils se disent désormais plus sensibles à l’achat local [6] et à l’importance de miser sur le transport durable, mais ils n’iront visiblement pas jusqu’à se priver de leur semaine dans le Sud, toutes dépenses incluses, même si le « resort » sur lequel ils séjournent ne dispose d’aucun système de collecte sélective.

Plus loin sur la planète, des hôteliers et restaurateurs d’Asie [7] ont adopté une certification avec des mesures d’hygiène draconiennes pour attirer les touristes. Des rabais sont offerts aux voyageurs vaccinés, le coût du test Covid-19 nécessaire pour le retour au pays est inclus dans le prix du voyage, des applications ont été développées pour déclarer son état de santé au retour, etc. Bref, tout est mis en œuvre pour inciter les gens à sortir de la maison.

L’industrie touristique pourrait même connaître un nouvel essor, digne des meilleurs films de science-fiction. Pour la première fois, le 16 septembre 2021, quatre aspirants touristes de l’Espace se sont envolés à bord d’une navette spatiale pour un séjour de trois jours en orbite autour de la Terre sans aucun astronaute professionnel à bord [8]. Ce voyage hors de l’atmosphère est rendu possible grâce à Elon Musk, fondateur de SpaceX, mais également de Tesla.

Vous ne rêvez pas, celui-là même qui tente de créer les véhicules électriques les plus respectueux de l’environnement est également derrière ce voyage dans l’espace dont le seul lancement a brûlé 30 000 gallons de kérosène raffiné pour l’émission de 330 000 kilos d’équivalent CO2. Cela signifie que « chaque touriste spatial a émis 85 fois les émissions d’un passager qui traverse l'Atlantique dans un vol commercial » [9].

Le plus problématique dans cette nouvelle forme de tourisme, selon la chercheuse Éloise Marais, c’est que l’on comprend encore très mal les interactions entre les gaz d’échappement de ces fusées touristiques et la haute atmosphère. Ainsi, une industrie potentiellement très polluante se développe dans l’ignorance de ses effets à long terme [10].

Oui, la pandémie de la Covid-19 a le potentiel d’amener une plus grande préoccupation pour le développement durable au sein de la population. Des changements sont déjà observables, notamment en ce qui concerne l’achat local. Cependant, ce n’est pas demain la veille où les gens cesseront de voyager. « Je suis végétarienne, mais jamais je ne pourrais me résigner à ne plus voyager en avion. C’est ma limite », disait une écolo affirmée [11]. Il reviendra visiblement à l’industrie touristique elle-même d’offrir des expériences repensées, plus soucieuses de l’environnement. Gageons que quelques technologies pourraient être appelées en renfort!


[1] Trespeuch, L., Corne, A. et al., (2020, 11 mai). La pandémie va-t-elle (vraiment) changer nos habitudes?, La Conversation, https://theconversation.com/la-pandemie-va-t-elle-vraiment-changer-nos-habitudes-137947 

[2] Parent, C. (2021, 11 septembre), Partir pour un voyage à l'étranger ou pas?, Le Devoir, https://www.ledevoir.com/vivre/voyage/630966/voyage-a-l-etranger-partir-ou-pas

[3] Des matins en or, (2020, 26 juin). Les Québécois ont envie de recommencer à voyager, mais..., Radio-Canada, extrait radio, https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/des-matins-en-or/segments/entrevue/186721/sondage-voyage-caa-quebec

[4] Agence QMI, (2021). Un nouveau transporteur aérien à bas prix à Montréal, Le Journal de Montréal, https://www.journaldemontreal.com/2021/03/30/un-nouveau-transporteur-aerien-a-bas-prix-a-montreal-1

[5] Maalouf, L. (2021, 21 août), Des voyageurs pressés de partir… avec flexibilité, La Presse, https://www.lapresse.ca/voyage/2021-08-21/des-voyageurs-presses-de-partir-avec-flexibilite.php

[6] Veilleux, M. (2021, 23 février). Les Québécois plus sensibles à l’achat local depuis la pandémie, Détaillant alimentaire, https://www.detaillantalimentaire.com/Les-Quebecois-plus-sensibles-a-l-achat-local-depuis-la-pandemie 

[7] Raini Hamdi, S. (2020, 14 avril), Singapore is launching a new audit system to certify that its hotels are clean and safe to ease post coronavirus travel fears, Insider, https://www.businessinsider.com/singapore-new-clean-hotel-audit-initiative-coronavirus-2020-4 

[8] 20 minutes avec AFP, (2021, 16 septembre). Tourisme spatial : La fusée de SpaceX a décollé de Floride avec ses quatre touristes, AFP, https://www.20minutes.fr/sciences/3125283-20210916-tourisme-spatial-fusee-spacex-decolle-floride-quatre-touristes 

[9] Dugal, M. (2021, 17 septembre), Statut Facebook : Cette semaine à Moteur de recherche, Facebook, https://www.facebook.com/matthieu.dugal/posts/10158199948537470

[10] Marais, E. (2021, 19 juillet). Space tourism: rockets emit 100 times more CO₂ per passenger than flights – imagine a whole industry, La Conversation, https://theconversation.com/space-tourism-rockets-emit-100-times-more-co-per-passenger-than-flights-imagine-a-whole-industry-164601 

[11] Paré, I. (2018), Pour le climat, seriez-vous prêt à sacrifier vos voyages en avion?, Le Devoir, https://www.ledevoir.com/societe/environnement/541585/pour-le-climat-seriez-vous-pret-a-sacrifier-vos-voyages-en-avion

vendredi 17 décembre 2021

Un esprit sain dans un corps sain

 



Ça fait une douzaine d'années que je m'entraîne. Sur une base régulière. C'est vraiment devenu un mode de vie pour moi. J'ai toujours été une fille active. Workout, aquaforme, cardiopoussette, patin, marche, etc.

Mais je me rappelle encore du 3 octobre 2009. J'étais tannée de ne pas avoir d'énergie et j'avais pris du poids, pas mal de poids. Aujourd'hui, peu de gens autour de moi s'en souviennent. Ou bien les gens que je connais depuis moins de 10 ans ne le savent pas. Ce jour-là, je suis entrée au Planète Gym Fitness, située dans la même bâtisse que De Marque où je travaillais à l'époque. J'avais pris rendez-vous avec Jack et ça a changé ma vie, pour vrai.

Premièrement, il m'a convaincu qu'il n'y avait pas que l'entraînement dans la vie, il y avait aussi la nutrition. Je dirai même il y a surtout la nutrition. J'ai tout revu mes menus. Pendant les premiers mois, je ne trichais pas du tout, comme on dit. J'étais déterminée. Les changements ont été radicaux. Oui, sur la balance, mais surtout sur mon moral et sur mon niveau d'énergie. 

Ensuite, il m'a montré à m'entraîner sans me brûler. Parfois, il ne sert à rien de trop en faire. Il faut juste faire la bonne affaire! Et il faut s'accorder des pauses de temps en temps, ne pas toujours faire la même choses, etc.

J'étais en route vers un nouveau mode de vie durable. Plusieurs personnes abandonnent. Pour moi, ça n'a jamais été le cas. Bien sûr, je triche un peu plus souvent sur le plan alimentaire, mais disons que mon corps me le rappelle assez vite. Je connais la différence sur mon énergie. Pour moi, c'est flagrant. Alors, ça ne me dit pas de me sentir amorphe. Je n'ai plus de poids à perdre, je m'assure de garder l'équilibre pour me sentir bien.

Je sais le chemin que j'ai parcouru, je connais les bénéfices, je n'ai pas envie de revenir en arrière. Ce qui m'aide, c'est que je n'ai jamais été trop attirée par la malbouffe, je ne me suis jamais perdu dans un sac de chips ou une boîte de biscuits, je ne suis pas une grande buveuse d'alcool. Peut-être que c'est plus facile, je ne sais pas.

