samedi 4 février 2017

Une journée de Tendances numériques - troisième partie

Suite de la journée Tendances3, organisée par Infopresse et Socom.

Après les deux conférences d'ouverture, dont j'ai fait un résumé, et le cas de marketing d'influence avec Danone, quelques autres conférences ont retenu mon attention.  

Les leçons de 2016 pour réussir 2017
Alors que 2017 est à peine entamé, Arnaud Granata de Infopresse et Stéphane Mailhiot de Havas Canada ont présenté les leçons à retenir de 2016 pour mieux vivre 2017 (en marketing et communication, bien sûr!).

Leçon 1 : La peur
Bon nombre de consommateurs vivent dans l'insécurité. Le monde change a une vitesse effarante, ils tentent de ralentir le changement. L'une des solution qu'ils ont trouvé est la nostalgie. C'est toujours réconfortant de repenser à son enfance, adolescence et autres souvenirs du passé. C'est ainsi que lorsque Nintendo a annoncé qu'elle relançait sa toute première console, le succès a été monstre.

Leçon 2: Le pouvoir vieillit
Alors que l'on parle constamment des milléniaux (ces jeunes de moins de 30 ans), force est de constater que la population vieillit et que le pouvoir gris augmente. Cela peut être inspirant de s'adresser aux jeunes mais bientôt 50% de la population aura plus de 65 ans. Il s'agit d'un marché extrêmement intéressant pour les entreprises, d'autant plus que ces babyboomers ont des moyens financiers importants.

En passant, saviez-vous que 40% des produits Apple sont vendus à des babyboomers?

De plus, rappelez-vous que c'est la disposition mentale dans laquelle on est qui nous incite à l'adoption des technologies bien plus que l'âge que l'on a.

Leçon 3: La crise de confiance
Les gens ont de moins en moins confiance dans les marques. On n'a qu'à penser aux scandales de Volkswagen et de Samsung en 2016. Les vrais experts d'aujourd'hui deviennent des gens comme vous et moi. On se fit aux recommandations de nos amis ou de personnalités connues qui ont les mêmes intérêts de soi. Le Québec traîne un peu de la patte côté influenceurs mais la tendance ne peut que progresser.

Par ailleurs, les consommateurs ne font plus qu'acheter les produits d'une entreprise. Ils souhaitent aussi connaître les positions de ces entreprises à propos des politiques publiques et des enjeux sociaux avant de consommer leurs produits. C'est ainsi que, pour gagner la confiance du public, les entreprises endossent des causes, exposent leurs valeurs publiquement, s'engager socialement à « créer un monde meilleur ».

Leçon 4: Le technoptimisme
On devient omnubilé par les nouvelles technologies, toujours avide de la plus récente innovation. Les consommateurs ont un intérêt particulier pour les nouveaux objets connectés mais en même temps, ils veulent protéger leurs données personnelles. Ils sont en constante contradiction.
« C'est comme si ils disaient : "Je n'ai plus confiance en personne mais je fais confiance aux algorithmes des réseaux sociaux pour me pousser de l'information". » Ils se retrouvent alors coincés dans le même écosystème en fonction de leurs intérêts de départ, sans réelle opportunité de faire des découvertes autres.

Alors 2017? 

  • Les consommateurs sont en perte de repères. Soyez rassurants et offrez leur des oasis positifs.
  • Les consommateurs, même en ligne, n'ont pas tous 22 ans. N'oubliez pas les boomers qui ont un pouvoir d'achat énorme.
  • Les consommateurs ne font plus confiance aux marques. Revoyez vos communications, car leurs pairs deviennent les experts.
  • La technologie redevient une raison d'espérer. En échange d'un service de qualité, les consommateurs se montrent prêts à partager leurs données d'utilisation et leurs informations personnelles.

Chocolats Favoris: une entreprise de Québec en croissance
L'après-midi s'est poursuivie avec une sorte d'entrevue entre Dominique Brown de Chocolats Favoris et David Desjardins de La Flèche.

