dimanche 29 mai 2011

L’art de communiquer sur le Web

Nadia Seraiocco, conseillère en communication Web et réseaux sociaux, a présenté à une trentaine d’éditeurs québécois une nouvelle façon de planifier un lancement de livre, en utilisant le Web, lors d’une formation sur l’importance des réseaux sociaux, offerte par l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).

La façon de faire des communications a bien changé depuis l’époque où j’ai terminé mon baccalauréat en communication publique, il y a dix ans. À cette époque, le Web en était encore à ses balbutiements. Facebook et Twitter n’existaient pas. Puis, tout a déboulé à une vitesse fulgurante… et il a fallu s’adapter.

Car, c’est bien de cela qu’il s’agit. Suivre le rythme. S’adapter aux tendances. Dans cet univers en mouvement, il faut demeurer à l’affût au risque d’être dépassé, ne pas avoir peur d’y aller d’essais et d’erreurs. Et moi, j’adore découvrir de nouvelles façons de communiquer. J’ai connu les deux côtés du monde des communications, d’abord comme journaliste et maintenant du côté des relations publiques! Je me sens comme un poisson dans l’eau du bocal du Web et des réseaux sociaux!

Voilà, sans doute pourquoi, la conférence de Mme Seraiocco m’a beaucoup intéressé. Je ne sais pas trop comment elle a été reçu par les autres participants, mais j’ai beaucoup aimé. Pas que j’y ai appris tant de nouvelles choses, mais quelques confirmations qui m’ont bien plu.

Communiqué en 2011
Alors, en 2011, on n’écrit plus un communiqué, on ne planifie plus une annonce officielle, on n’organise plus une conférence de presse comme avant! Certains s’en désoleront. Je dis que c’est un défi et qu’il faut apprendre à le relever!

Dans un monde où les informations filent à la vitesse de l’éclair, il faut pouvoir se démarquer, se constituer un réseau bien à soi (voir mon autre texte sur la présence dans les réseaux sociaux). Il ne s’agit plus seulement de préparer un communiqué de presse et de l’envoyer à une liste de médias. Il faut le propulser dans son réseau. Outre les médias traditionnels, le Web est un extraordinaire terrain de jeu pour le bouche à oreille!

Parlons-en du communiqué de presse! Son lead (le premier paragraphe) n’aura jamais eu autant d’importance! Je dirai même que seule la première phrase et même le titre compte. Car, c’est ce qui permettra de capter l’attention des gens et de faire en sorte qu’ils liront la suite! Bref, vous avez 20 mots pour convaincre, pas un seul de plus.

Pourquoi? Parce que le communiqué sera lu dans une boîte courriel (le titre doit attirer l’attention du destinataire, autrement il l’enverra à la corbeille aussitôt), sur un écran de téléphone intelligent (pas de place pour s’étendre en verbillage!), sur Twitter (c’est la règle du 140 caractères et de l’utilisation des « hashtag ») ou sur Facebook (il faut être concis là aussi!).

« Si vous avez si peu de mots pour retenir l’attention, en gaspillerez-vous trois ou quatre pour préciser l’évidence? Repensez donc ces mentions telles que « Avis aux médias » ou « À l’attention du chef de l’information ». Elles sont devenues complètement inutiles », indique Mme Seraiocco.

Bien sûr, cette façon de faire vient bouleverser les processus plus corporatifs de plusieurs entreprises. Qu’à cela ne tienne, il faut apprendre à jouer le jeu! Bienvenue à la spontanéité et à l’interactivité! Il faut plonger dans le bocal!

La vidéo : un nouveau moyen de communication
Christian Aubry, également communicateur Web, s’est joint à Mme Seraiocco pour proposer aux participants de communiquer par la vidéo. Bien que ce moyen demande un plus grand investissement en temps, il peut s’avérer utile en certaine circonstance et mérite d’être essayé pour le lancement d’un livre, par exemple.

La vidéo représente une façon différente de diffuser un message, de mettre en valeur un porte-parole, de capter l’attention des médias. Attention, cependant, qu’elle soit trop longue. Encore une fois, le message doit être clair et concis.

En exemple, vous pouvez visionner cette capsule vidéo dans laquelle l’auteur Sylvain Meunier présente son roman L’homme qui détestait le golf. Elle aura réussit à capter l’attention de certains médias peu enclin à parler de littérature lors de la parution du livre. Selon les conférenciers, cette vidéo aura atteint ses objectifs : couverture médiatique amplifiée, participation du public, amélioration de l’image du porte-parole.

La vidéo peut servir en pré-événement. En 2010, l’auteur Patrick Dion avait lancé sur le Web une bande-annonce de son prochain livre Fol allié pour attirer l’attention. La vidéo peut être l’événement. On pourrait diffuser en direct sur le Web un lancement de livre, par exemple. La vidéo peut aussi servir à faire durer un événement dans le temps. On pourrait filmer le lancement et le remonter en courtes capsules vidéo par la suite.

Personnellement, je n’ai jamais essayé la video, mais pense que cela pourrait être intéressant de le faire. Il s’agit de trouver le bon contexte, la bonne annonce ou événement pour le faire. Je pense également qu’il faut s’entourer de gens qui ont des connaissances minimales en video pour ce type de projet.

La planification
Même dans l’univers des communications sur le Web et malgré toute la spontanéité que cela nécessite, il y a des règles qui ne changent pas! Ainsi, la planification demeure importante. En ce sens, voici deux aides-mémoire :

La promo d’un produit : créer un événement
•Timing : Planifier l’avant, le pendant et l'après
•Médias : Penser aux contenus et contraintes associés à chaque média
•Contenus : Créer des contenus appropriés pour chaque phase (photo, document, clip etc.)
•Planification : Établir un calendrier
•Rétroaction : Mesurer les résultats de chaque action pour s'ajuster au besoin

Lancement d’un livre : les étapes
•Pré-événement
–Annoncer l’événement par phases successives avec des éléments à partager: ex. couverture, puis extrait etc.
•Événement
–Déterminer le cadre (tweets live, diffusion en direct ou autre).
–Faire connaitre ces éléments à l’avance et diffuser au besoin les noms de comptes, mots-clics, adresses Web.
–Planifier du matériel à diffuser (photo, liens etc.) et inviter les participants (invités, lecteurs, libraires) à partager leur matériel.
•Suivi
-Faire connaitre les retombées positives de votre événement en partageant les résultats (vente, prix, articles etc.).

Les 9 et 10 mai dernier, l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) organisait un Colloque numérique à l’intention des éditeurs. Une occasion pour eux de discuter d’édition numérique, mais également de présence dans l’univers numérique d’aujourd’hui. J’ai assisté à cette formation.

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