Depuis, j'ai quitté le Planète Gym comme lieu d'entraînement quand j'ai changé d'emploi. Je me suis entraînée au MaxiForme Fitness parce que ce centre était plus près de mon nouveau lieu de travail. J'ai aussi découvert la plateforme en ligne de Beachbody. Au début, ça me faisait un bon complément avec le gym physique. J'alternais. Avec la pandémie, le gym en ligne l'a emporté définitivement. Je me suis mieux équipée à la maison. Je me suis fait une routine d'entraînement. J'ai essayé de nouveaux programmes. Je me suis même mise au yoga, que je dénigrais pourtant depuis toujours. Cela a définitivement contribué à maintenir ma santé physique et mentale. 

J'ai gardé le cap. J'ai la motivation nécessaire pour le faire et j'y tiens. C'est inscrit dans mon quotidien. Plus souvent le matin, mais pas trop tôt quand même! Tout comme, je ne peux pas passer une journée (sauf exception) sans aller aussi prendre une marche à l'extérieur, le midi ou le soir après souper. Certaines de mes voisines me trouvent drôle de sortir tous les jours marcher. Pour moi, c'est vital. Je suis une fille de l'extérieur. Quand je vais au chalet, je marche encore plus dans la montagne, dans la forêt. J'ai maintenant l'habitude de me mettre un balado dans les oreilles. Parfois, je profite juste des bruits ambiants. Je fais le vide. C'est nécessaire.

J'ai gardé le cap aussi sur la nutrition. Je suis encore pas mal ce que Jack m'avait donné comme plan d'alimentation (pourquoi changer une formule gagnante?). Cela rejoint beaucoup le Portion Fix proposé par Beachbody. Quand on commence à s'informer, on se rend compte que c'est la base. Avec le temps, j'ai lu sur le sujet (surtout les incontournables livres de Hubert Cormier), j'ai appris à adapter des recettes, à faire des choix plus éclairés, à lire les étiquettes des valeurs nutritionnelles. Mon dieu, que je peux avoir des surprises des fois sur des produits. Je les remets sur la tablette rapidement. Pourquoi on ne nous apprend pas à lire les étiquettes à l'école? Il y a tellement de produits qui se prétendent santé qui sont remplis de gras, de sucre ou de calories vides. Une barre tendre avec 2-3 grammes de protéines, laisse faire, ce ne sera pas soutenant ça.

Je ne vous cacherai pas que c'est dur parfois de manger plus intelligemment. Dans un groupe, il y a toujours quelqu'un qui va faire une remarque, qui va tenter de vous influencer, qui ne comprendra pas. À la maison, il faut planifier. En déplacement, c'est encore pire, il faut prévoir s'amener des collations, si non, oublie ça. Les restaurants et les dépanneurs offrent si peu d'options intéressantes. Il faut trouver un supermarché. Bref, ça prend de la détermination et de la planification. Mais quoi, j'ai le droit de faire attention à moi, de manger et de bouger comme je veux. Je ne suis pas prisonnière des normes ou de certaines tendances. Comme je l'ai dit plus haut, je mange et je bouge pour me sentir bien tout simplement. Après 12 ans, je pense que je commence à avoir un peu d'expérience en la matière quand même!

Cet automne, mon horaire était chargé (trop, je l'ai déjà dit) et j'ai été tenté de laisser de côté mon entraînement quotidien à quelques occasions. Mon corps me l'a vite rappelé. Il veut bouger. Il doit bouger. Je passe mes journées assissent devant l'ordinateur. C'est nécessaire de s'activer pour retrouver de l'énergie, de la flexibilité, du mouvement. Notre corps n'est pas fait pour être statique. 

Sport et nutrition sont un duo inséparable. Mais ils ne sont pas complets sans le sommeil. Ça aussi, il faut l'apprendre avec le temps. On ne peut pas brûler la chandelle par les deux bouts. Notre cerveau et notre corps ont aussi besoin de se regénérer et c'est en dormant qu'ils le font, en dormant suffisamment et d'un sommeil réparateur surtout. D'ailleurs, dans le trio, ce sont le sommeil et l'alimentation qui sont les plus importants. Ce texte que j'ai lu la semaine dernière explique à merveille la relation entre les deux. Je vous conseille fortement de le lire si le sujet vous intéresse.

Peu de gens connaissent cette facette de moi, je ne parle pas tant que ça de ce que je considère plus personnel. Pourtant, si je pouvais aider ne serait-ce qu'une personne à changer ses habitudes, j'en serai bien heureuse. Je sais la différence que ça a fait pour moi. Et c'est pour la vie.

*Ce texte fait partie de la série 12 jours avant Noël.


jeudi 16 décembre 2021

L'effet de groupe (et le battement d'aile du papillon)

 


La devise de la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval est « Scientia Animoque Praeesse » qui signifie  « Exceller par le savoir et par le caractère ». (Source : Wikipédia)

Je reviens tout juste de là, de mon examen final en fait. Rassurez-vous tout de suite, ça a bien été. Et comme je viens de passer deux heures à écrire avec un crayon sur une feuille de papier, à effacer, à recommencer et à tenter de structurer ma pensée, je vais probablement être plus brève ce soir (en lisant, vous verrez que je vous ai menti!).

Hier soir, j'ai écris que l'un des thèmes de mon automne avait été le numérique responsable et durable. Il y a une autre constante qui est revenu à plusieurs reprises et c'est l'effet de groupe. Je m'explique et je ferai aussi le lien avec la devise de la FSA.

Je n'apprendrai rien à personne en disant que nous vivons dans un monde d'incertitude où les changements brusques peuvent survenir rapidement. Il suffit d'avoir écouté le bulletin d'information de ce soir, mais je ne parle pas uniquement de cela. Les emplois sont en mutation. De nouvelles technologies sont créées chaque jour. La course aux innovations s'accélère.

La seule certitude est qu'il faudra s'adapter aux transformations. S'adapter, oui, mais pas seul. Il ne faut laisser personne derrière. Il ne faut pas créer davantage de fractures que celles que nous connaissons déjà. Nous pouvons créer un monde plus inclusif, équitable et juste même si nous sommes dans le changement perpétuel.

Les technologies représentent un puissant outil pour permettre l'adaptation et réduire les inégalités et les fractures. Mais les technologies seules ne feront rien (ou si peu). Ce sont les connaissances et les savoirs auxquels les technologies donnent accès qui feront une véritable différence au bout du compte.

« Les technologies aide à réduire la pauvreté si on développe en parallèle les capacités sociales, humaines et si on donne aux accès à des connaissances. »

« La connaissance est l'intrant principal du processus de l'innovation. Le processus de la gestion de la connaissance est déterminant dans la capacité d'innovation. Les plateformes numériques ne font qu'offrir des espaces et des structures pour faciliter le partage. »

Ce sont des extraits de mes notes de cours de la dernière session.

Dans notre monde en transformation, le savoir est important, tout comme le caractère (qui je comparerais au savoir-être). Dans ce contexte, chaque petit geste individuel compte et chaque petit geste individuel a le potentiel d'avoir une répercussion sur le reste de notre environnement (en bien ou en mal, alors visons le bien). Et lorsque ces gestes s'additionnent, la somme devient l'effet de groupe. Lorsque plusieurs personnes qui croient en quelque chose s'allient, tout devient possible. 

Chaque petit geste compte. Je l'ai entendu au cours du Sommet du développement professionnel en éducation. Je l'ai aussi entendu lors du Grand Rendez-vous de l'innovation québécoise.

Que ce soit dans l'accueil d'un nouvel enseignant dans une école? Dans l'adoption d'une nouvelle pratique en entreprise? Dans la création d'un nouveau lieu d'apprentissage (Allô 42 Québec!) Dans le regard qu'on pose sur un passant croisé dans la rue? Dans une solution qu'on propose? Notre attitude peut changer une dynamique sociale et avoir un impact.

Tout part du battement d'aile d'un papillon et l'effet créé a le pouvoir de transformer la dynamique dans un quartier, dans un lieu de travail, dans une école, etc. et l'effet de groupe s'ensuit. Soyons des agents de changement positifs!

