dimanche 30 mars 2014

J'ai voté

Après avoir exprimé ma frustration à propos de la situation actuelle sur ce blogue, j'ai poussé ma réflexion plus loin.

J'ai demandé l'aide de la Boussole électorale.

Le résultat m'a confirmé mes propres impressions. Les trois principaux partis ne sont pas tout à fait en ligne avec ma vision des choses. Ma position personnelle ressemble davantage à celle du Parti conservateur du Québec et d'Adrien Pouliot, donc plus à droite. Cela explique probablement pourquoi je me cherche toujours un peu.


La Boussole me réservait cependant une surprise, la Coalition Avenir Québec et le Parti Libéral du Québec sont pratiquement à égalité! Sans doute pour l'importance qu'ils accordent à l'économie.

Puis, sans surprise, les partis de gauche ne trouvent pas vraiment de résonance chez moi.

Pour m'aider dans ma réflexion, j'ai aussi écouté le débat des chefs et j'ai lu plus attentivement les journaux qu'à l'habitude et regardé davantage les bulletins de nouvelles. De ce côté, rien de vraiment utile. Les candidats s'amusent à ressortir des histoires du passé au lieu de se projeter en avant. Si on passait notre temps à ressasser nos souvenirs du passé, on n'irait pas loin dans la vie. Comme un gars qui s'est fait sacrer là et qui n'est pas capable de passer à autre chose. Ce qui est passé est passé, regardons vers l'avenir. Le même principe devrait s'appliquer en politique. Personne n'est plus blanc que blanc, mais tout le monde peut se recycler et avoir de bonnes idées pour améliorer les choses.

Finalement, aujourd'hui, je suis allée voter. Disons que, depuis le début, mon choix était pas mal fait, mais j'avais voulu confronter mes idées et mon choix, faire un véritable exercice de réflexion.

J'ai voté avec ma tête, comme dirait l'autre. J'ai voté pour la continuité dans mon comté et pour le changement au niveau provincial. Je suis satisfaite de mon vote. Est-ce que c'est un vote stratégique? Est-ce que j'aurai dû voter pour le Parti conservateur du Québec étant donné que ce parti rejoint davantage mes idées? Dans les circonstances actuelles, je ne crois pas. Je pousserai ma réflexion à ce sujet plus tard.

Et justement, dans les circonstances actuelles, ce qui me décourage le plus, c'est de voir que les citoyens disent vouloir du changement, mais que cela ne se reflète pas dans les sondages électorales. C'est de voir jusqu'à quel point les gens sont parfois mal informés, qu'ils se laissent influencer au gré du vent sans être capable de se forger leur propre opinion et d'exposer un véritable argumentaire.

Citoyens, vous n'aurez bientôt plus le droit de vous plaindre si vous ne votez pas pour un réel changement de garde au gouvernement. Vous voulez que certaines situations changent mais vous ne voulez pas perdre certains acquis. Il y a parfois des décisions déchirantes à prendre et je crois que le moment est venu de les prendre!






jeudi 13 mars 2014

Je me cherche politiquement…



Je me suis toujours considérée comme une personne politisée.
Je viens d’une famille où on parlait énormément de politique dans les réunions de famille.
J’ai lu les biographies de René Lévesque et de Mario Dumont.
J’ai flirté avec les idéologies de gauche quand j’étais étudiante, puis j’ai pris un virage à droite lorsque je suis entrée sur le marché du travail.
J’ai toujours été fière de faire partie du Canada. Pour moi, la souveraineté n’est pas une option.
J’avais cru trouver réponse à ma quête politique dans l’ADQ. J’avais joins les rangs du comité exécutif de mon comté. Après un blitz d’adrénaline, l’ADQ est morte et je suis devenue orpheline.
Aujourd’hui, je suis toujours intéressée par la politique, mais je cherche désespérément le parti qui rejoindra le plus mes valeurs.


 Un constat

Mis à part le poids des médias sociaux, une campagne électorale se déroule en 2014 comme elle se déroulait au siècle dernier.
Les candidats se promènent de villes en villages, de souper en cocktail, en abreuvant les électeurs potentiels de promesses. « Votez pour moi et je vous bâtirai une route ! » Ils leur jettent de la poudre aux yeux. Les débats entre candidats sonnent toujours un peu faux. Du moins, c’est l’impression que j’en ai présentement.
Comment faire autrement ? Il n’y a peut-être pas d’autre façon...
Du reste, la formule semble fonctionner. Les citoyens qui se plaignent à l’année longue de la mauvaise gestion gouvernementale se transforment en électeurs dociles et suivent la vague ou pire ils se disent trop écoeurés et s’abstiennent de voter.
Oui, je suis un peu découragée devant le sentiment d’impuissance et de résignation des citoyens qui n’ont pas le courage de devenir électeurs ou qui sont des électeurs mous.