À retenir de la part de l'entrepreneur à succès, dont l'entreprise connaît une croissance fulgurante (elle est passé de 70 à 1000 employés en 5 ans):

  • Malgré la croissance, il faut garder l'agilité de refaire la structure de son entreprise à tout moment.
  • La croissance fait en sorte qu'il faut contrer certains mythes auprès de la clientèle. Par exemple, des gens croient que la qualité des produits baissent avec la croissance.
  • L'engagement dans la communauté (en réinvestissant un pourcentage des ventes localement) est l'un des principes directeurs de l'entreprise, bien qu'il soit méconnu.
  • L'entreprise doit faire encore mieux son marketing et ses communications pour démontrer cet élément.
  • L'entreprise devra trouver son point d'équilibre entre le commerce électronique et le commerce de détail.
  • Il faut avoir le souci d'améliorer l'expérience des clients (en boutique ou virtuel) de toutes les façons.
  • Avec son application ChocoFan, l'entreprise a trouvé une façon nouvelle d'amener les utilisateurs à accumuler des récompenses. Faire des achats n'est pas la seule façon d'obtenir des points. Des défis sont proposés à chaque semaine. En partageant les résultats sur les médias sociaux, les utilisateurs peuvent multiplier leurs points.
En conclusion, les deux conseils de M. Brown pour les entrepreneurs ou futurs entrepreneurs:
1- Ayez une vision claire de l'endroit où vous voulez aller.
2- Entourez-vous d'une équipe solide pour y aller. 

L'ère du marketing cognitif: la nouvelle forme d'intelligence de marque
Cette dernière présentation faite par Marc Blanchard de Havas (New York) et Carolyn Calzavara de IBM Watson (Chicago) a permis de constater que l'intelligence artificielle n'est plus du tout de la science-fiction et que la personnalisation à l'extrême des produits numériques est bel et bien d'actualité.

L'un des enjeux des entreprises est la connaissance de leurs clients et de leur marché cible afin d'offrir des produits et services de plus en plus personnalisés. Le constat est brutal pour certaines entreprises: « L'expérience personnalisée n'est plus une option ». 

Par exemple, une page web pourra être dupliquée en plus d'une dizaine de versions différentes. Chaque version sera présentée à une clientèle différente que l'on pourra identifier / détecter de diverses façons (client connecté dans un environnement sécurisé, adresse IP, etc.)

Les consommateurs sont bombardés de toute part par les marques. Ces dernières se doivent de cibler chacune de leur action au maximum (et même de choisir le moment idéal pour la mettre en application) pour s'assurer de rejoindre les bonnes personnes et d'éviter de les déranger. La conversation devient hyper-personnalisée, presque du « one on one ».

Les entreprises créent désormais leur valeur à partir des données qu'elles peuvent obtenir de la part de leurs clients. Facebook ne produit rien, Airbnb ne détient aucun hôtel, etc. Les clients seront prêts à partager leurs données personnelles en échange d'un service de haute qualité.

Dans ce contexte, chaque contenu créé et partagé doit être conçu en vue de susciter une interaction avec le client, mais aussi d'encourager le prochain engagement qui viendra plus tard.

En ce qui a trait à l'intelligence artificielle, les deux conférenciers ont présenté Watson, un programme informatique qui traite des données presque comme un être humain. Watson a fait ses preuves en remportant une compétition au célèbre quiz Jeopardy aux États-Unis et il a fait un travail formidable pour analyser les réactions en temps réel sur les médias sociaux pendant la dernière soirée électorale américaine.

Parmi les applications impressionnantes de Watson, le nouveau service en ligne de la banque TD. Vous pouvez littéralement avoir une conversation en ligne et en direct avec Alvi. Après avoir répondu à quelques-unes de ses questions, Alvi vous indiquera votre profil d'investisseur et vous donnera des conseils personnalisés, tout ceci simplement en analysant les mots que vous aurez prononcés. Il s'agit d'une application qui pourrait changer la face du conseil bancaire.

Au final, la journée Tendances3 aura été plus que satisfaisante pour les participants. Ce genre de journée agit toujours comme une bonne dose de motivation et d'inspiration pour les participants. Il est permis de souhaiter qu'Infopresse et la SOCOM joindront leurs forces plus souvent pour présenter ce genre d'événement.

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