Dans la question à développement de mon examen de ce soir, on demandait « que pouvons-nous faire de plus pour réduire les fractures numériques »? Ma réponse (en résumé) : Continuez. Persévérez. Croire que chaque petite initiative que l'on met en place aura un impact positif et fera une différence. Agir pour que le battement d'aile du papillon ait un effet puissant sur le groupe et nous propulse tous en avant.

*Ce texte fait partie de la série 12 jours avant Noël.


mercredi 15 décembre 2021

Voyage, voyage

 


Je n'avais pas encore décidé de quoi j'allais vous parler ce soir lorsque j'ai entendu au bulletin de nouvelles de 18h qu'Ottawa recommandait aux Canadiens de limiter les voyages non-essentiels à l'extérieur du pays. On le voyait venir. Nous vivrons dans l'incertitude pendant encore des mois (des années?).

Pour ma part, je me compte très chanceuse d'avoir pu me rendre en France il y a quelques semaines (du 21 au 28 novembre) dans le cadre d'une délégation internationale organisée par Québec numérique à Angers. En acceptant de partir, j'étais confiante que les conditions allaient être sécuritaires pour voyager. J'avoue que je ne l'aurais pas fait dans les mois précédents. Et j'avoue aussi que c'est quand même fou la vitesse à laquelle nous avons recommencé à voyager « pour le plaisir » une fois que les frontières ont été réouvertes. J'ai d'ailleurs produit un texte sur le sujet dans le cadre de mon cours. Je vous le partagerai peut-être en bonus dans les prochains jours...

Bref, une fois en France, les mesures sanitaires étaient sensiblement les mêmes qu'ici. Nous étions dans une région où les cas se faisaient plus rares. La troisième dose avait commencé à être administrée massivement à tous les adultes. La vaccination des 5 à 11 ans n'avait pas débuté. Mais, déjà, là-bas, on sentait la nervosité s'installer par rapport au variant Omicron. Le masque venait d'être rendu obligatoire dans les rassemblements extérieurs comme les marchés de Noël. Au retour, à l'aéroport et dans l'avion, le personnel était plus attentif au respect des mesures, avec raison.

En partant, je commençais à rêver à mes prochaines vacances dans le Sud et au voyage à Paris que j'ai promis à ma fille. En revenant, je me disais qu'il fallait définitivement prendre ça un jour à la fois et ne pas faire trop de plan sur le long terme. Ce soir, j'en ai eu la preuve au bulletin de nouvelles.

Et qu'est-ce que je suis allée faire en France? Revoir Angers et nos amis angevins (Allô Claire, Yoann, Constance!) que j'avais déjà eu l'occasion de visiter à deux reprises lors de délégations précédentes avec Québec numérique. Participer à la Connected Week 2021. Entendre parler à nouveau de l'écosystème numérique d'Angers par les équipes d'Aldev, de WeForge et d'Angers Frenchtech. M'inspirer.

Je me sentais plus légère que les fois précédentes puisque je n'étais pas en charge de l'organisation, même si cela m'avait demandé un peu de gymnastique de planification avant de partir. Une fois sur place, j'ai pu profité de quelques temps libres.

Nous étions une douzaine de Québécois à prendre part à la mission. Et comme j'en avais déjà eu la preuve lors des missions précédentes, les liens qui se tissent entre les participants sont incroyables. J'ai rencontré des personnes que je n'aurai peut-être jamais rencontré au Québec et qui sont devenus des contacts importants (Allô Justine, Jonathan, Véronique et Lynda). J'ai pris le temps de jaser avec chacun des participants. Et puis quand on se rend tous ensemble dans le même minibus pour aller passer un test Covid, il y a de quoi resserrer les liens et la solidarité dans un groupe!

Pour nous, le moment marquant de la mission a définitivement était la visite personnalisée au Carré Cointreau, suivi de l'atelier de cocktail. Quoi? Les missions ne sont pas seulement faites pour être sérieuses et protocolaires! Bref, il y avait de quoi nous convaincre que le fameux triple sec qui est à la base du Cosmopolitain et de la Margarita n'a rien de la liqueur de « matante ».

Plus sérieusement, la journée Transition numérique de la Connected Week a été mon coup de coeur professionnel de la semaine. Des conférences sur la cybersécurité et le numérique responsable étaient au programme, en plus de la remise du prix Design4Green qui permettra à une équipe de jeunes ingénieurs de venir à Québec pour l'édition 2022 de la Semaine numériQC. La thématique du numérique responsable semble d'ailleurs avoir été le fil conducteur de mon automne. Je vous offrirai le compte-rendu d'une conférence dans les prochains jours également.

Et je ne pourrai pas passer sous silence, la présence de ma partenaire d'animation du Réseau ADN, Annie Chénier. Je vous avais déjà dit que nous tenions la 7e Rencontre nationale en mode virtuel en novembre. Eh bien, nous avons animé le dernier atelier du 24 novembre en direct des bureaux d'Aldev. Nous avons eu quelques problèmes de connectivité et, au final, c'est Annie qui a animé seule et je me suis limitée à une présence invisible, mais dans l'ensemble, l'expérience a été concluante pour les participants. C'était un beau défi à relever.

Maintenant que je suis de retour, je garde de bons souvenirs de cette mission internationale. Surtout, je me dis que j'ai vraiment choisi le bon temps pour partir. Moi qui aime tant voyager, je ne sais vraiment pas quand je repartirai.

En complément, vous pouvez aussi lire deux articles que j'ai rédigé pour l'École branchée en lien avec cette visite en France : 

*Ce texte fait partie de la série 12 jours avant Noël.



mardi 14 décembre 2021

Apprendre tout au long de la vie

 


J'en ai parlé un peu plus tôt cet automne. Je suis inscrite au cours Les SIO et le développement durable à l'Université Laval. Ce cours fait partie du Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en gestion des affaires numériques que j'ai entrepris à l'hiver 2021. Je reviendrai sur le contenu du cours lui-même plus tard. Je vous en ai déjà donné un bon aperçu dans mon billet précédent.

Pourquoi avoir entrepris cette démarche? Depuis toujours, j'ai aimé l'école, aimé apprendre, aimé développer de nouvelles compétences. Au fil des ans, j'ai acquis une solide connaissance en transformation numérique et beaucoup d'expérience dans le domaine. Je cherchais depuis quelques années une formation qui me permettrait d'apprendre dans un domaine qui me passionne. Et j'ai trouvé!

C'est aussi parce que je crois à l'importance de l'apprentissage tout au long de la vie. Notre savoir ne doit pas être figé dans le temps. Surtout dans le monde dans lequel nous vivons, ce monde qui est en constant changement et où les évolutions s'accélèrent.

Retourner aux études alors qu'on est sur le marché du travail, c'est quand même un défi. Intellectuel : il faut libérer de l'espace dans son cerveau et se mettre en mode « études ». Temporel : il faut prévoir le temps nécessaire pour assister aux cours et faire les travaux.

Lectures obligatoires, travaux d'équipe, date de remise, participation aux forums, examens, etc. Je suis replongée dans le monde universitaire, à raison d'un cours par session. Les deux premières sessions été assez faciles. L'automne a été plus difficile. J'en ai parlé dans mon billet précédent, ce fût le retour des examens en présence à l'Université. 

Moi, un crayon, une efface et la feuille d'examen pendant deux heures. L'angoisse, avant d'arriver. Me dire que c'était pas si pire finalement, après. Ce que j'ai trouvé le plus difficile? Écrire d'un trait des réponses élaborées, sans pouvoir faire de copier-coller, effacer des bouts, reformuler, interchanger des phrases. Bref, l'écriture traditionnelle sans le mode numérique. Cela est assez archaïque comme façon de dispenser des examens, mais cela semble être la norme encore dans nos établissements d'enseignement supérieur.