Parler des vraies affaires

Cette expression est revenue souvent depuis le début de la campagne.
Je me suis donc demandée : « Quelles sont les vraies affaires pour moi ? ».

Dans l’ordre et le désordre. Sans priorisation. Avec des ampleurs différentes. Et j’en oublie peut-être.

-Le principe de l’utilisateur payeur

            J’utilise le transport en commun. Je paie pour le transport en commun.
            Je me pointe à l’urgence, je paie mon ticket modérateur.
            Je suis en prison, je paie pour mon séjour.

                     
-Le transport en commun, ce n’est pas l’avenir.

            Qu’on arrête de vouloir nous convaincre que ce mode de transport s’adresse aux familles.

-Le ménage dans le système de santé

            Je paie de mes impôts pour le système de santé, mais je finis par payer pour avoir accès à des soins plus rapidement (prise de sang, échographie pelvienne, etc.).
Qu’on arrête de mettre de l’argent dans le système et qu’on mette en place un plan de redressement visant une meilleure gestion et une plus grande efficacité des hôpitaux.
Plus de soins à domicile, plus d’appui aux aidants naturels.

-Le ménage dans les organismes paragouvernementaux

SAAQ, CSST, Hydro-Québec – combien de citoyens se battent contre ces géants bureaucratiques et subissent les coups de délais déraisonnables en attente de jugement ?

-Le ménage dans le réseau des garderies

            Je paie de mes impôts pour les garderies à 7$, mais ma fille a fréquenté une garderie à 20$ et mon collègue de travail vient d’en trouver une à 42$ qu’il doit payer dès maintenant pour réserver sa place même si son poupon ne la fréquentera qu’en mai ! 

-Plus d’anglais de qualité à l’école 

            Parce que cette langue est universelle et ouvre de nombreuses portes.
            We could be the champion ! 

-Un réaménagement du temps scolaire

            Qu’on condense l’enseignement des matières essentielles et qu’on laisse de la place pour des projets spéciaux, de l’activité physique. Bref, à la motivation !
            Qu’on réintroduise les cours d’éducation à la sexualité.
            Qu’on mette en place un véritable cours d’économie et des ateliers débats sur l’actualité pour enseigner aux jeunes à se forger une véritable opinion.
            Accompagnement des décrocheurs pour les aider à trouver leur voix d’une autre façon que sur les bancs d’école. Il n’y a pas de modèle unique pour tous.

-Les commissions scolaires ?

            Il y a sûrement moyen de faire un peu de ménage là aussi !

-Non au prix unique pour les livres

            Désolée pour les éditeurs et libraires que je connais mais je connais aussi des gens qui n’achèteront pas les livres « au prix régulier ». S’ils ne peuvent l’acheter à rabais, ils ne l’achèteront pas.  Bye bye culture ! Il y a tellement peu de gens qui lisent qu’il ne faudrait pas les décourager en plus.
            Et en passant, on pourrait peut-être enlever la TVQ sur le prix des livres numériques si on veut vraiment encourager la vente de livres !

-Encourager l’entrepreneuriat et le développement économique

            Arrêtons d’avoir peur d’avoir peur. Pour faire de l’argent, ça prend de l’argent ! Qu’on permette aux investisseurs d’investir au lieu de les décourager. Je pense ici en particulier aux ressources naturelles et aux investissements privés en éducation.
            J’entends tout le temps qu’il n’y a pas assez d’esprit d’entrepreneuriat au Québec bien qu’il y ait des ressources pour les gens qui veulent se partir en entreprise. Sur le terrain, je ne sens pas de véritable volonté de faciliter les gens qui veulent se partir en affaires.
            D’un autre côté, il faut cesser de maintenir en vie artificiellement certaines entreprises à coup de subvention. Oui, à l’aide au démarrage, mais après, fais tes preuves.