En ce moment, je suis en train de me préparer mentalement pour l'examen final qui a lieu ce jeudi. Je devrais d'ailleurs être en train d'étudier au lieu d'écrire ce texte! Ce deuxième examen en présence est un peu moins insécurisant que le premier mais j'ai l'impression de ne pas y avoir mis assez de temps. J'ai tellement eu un automne chargé. Je suis même en réflexion à savoir si je vais prendre un cours à l'hiver ou si je vais prendre une pause d'une session, histoire de reprendre un peu plus le contrôle sur mon agenda.

Le fait de retourner aux études m'a aussi permis de faire quelques constats :

  1. Nous sommes plusieurs professionnels à suivre des cours en parallèle de nos carrières. Plus j'en parle autour de moi, plus je découvre des gens qui sont dans la même situation que moi. Je trouve cela motivant et stimulant. (Go, tout le monde, on est capable!)
  2. Je performe plus sur la pression du délai qui approche (je le savais pas mal déjà mais j'en ai une autre preuve).
  3. J'ai beau dire à ma fille de se préparer à l'avance pour ses examens, elle est pas mal comme moi (voir le point 2!).
  4. D'ailleurs, elle m'a servi quelques « Maman, tu ne devrais pas être entrain d'étudier en ce moment » au cours de l'automne. (Je n'ai plus aucune crédibilité lorsque je lui dis de ne pas procrastiner!)
  5. J'adore la dynamique que ça crée entre la maman et la fille étudiantes.
Finalement, au-delà de mon expérience personnel, si je vous parle d'apprendre tout au long de la vie aujourd'hui, c'est que ce thème a aussi été un fil conducteur de mon automne. Le développement professionnel, la formation continue, ont été des thèmes forts dans les activités de l'École branchée. Mon amie Laurie m'a fait découvrir sa démarche de l'Alter-prof. Nous avons publié un numéro du magazine entièrement consacré au sujet : « Entreprendre sa formation continue du bon pied ». Vendredi dernier, j'ai assisté au Sommet du développement professionnel en éducation

D'ailleurs, saviez-vous que les enseignants du Québec ont maintenant l'obligatoire de consacrer du temps à leur développement professionnel? Plusieurs professionnels ont aussi cette obligation. Vous voulez mon avis? Il devrait en être de même pour tous. D'ailleurs, cela ne devrait même pas être une obligation. Oui, je sais, cela demande une volonté et un désir d'apprendre très fort. Pourtant, le monde dans lequel nous vivons nous amènera vers l'apprentissage perpétuel.

Le principe d'apprendre tout au long de la vie devient une évidence. La plupart des métiers qu'on enseigne à l'école se transformeront dans les prochaines années. De nombreux emplois n'existent pas encore. On ne cesse de parler de développement des compétences numériques, de requalification de la main-d'oeuvre, de reconnaissance des acquis. D'ailleurs, je ne vous ai pas parlé de 42 Québec, ce nouveau lieu d'apprentissage des métiers du numérique qui a enfin été inauguré à Québec le 2 décembre. Vous pouvez relire une partie de l'histoire de cette école qui n'en est pas une ici. 78% des étudiants y effectuent d'ailleurs un retour aux études pour se qualifier dans un nouveau métier.

Apprendre à apprendre devrait maintenant être une compétence que l'on transmet aux jeunes, mais on semble en être encore loin dans le système scolaire actuel. Bon, ça, c'est définitivement un autre sujet que je n'aborderai pas aujourd'hui... il faut que j'aille étudier!

*Ce texte fait partie de la série 12 jours avant Noël.



lundi 13 décembre 2021

12 jours avant Noël

 


Le décompte est commencé avant Noël. Je n'avais pas réalisé avant aujourd'hui qu'on était si près de ce jour. Après avoir pondu un superbe billet sur l'organisation du temps et du travail au début de l'automne, j'ai complètement perdu le contrôle de mon agenda. Oui, bien sûr, j'ai réussi à respecter certains des principes énoncés, mais certainement pas tous. J'ai surtout appliqué le dernier point : se donner le droit à l'erreur. Toute démarche semble être un perpétuel recommencement.

Bref, mon automne a été un véritable feu roulant et ce n'est pas tout à fait terminé. Comme il reste maintenant 12 jours avant Noël, je tente de reprendre mon souffle et de jeter un regard sur les derniers mois. Surtout dans la perspective de tirer des apprentissages, de faire des ajustements pour l'avenir et de retrouver un certain équilibre.

Je ne suis vraiment pas à plaindre. Je fais ce que j'aime, avec des gens que j'aime, mais la partie loisirs à un peu pris le bord depuis quelques semaines. Comme j'aime être dans l'action et que je suis la première à vouloir faire avancer des projets ou à sauter sur de nouvelles occasions, je me retrouve aussi souvent débordée. Puis, je coche des éléments de la liste et je recommence (ou je continue!). Il faut croire que je ne suis pas si mal ainsi, malgré tout.

Et voilà, je me lance quand même un défi. J'ai décidé de vous partager quelques réflexions, constats et défis de mon automne. Un petit texte par jour d'ici Noël. Toutes ces idées que j'ai accumulé au cours de l'automne et que je n'ai pas trouvé le temps d'écrire ou d'autres idées qui viendront au fil des jours. 

Voici le programme que je vous propose, dans l'ordre ou le désordre, on verra bien :

  1. Apprendre tout au long de la vie
  2. Voyage, voyage
  3. Se sortir de sa zone de confort 
  4. Numérique responsable et durable
  5. Un esprit sain dans un corps sain
  6. Accompagnateur, facilitateur, passeur
  7. L'effet de groupe (et le battement d'aile du papillon)
  8. Vivre en communauté
  9. Trop, c'est comme pas assez
  10. Veiller au grain
  11. Nos enfants et le monde 
  12. Et après...

Êtes-vous prêts pour le vrai décompte? Ça commence!

Merci à Anick Loisel et à l'équipe du TechnoCentre TIC de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine pour la carte de voeux qui apparaît sur l'image.

jeudi 11 novembre 2021

J'aime le français!

 


Est-ce que ça prend du courage pour clamer son amour pour la langue française en 2021? Malgré toutes les campagnes de publicité du gouvernement qu'on entend et voit dans les médias, ça ne fait pas très « in » de dire qu'on aime le français.

Ça fait une escousse que j'ai envie d'écrire ce billet et pourtant, je le remettais constamment à plus tard. Et puis, il a fallu qu'il se passe toute une série d'événements pour que je me décide enfin.

Je gagne ma vie en jouant avec les mots. Depuis toujours, j'ai aimé découvrir de nouveaux mots, les assembler, les entre-mêler, leur donner du sens, leur donner une nouvelle vie. J'aime aussi lire ce que les autres font de ces mots, voir jusqu'où l'imagination peut les porter. 

Oui, le français n'est pas toujours une langue facile. Il y a des exceptions, des lettres muettes qui nous compliquent la vie et tout un tas de règles grammaticales. Et pourtant, si on se donne la peine, il est possible de l'apprivoiser, de l'apprécier, de l'aimer, même!

Je ne suis pas une puriste du français. Vous l'avez vu, j'ai utilisé un mot en anglais dans le premier paragraphe. Scandale? Non! Parce que le français est vivant. Il s'inspire de ce qui l'entoure. Il se transforme et s'adapte.

Pour moi, il n'y a pas « un » français, il y a plusieurs français. Qui prennent toutes sortes de couleurs et d'accents selon les villes, les régions, les peuples. Et c'est ça, la beauté du français. Ce n'est pas une langue figée dans le temps. C'est une langue qui évolue avec ceux qui la parlent. Du coup, j'adore découvrir les expressions d'ici et d'ailleurs.

Par contre, je crois qu'il est important de parler et d'écrire un français correct. T'sé, ce n'est pas parce qu'on se texte qu'il faut écrire en acronyme. J'ai toujours porté une attention particulière à ça. Je texte toujours comme si j'écrivais un courriel. Oui, ma fille me répond en « français codé », mais je sais aussi que ça l'amène à mieux écrire, à lire un français structuré, à voir l'importance de la langue.

C'est un exemple de petit geste. Avec ça, je veux dire qu'il nous appartient à chacun de nous, francophones ou francophiles, de faire notre part pour faire la promotion du français. Écoutez les chansons de Patrice Michaud, vous n'entendrez jamais un mot d'anglais. Ce n'est pas anodin.

Je suis dans le milieu des technologies où les expressions en anglais sont légions. D'ailleurs, depuis que je suis des cours à l'université dans ce domaine, cela me saute aux yeux constamment. Il y a du travail à faire dans ce domaine. À la dernière session, quand l'enseignant parlait de « cloud computing » et d'« IoT », je lui ai remis un travail qui parlait d'infonuagique et d'internet des objets.

Bref, pour moi, c'est ultra important de faire un effort et de porter une attention particulière pour vivre en français. Ça fait partie de mes valeurs. Il faut dire que j'ai grandi dans un milieu où c'était valorisé. Il y a des familles où, à l'arrivée d'un nouveau membre qui ne parle pas français, on s'empresse de lui donner des notions de base pour qu'il apprenne rapidement les rudiments. Il y a d'autres familles où on se met tout simplement à parler le langage de l'autre. J'ai grandi dans le genre de famille qui est dans la première catégorie.

Et tout ça ne veut pas dire que je suis fermée aux autres langues. Au contraire, je me considère comme étant bilingue en anglais (même si j'ai un accent terrible), j'ai une base en espagnol et je connais quelques mots dans d'autres langues. Je trouve que c'est important, et même nécessaire, de connaître plusieurs langues.

Ce n'est pas parce qu'on chérit une langue qu'on ne peut pas en maîtriser d'autres. Pourquoi s'emmurer dans un univers alors qu'on peut en découvrir plusieurs? Au Québec (et même au Canada), on a trop longtemps vécu dans cette dualité : français et anglais, un ou l'autre ou les deux. Et pourquoi pas autre chose? En Europe, il n'est pas rare de croiser des gens qui parlent trois, quatre et même cinq langues.

Pour moi, c'est un symbole d'ouverture à l'autre. C'est une richesse incroyable de découvrir d'autres langages, ce qui conduit à la découverte d'autres cultures. 

Le français fait partie de l'ADN du Québec (et du Canada aussi, ne l'oublions pas). Cela doit demeurer. Il fait partie de notre histoire et de notre culture. Il appartient à chacun d'entre nous de le mettre en valeur. Cela demande de la vigilance, de la persévérance et de la fierté. Chacun à sa façon. Ça pourrait devenir « in » de bien s'exprimer en français et de rejeter la condescendance de certains à l'endroit des francophones.


Ajout du 13 novembre :

Cette citation avec laquelle je suis entièrement d'accord.

« La langue est une chose vivante, qui évolue, et le français vieillit bien, dit-elle. Il n’y aura jamais de grammaire parfaite du français parce qu’il vit, justement. Le jour où la grammaire du français atteindrait la perfection, ce serait parce qu’il est mort, comme le latin. » 

Karol-Anne T. Auger, président de la section Centre-du-Québec de l'Association québécoise des professeurs de français et enseignante au collègue Saint-Bernard, à Drummondville.

mardi 2 novembre 2021

Donner vie à un événement virtuel #RADN

 


Depuis juin, je suis chargée de projet en transfert de connaissances pour le Réseau ADN. Le quoi? Le réseau des agents de développement culturel numérique. Un acronyme qui porte tout son sens, car il s'agit d'une communauté de pratique qui compte une quarantaine de membres, travaillant pour différents organismes culturels situés un peu partout sur le territoire québécois. Leur mandat : accélérer la transformation numérique du secteur culturel. Bref, ils sont devenus l'ADN de cette transformation dans le milieu de la culture au Québec. 

C'est un mandat à temps partiel, à travers tous les autres projets qui occupent mon automne (trop) chargé! Un mandat très stimulant puisque j'avais participé à mettre sur papier l'idée derrière ce réseau alors que j'étais encore chez Québec numérique. Et aussi, parce que le transfert de connaissances, j'aime ça! J'en fais aussi beaucoup avec l'École branchée (même si on ne le nomme pas comme ça!).

Au cours des derniers mois donc, j'ai jeté les bases de la Stratégie de transfert de connaissances de ce réseau qui a vu le jour en 2019 et dont les membres ont réalisé tant de beaux projets, encore trop souvent méconnus. L'objectif de la Stratégie de transfert est justement de présenter un portrait du Réseau presque trois ans après sa création, de nommer « c'est quoi être un ADN » et « comment la communauté de pratique prend forme ». C'est aussi une occasion de partager des exemples concrets de retombées, parce qu'il y en a eu (beaucoup), bien sûr.

La Stratégie se met en marche et nous avançons rapidement. Je vous dévoile d'autres informations sous peu. En attendant, je vous parle de la Rencontre nationale qui se déroulera les 3, 10, 17 et 24 novembre, en avant-midi. 

Deux fois par année depuis 2019, les ADN se réunissent pour une Rencontre nationale. D'abord en personne, puis en virtuel, pandémie oblige. Nous avions espoir pour cet automne, mais la situation était encore trop incertaine au moment de prendre la décision. Voilà pourquoi quatre demi-journées sont à l'horaire. Après un an et demi de pandémie, la fatigue numérique s'installe. On ne passera pas des journées entières devant notre écran.

Grâce à l'ingéniosité de l'animatrice de la communauté, ma collègue Annie Chénier, les quatre avant-midis devraient se dérouler dans l'action et le partage. Le thème de cette année : « La pratique ADN : la définir et la partager pour faire émerger une culture numérique forte ». À la fin du mois de novembre, les membres de la communauté ADN seront en mesure de vous présenter le fruit de leurs travaux. Des ateliers de travail sont prévus sur le transfert de connaissances dans les organisations, sur le partage des réalisations des chantiers issus de la communauté et sur la définition du rôle d'ADN. Ce sera du travail de coconstruction de groupe. Et, il y aura un wiki qui sera dévoilé à la fin! 

Mais, voilà, donner vie à un événement virtuel et créer un sentiment de groupe, l'effervescence de la réunion, ce n'est pas si évident. Nous avons donc imaginé un kit du participant qui a été envoyé par la poste aux ADN (voir la photo). Avec un peu de personnalisation à faire et des indispensables bonbons et autocollants! Nous espérons que cela contribuera au plaisir de participer à distance. 

Hier, j'ai lancé un appel à tous les ADN afin qu'ils partagent des photos de leur kit du participant dans les réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn, Twitter, TikTok, etc.). Puis, qu'ils continuent à publier dans les réseaux tout au long des activités de novembre afin de créer une effervescence. Le mot-clic utilisé sera #RADN. Surveillez-le. 

Ce sera une façon de garder des traces de cette Rencontre nationale, même si on la vit à distance. Ce sera notre façon de partager ce que l'on vit ensemble. J'espère qu'ils seront nombreux à embarquer dans le mouvement #RADN. 

Un merci spécial à tous les collaborateurs de cette 7e Rencontre nationale des ADN :

  • L'ingénieuse animatrice de la communauté, Annie Chénier;
  • La quarantaine d'ADN eux-mêmes, avec mention spéciale au nouveau groupe FAB ADN (fabricants de sens autour du wiki en devenir);
  • Jean-Robert Bisaillon et Antoine Beaubien, en soutien indispensable à la création du wiki (Merci d'avoir embarqué dans cette aventure en construction!);
  • Marie-Pier Thibault et Véronique Langlais de Québec numérique pour la logistique événementielle;
  • Sonia Racine de Communagir pour l'accompagnement en transfert de connaissances;
  • Olivier Ross, pour un petit volet plus ludique;
  • Valérie et Mathieu au ministère de la Culture et des Communications, qui nous donnent un appui fort et nécessaire.
À suivre...


dimanche 10 octobre 2021

Techno et développement durable

Au fur et à mesure que l'on s'intéresse à la lutte aux changements climatiques et au développement durable, les regards se tournent sur les impacts du numérique sur notre planète et notre société. La pandémie a particulièrement mis ses préoccupations en exergue. 

Aujourd'hui, des études révèlent que le secteur des technologies est responsable de 3% (certains disent 4%) des émissions mondiales de carbone, ce qui équivaut aux émissions du secteur aérien. De ce 3-4%, plus de 15% seraient attribuables uniquement aux centres de données informatiques (le fameux « cloud »). Quand même, hein?!

Cet automne, je suis inscrite au cours Les SIO et le développement durable à l'Université Laval. Je crois que c'est le « timing » parfait pour suivre ce cours. Alors qu'il y a quelques années, ceux qui parlaient de GreenIT se faisaient regarder un peu bizarrement, le terme ecoTIC (belle traduction) a maintenant fait son apparition dans le vocabulaire. De plus, les projecteurs se tournent de plus en plus vers les 17 objectifs du développement durable de l'ONU (vous savez, la petite épinglette multicolore du Dr Aruda?).


Et puis, l'actualité est riche en sujets à aborder à chaque semaine sur tous les aspects (économique, social et environnemental) de l'impact des technologies dans notre société. Google a annoncé la semaine dernière qu'il allait offrir l'option du trajet le plus écolo aux utilisateurs de son service d'itinéraire. L'Union européenne voudrait imposer un port de chargement unique pour l'ensemble des appareils électroniques. La multiplication des centres de données amène des questionnements sur l'utilisation de l'énergie et suscite la recherche d'une infonuagique plus responsable (le « fog » ou le « edge » computing). Et même l'éthique des travailleurs du numérique devient préoccupant (lire ici, les Facebook files). Cela va bien au-delà de l'obsolescence programmée dont on parle aussi depuis quelques temps.

Chaque discussion pendant le cours, et aussi sur le forum entre les étudiants, ramène inévitablement à l'importance d'être dans la nuance. Tout n'est jamais noir ou blanc. Pour chaque décision que l'on prend (effet direct), il y aura un effet pervers ou un contre-coup (effet indirect). Les technologies peuvent faire à la fois partie des solutions et des problèmes.

J'aime l'idée que le numérique peut faire partie des solutions pour un développement plus durable. Mais il faudra l'utiliser de manière plus réfléchie, plus stratégique. Il faudra prendre le temps de se poser les bonnes questions et d'y répondre en pesant tous les aspects. À chaque époque ses enjeux éthiques!

Gilles Babinet du Conseil national du numérique en France, abonde dans ce sens aussi. Il cite l'exemple de l'optimisation des chaînes de transport logistique, mais aussi celui du chauffage intelligent que nous pouvons installer chez soi. Ce ne sont que deux propositions parmi tant d'autres. Les exemples sont nombreux.

La mi-session arrive bientôt. Et l'examen, en présentiel! Je ne sais vraiment pas à quoi m'attendre comme examen. Ce que je sais, c'est que ce cours est riche en réflexion et qu'il démontre l'omniprésence du numérique dans nos vies, ses multiples facettes et la nécessité (l'urgence?) de se questionner sur nos usages et nos comportements. Je vous en reparle bientôt!




dimanche 3 octobre 2021

La revanche du numérique mais...

 


La dernière année et demie a été un peu comme la revanche du numérique pour ceux qui n'y croyait pas vraiment, qui tardaient à emboîter le pas, qui essayait encore de se mettre la tête dans le sable. Que cela leur déplaise ou non, le numérique a fait en sorte que la planète n'a pas arrêté de tourner et que la vie a pu continuer d'une certaine façon.

Nos enfants sont « allés » à l'école, nous avons acheté des biens essentiels (ou non) en ligne, nous avons gardé le contact avec nos parents et amis, nous avons travaillé (beaucoup trop) derrière nos écrans, etc. 

Il faut parfois un électrochoc pour entraîner le changement. Celui-là en a été tout un.

Finalement, certaines personnes se sont rendues compte que ce n'est pas si pire que ça, le numérique, et elles ont appris à vitesse grand V. En un an et demi, on a gagné un bon dix ans d'évangélisation pro-numérique.

Maintenant, un effet pervers nous guette. Celui de prendre pour acquis que, désormais, TOUT le monde est numérique et comprend comment ça marche.

C'est ici que la notion de compétences numériques entre en ligne de compte et qu'il faut faire quelques nuances.

Bien avant la pandémie, on parlait de fracture numérique - entre les utilisateurs et les non-utilisateurs de technologies, entre les branchés à Internet à basse ou à haute vitesse. La fracture numérique se dessine aussi de plus en plus parmi les utilisateurs du numérique eux-mêmes.

« Le fossé numérique continue de se creuser en raison de la pandémie, et les "maîtres du changement" définiront l'avenir », lit-on dans un communiqué de presse de l'entreprise de services-conseils Accenture.

Bref, ceux qui avait une longueur d'avance continuent de progresser. Pour les autres, ce n'est pas parce que tu as un téléphone mobile entre les mains que tu es compétent numériquement. Ce n'est pas parce que tu as un compte Facebook que tu es nécessairement un utilisateur avisé du Web. Ce n'est pas parce que tu as commandé des biens sur Amazon que tu es à l'abri des cyberfraudeurs.

La compétence numérique se décline de multiples façons. Au Québec, le ministère de l'Éducation la segmente en 12 dimensions : habiletés technologique, pensée critique, culture informationnelle, collaboration, production de contenu, etc. J'ai récemment publié sur le site de l'École branchée un article qui présente 3 outils pour évaluer sa compétence numérique.

Bref, la compétence numérique, c'est quelque chose de complexe et cela demandera qu'on s'y attarde... et pas seulement auprès des jeunes. Lorsqu'on pense à la compétence numérique, on pense tout de suite aux écoles et aux jeunes. Mais, il y a des adultes, des travailleurs, des personnes âgées qui ont tout à gagner à mieux saisir les subtilités de cet univers. 

Pour le moment, les initiatives sont éparses et souvent fragiles, dépendantes de financement public non-récurrent. Communautique offre des formations pour les personnes en situation de pauvreté. Alphanumérique offre des formations en ligne et dans les bibliothèques. D'ailleurs, une bonne partie des activités de littératie numérique passe par les bibliothèques, principalement dans les grandes villes. En région, c'est plus difficile. 

On aurait tout à gagner à mieux organiser et à pérenniser ces initiatives. Autrement, tout le monde apprend sur le tas, comme on dit, et pas toujours de façon adéquate.

Les jeunes

Je dis qu'il ne faut pas seulement parler des jeunes, mais il faut bien sûr en parler. L'un de mes cheval de bataille, depuis plusieurs années, c'est d'ailleurs le développement de la compétence numérique chez les jeunes.

Je fais notamment partie de la Table de concertation intersectorielle et interrégionale en littératie numérique au Québec. Il s'agit d'une initiative du Secrétariat à la jeunesse du gouvernement du Québec, qui est piloté par le Printemps numérique. J'y suis à titre de représentante de l'École branchée. J'y suis aussi par intérêt personnel. Nous nous rencontrons périodiquement pour partager des réflexions et actions potentiels. 

Plusieurs adultes croient, à tord, que les jeunes natifs du numérique sont des supers utilisateurs des technologies. Oui, ils savent « gamer » pendant des heures, publier des statuts sur des réseaux sociaux, se connecter en réseau avec leurs amis. Mais...

Savent-ils compléter un formulaire administratif en ligne? Savent-ils utiliser un logiciel de traitement de texte pour écrire leur CV, par exemple? Savent-ils rechercher des informations de façon structurer sur le Web? Tout ceci doit s'apprendre.

Des auteurs parlent aujourd'hui de jeunes analphabètes numériques. Le professeur français Jean-François Cerisier écrivait récemment dans un article : « Il faut reconnaître que les pratiques intensives et la dextérité dont la plupart d'entre eux font preuve dans l'utilisation de leurs smartphones nourrissent efficacement une illusion d'expertise ».

Accompagner les jeunes dans leur utilisation des technologies n'aura jamais été aussi nécessaire. Je ne pense pas que c'est en instaurant une semaine sans réseaux sociaux qu'on arrivera à quelque chose de concluant. Il faut d'abord accompagner les enseignants et les parents afin que ceux-ci se sentent mieux outillés et comprennent un peu mieux de quoi il en retourne avec les enjeux et les défis du numérique, et aussi avec toutes ses possibilités.

Cette semaine, lors de la Consultation sur la santé des jeunes et l'utilisation des écrans, on a dit que « les parents d'aujourd'hui seraient "démunis", déboussolés et en quête de balises » au sujet de l'utilisation des appareils technos par leurs enfants. On a aussi dit : « Les professeurs ont besoin d'informations et de ressources pour utiliser judicieusement la technologie ». C'est révélateur. 

La pandémie a forcé tout le monde à prendre l'autoroute du numérique. Maintenant, nous devons prendre le temps de lire le manuel de l'utilisateur et le code de conduite pour être certain de ne pas faire trop d'accident et de poursuivre notre chemin en toute confiance.

La pandémie a mis en lumière l'importance cruciale de la littératie numérique dans notre société. Saisissons l'occasion pour favoriser l'apprentissage pour tous et ne passons pas à côté de ce moment historique.



vendredi 3 septembre 2021

Organisation 101 (ou à peu près)

 

Il y a quelques semaines, j'ai publié un billet que je concluais en disant que j'étais à la recherche de suggestion pour mieux organiser mon temps, pour mieux me concentrer sur des tâches à réaliser et pour avoir un horaire de travail moins éclaté.

Quelques personnes m'ont fait des suggestions et j'ai commencé à expérimenter quelques trucs. Je tenais donc à faire un retour afin de garder des traces de ma démarche. Qui sait, cela pourra peut-être aider d'autres personnes? L'organisation du temps et du travail semble quand même une préoccupation pour plusieurs personnes. 

D'ailleurs, je remercie Stéphanie Paquet, Audrey Miller, Mélanie Jacob et David Lessard, qui m'ont répondu sur LinkedIn et qui m'ont inspiré.

Alors, voici mon humble contribution au temple de l'organisation :

- Faire une liste des  choses à faire pour la semaine : Le dimanche soir, je fais une liste de choses à faire. Je vide mon cerveau de tâches autant personnelles que professionnelles. Un peu comme le suggérait Mélanie Jacob. Je les coche au fur et à mesure qu'elles sont réalisées. Pour le moment, je les mettais en désordre. Une amie me suggère de faire un autre tri et de les classer par « urgent » et « important » ou non. 

Au fur et à mesure que la semaine avance, je refais la liste avec des tâches plus micro qui s'ajoutent et je me fixe des objectifs à atteindre pour la fin de la semaine. Le vendredi, j'ai une liste précise de tâches à faire et quand je les ai accomplies, je me permets d'arrêter, quitte à reprendre quelques trucs le samedi matin (mais pas plus). Je dois décrocher après.

- Définir des plages horaires et se concentrer : Le dimanche aussi, je revois mon agenda de la semaine. Je bloque des cases dans mon agenda (matinée ou après-midi) pour des clients et des tâches spécifiques (rédaction, recherche, appel, etc.). Et surtout, je m'en tiens à cela! Cela m'aide vraiment à garder le cap sur un mandat précis à la fois.

Lorsque j'embarque sur un bloc, je me donne un objectif en fonction des tâches à réaliser et je me concentre là-dedans. Lorsque je vois que mon esprit divague, je prends une pause, normalement après 45-50 minutes, comme dans la méthode Pomodo, suggérée par Audrey, qui semble se faire naturellement.

- Fermer les notifications : Ah ces fameuses notifications. Elles proviennent de partout et peuvent concerner autant le perso que le pro. Pour certaines périodes de la journée, il faut mieux les fermer complètement ou les ignorer. J'y arrive plutôt bien jusqu'à maintenant. Lorsque l'heure du dîner approche, je me permets de jeter un regard et en milieu d'après-midi. Mais je me rends compte que c'était devenu une source importante de distraction pour moi.

Même pour le « petit coup d'oeil » qu'on jette aux médias sociaux. Je limite vraiment mon temps et quand je vois des articles intéressants, je les enregistre pour plus tard. Une fois par semaine, je refais le tour de mes enregistrements et je lis ce qui m'intéresse encore puis j'annule les enregistrements.

- Utiliser la fonction Programmer l'envoi pour les courriels : Je regarde moins mes courriels en cours de journée. Je ferme même complètement mes Gmail (oui, oui, mes!) à certains moments. Je fais un blitz de suivi en fin de journée ou le soir (oui, je n'y échappe pas) mais je programme les envois pour le lendemain. (Si vous recevez des messages de moi, le matin, je suis démasquée, je les ai peut-être rédigés en soirée.)

- Utiliser une étiquette « En attente d'un retour » dans ma boîte de courriels : À la suggestion de Stéphanie Paquet, j'ai créé un dossier « En attente ». Je dépose tous les courriels que j'envoie et pour lesquels j'attends une réponse. Je vais prendre l'habitude d'y jeter un oeil régulièrement afin de relancer les destinataires au besoin. Cela aide grandement à alléger la charge mentale.

- Prendre une vraie pause le midi : Pendant longtemps, je me suis entraînée le midi pour décrocher. Depuis que je travaille de la maison à temps plein, j'ai plus de difficulté à arrêter le midi. Pourtant, ça me fait tellement de bien! J'ai essayé l'entraînement le matin, mais je préfère le midi, car ça permet vraiment de couper la journée en deux. Certains jours, il faut que je me parle fort pour arrêter pour vrai. Autrement, je continue à travailler mais à 15h, je suis creuvée.

- Arrêter en fin de journée (quitte à reprendre un peu plus tard) : Lorsque la journée a été productive, je dois arrêter de me sentir coupable d'arrêter à 16h de travailler. Généralement, je continue quand même jusqu'à 17h environ, quand ma fille revient de l'école. Là, je ferme l'ordi (pour vrai), quitte à reprendre plus tard en soirée, mais pas sans avoir été prendre une marche à l'extérieur après le souper. Je me rends compte que cette coupure franche fait terriblement de bien à mon cerveau.

- Se donner le droit à l'erreur : Par-dessus tout (et cela devrait probablement être le premier point), je me donne le droit à l'erreur. Ce ne sont pas toutes les journées qui se déroulent comme prévu. Parfois, tout fout le camp pour X raisons. Pis, c'est ben correct, il faut l'accepter. Il y a aussi des journées où je suis plus fatiguée et donc moins productive, mais elles sont plus rares, depuis que j'ai aussi repris le contrôle sur mes heures de sommeil (ce serait une autre histoire à raconter).

Je suis encore en expérimentation. Je le serai probablement toujours de toute façon. Mais au moins, depuis quelques semaines, j'ai l'impression d'avoir repris le contrôle, d'être moins éparpillée et d'arriver à être plus productive. C'est un gros plus pour moi. Je continuerai de rester à l'affût de nouveaux trucs, mais je crois avoir déjà trouvé une formule pas pire gagnante pour quelque temps.

Continuez de partager vos trucs et, si vous essayez les miens, vous m'en donnerez des nouvelles!


mardi 31 août 2021

Une rentrée pas comme les autres

 



Hier était jour de rentrée scolaire. Nouvelle école. Nouveau programme. Cela annonçait donc de nouvelles péripéties. Il n'en fallait pas plus pour que j'ai envie de reprendre le clavier pour vous raconter quelques anecdotes croustillants en lien avec le retour à l'école de ma fille.

La rentrée scolaire est toujours un moment de fébrilité. C'est stressant et enthousiasmant en même temps.  Une rentrée sous la pluie, fait plutôt rare, disons-le, cela ne pouvait pas être une journée comme les autres.

Dès que ma fille a commencé à me raconter sa journée à son retour, j'ai été propulsé dans une sorte de « flashback ». Je suis dit que, finalement, le secondaire, c'était pas mal pareil qu'il y a 25 ans!

Depuis trois ans, elle évoluait dans un programme avec iPad. Le seul objet qu'elle transportait à tous les jours. Le choc a été intense pour elle, lorsqu'elle s'est rendue compte qu'elle aurait besoin d'un « énorme » cartable par matière. Moi, j'étais utopiste (comme toujours) et je me disais que ça ne serait pas si pire que ça de revenir à un mode plus traditionnel. Mais disons que le papier a encore un bel avenir dans nos écoles. Surtout avec un agenda où la moitié des pages sont des règlements et consignes.

Au-delà du papier, ce qui me renverse, c'est l'attitude de certains enseignants qui entrent en classe et « embarquent » dans le programme, sans même demander « Comment ça va? » à leurs élèves. Des élèves qui entrent dans une nouvelle école pour la plupart, qui sont donc dans un nouvel environnement et qui viennent de sortir d'une année scolaire chaotique, soit dit en passant. Un peu d'empathie pourrait être de mise au lieu du « pilote automatique », parce que « nous avons beaucoup de choses à voir et il ne faut pas perdre de temps ». Ces prof ont l'air hyper organisés, mais sont-ils en contrôle de leur classe? Sauront-ils entretenir la flamme chez leurs élèves?

Et puis, il y a les groupes d'élèves qui sont formés de façon aléatoire par la direction. Comme ma fille qui se retrouve dans une classe, pour une seule matière heureusement, composée presque exclusivement d'élèves ayant échoué cette matière l'année dernière. Elle y trouvera sa place, mais elle a d'abord fait demi-tour en entrant dans le local, ne reconnaissant aucun élève, elle était convaincue qu'elle s'était trompée de lieu.

Finalement, impossible de passer sous silence, le fameux code vestimentaire qui prend (trop) de place dans nos écoles secondaires. On ne règlera pas ce débat ici. Je suis d'accord pour dire qu'il faut des limites, mais il ne faut pas en faire une fixation pour autant. Rappel des enseignants, gardiens de codes dans les corridors, rappel à l'intercom. Cacher ce ventre, cette épaule ou ce genou que je ne saurai voir. D'ailleurs, « vous savez les gars, ce n'est pas pour vous le code, c'est pour les filles. Alors, les filles, écoutez bien, vous êtes mieux de le respecter, car je vois tout », dixit une enseignantE. 

25 ans plus tard, même discussion, même combat. 

Tout ceci me porte à poser 4 constats, qui sont aussi des évidences : la transformation numérique est loin d'être terminée, l'effet enseignant est tellement important, déterminant même, il suffit de peu pour démotiver un élève, pourrions-nous en finir avec le code vestimentaire une bonne fois pour toute.

La fin du secondaire, ce qu'on appelle « high school » en anglais, c'est une période tellement déterminante pour nos jeunes. Ils se forgent une identité, ils devront faire des choix de carrière, basés sur leurs intérêts personnels. Mais ce choix de carrière dépendant souvent de leurs résultats scolaires. La personnalité d'un enseignant peut faire tout basculer pour certains élèves. L'organisation de la vie dans l'école aussi.

Je peux tellement comprendre que certains jeunes ne cadrent pas du tout dans le modèle qu'on entretient année après année dans certaines écoles, rigide et non adaptatif. S'ils ne sont pas bien soutenus par leurs parents, ils doivent décrocher assez vite. 

On ne le répétera jamais assez, l'école devrait être un lieu de découvertes et d'apprentissages. Cela doit aussi et surtout être un lieu pour avoir du plaisir, s'accomplir, grandir. 

Je ne suis pas négative face à cette première journée d'école. C'était une première, justement. Je suis convaincue qu'il y a du beau dans chaque journée. Je dis à ma fille : « Amuse-toi! » à chaque matin lorsqu'elle quitte pour prendre le bus. Il y a toujours une façon de se faire une place et de réussir, même si le système ne nous facilite pas toujours la vie. On entreprend donc cette nouvelle année avec optimisme.

La deuxième journée est en cours. Je sais seulement que le cours d'anglais est « chill ». S'il le faut, je reprendrai le clavier pour vous ce soir ou demain. En attendant, j'essaie de me faire à l'idée que je dois recommencer à faire des lunchs!

Bonne rentrée!




mardi 10 août 2021

Ralentir ou arrêter?

 


Parfois, il ne suffit pas de ralentir, il faut arrêter. C'est le constat que j'ai fais au milieu de l'été.

La dernière année et demie m'a rappelé l'importance de trouver l'équilibre et de me concentrer sur l'essentiel. Et pourtant, c'est tellement facile de dire « oui » à tout et de se laisser encombrer par toute sorte de tâches ou de projets superflus. Il faut dire que la dernière année et demie a aussi été un défi d'organisation et de gestion des priorités. Bonjour la fatigue mentale!

Dans ces moments, il faut refaire le focus sur ce qui compte vraiment, garder le positif avec soi, mettre de côté le négatif. Cela a toujours été important pour moi.

Facile à dire, moins facile à faire. Surtout que je suis de celles qui ont beaucoup de difficulté à tout fermer, même en vacances. Et puis, il y a du négatif qui ne s'efface pas, même avec un « effaceur magique ». Et, bien sûr, il y a les aléas de la vie auxquels il faut bien faire face (un peu trop nombreux à mon goût ces temps-ci).

Au début de l'été, mon cerveau avait définitivement besoin d'une pause. Il était surchargé, encombré. 

Parfois, ralentir ne suffit pas, ne suffit plus.

Il faut arrêter. Prendre le temps de fermer quelques onglets qui restent ouverts de façon perpétuelle dans son ordinateur, mais surtout dans sa tête. Faire un bon ménage.

Je suis une passionnée. Je voudrais tout faire. Mais je ne peux pas. Je dois faire des choix. 

Dans un courriel, au début de l'été, Leticia Lacroix, du Printemps numérique, écrivait: « Le temps passé en dehors du travail stimule la créativité et les vacances favorisent la santé mentale ». C'est tellement vrai!

Mon cerveau carbure à la productivité et aux idées. Il a besoin de repos pour refaire le plein d'inspiration. Si non, il se fatigue vite et les idées ne viennent tout simplement pas.

J'ai pris des vacances, j'ai même arrêté quelques jours de plus. J'aimerais réapprendre à faire le vide, pour vrai, à me reposer. Prendre le temps d'arrêter au lieu de juste ralentir. 

Les spécialistes le disent : « Il faut décompresser tous les jours ». Ce sera mon défi de l'automne : réapprendre à fermer des onglets le soir pour ne les réouvrir que le lendemain matin, faire le vide pendant la fin de semaine pour revenir en meilleure forme le lundi matin.

Je vois la rentrée qui arrive. Le rythme au ralenti de l'été tire à sa fin. Tous les beaux projets passionnants sur lesquels je travaille reprendront de la vigueur. J'ai hâte, mais en même temps, je suis à la recherche de suggestions pour mieux organiser mon temps, pour mieux me concentrer sur des tâches à réaliser, pour avoir un horaire de travail moins éclaté. Bref, pour permettre à mon cerveau d'être plus efficace et d'avoir des pauses plus régulières.

Je dois partager mon horaire entre rencontres, réunions d'équipe et périodes de rédaction. Vous faites quoi, vous? Est-ce que vous concentrez toutes les rencontres la même journée? En après-midi seulement? Le matin? Partagez-moi les trucs qui marchent pour vous. Cela pourrait sans doute m'inspirer quelques essais dans les prochaines semaines. Je vous en redonnerez des nouvelles.