-Établir une durée de prestation maximale pour les assistés sociaux aptes au travail

            Pour éviter ceux qui profitent du système et qui se font vivre avec mes impôts

-Revoir le fonctionnement de l’imposition et de la taxation (lire baisse des impôts et des taxes)

            N’y aurait-il pas un moyen de rassembler toutes les taxes déguisées et de faire un examen de conscience gouvernemental ?
Je donne 50% de ma paie au gouvernement, plus une autre proportion part en taxes (TVQ, taxe sur l’essence, taxe santé, taxe sur l’alcool, immatriculation, permis de conduire, taxe scolaire, etc.). Après ça, je suis sensée épargner pour mes vieux jours ! Euh…

-Représentation proportionnelle à l’Assemblée nationale

            Pour avoir une véritable représentation citoyenne

-Élection à date fixe

Pour éviter la valse des sondages


Immobilisme québécois

Mes vraies affaires, je pense qu’elles sont aussi les vraies affaires de certaines personnes. On en entend même certaines sortir de la bouche de certains politiciens. Pourtant, j’ai l’impression qu’elles ne seront pas très bien représentées lors de la prochaine session parlementaire. La majorité québécoise se complet dans le statu quo. C’est devenu inacceptable pour moi, car je ne comprends pas pourquoi. J’ai l’impression que nous sommes dans une impasse.


Avoir le sentiment de pouvoir changer les choses

J’aimerais avoir le sentiment qu’un engagement politique permet de changer les choses. Mais je doute. Élection après élection, tout demeure pareil.

Pire encore, le Québec s’enfonce. J’ai de plus en plus envie de partir au loin. Certains l’ont déjà fait. Un de mes cousins habite maintenant Hong Kong, un autre est en Allemagne et un autre est à Ottawa. Ils ne reviendront pas de sitôt. Ma cousine a « essayé » la Suisse, est revenue, mais pourrait bien repartir. Je vous ai dis que je venais d’une famille politisée !

De mon côté, certaines personnes font en sorte que je reste ici. Je fais mon temps. J’aimerais pourtant participer à un renouveau. Je ne sens pas de volonté collective d’enclencher l’étape douloureuse qui permettra de faire naître ce renouveau. Je ne retrouve pas de parti en mesure de le faire.


Bref, je me cherche politiquement…

vendredi 21 juin 2013

Comment se porte le prêt de livres numériques en bibliothèque au Québec?

Très bien, je pense!

Selon Jean-François Cusson, de l'organisme BiblioPresto, quelque 43 000 exemplaires ont été acquis par les bibliothèques à des fins de prêts depuis le début du projet et ils ont généré plus de 235 000 prêts numériques.

Depuis décembre 2011, le prêt de livres numériques est offert dans certains bibliothèques publiques du Québec via la plateforme pretnumerique.ca, propulsée par De Marque et gérée par BiblioPresto, un organisme mis sur pied par l'Association des bibliothèques du Québec, le Réseau BIBLIO du Québec et Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ).

Lisez la suite sur le blogue Propulsion

jeudi 30 mai 2013

Lecture numérique: Martine à la plage de Simon Boulerice

Je viens de terminer la lecture de Martine à la plage de Simon Boulerice paru aux Éditions La Mèche en 2012.

Voici les passages que j'en retiens:

« Mordre dans du melon d'eau, c'est mordre dans de la neige sucrée. C'est comme de la slush bonne pour la santé. »

« Moi, j'ai essayé l'anorexie, mais je n'ai pas été capable.

« La vie s'ouvrait à moi; j'allais devoir porter des lunettes. J'allais me transformer en intellectuelle, avoir des notes élevées et de la profondeur. »

« Chloé est une effeuilleuse de marguerites, mais sans romantisme. »

« Angle mort: personne en vue. Juste une couple de fantômes, that's it. »

Pour savoir où vous procurer le livre en version numérique, cliquez ici.

jeudi 10 mai 2012

Le marché de la musique est en croissance grâce aux ventes numériques


En début de semaine, l’Observatoire de la culture et des communications du Québec de l’Institut de la statistique du Québec a publié des données sur les ventes de musique au Québec. Celles-ci indiquent que « les produits numériques comptent maintenant pour 24 % du marché musical au Québec ». 


En 2011, le marché de la musique sur plateforme numérique a d’ailleurs connu une croissance de 48% des ventes d’albums numériques et de 50% des pistes numériques par rapport à l’année précédente. 


Cette popularité grandissante des produits numériques expliquerait la croissance du marché de la musique au Québec depuis quelques années. 


Selon l’OCCQ, « en 2011, il s'est vendu 9,2 millions d'albums au Québec (7,8 millions de CD et 1,4 million d'albums numériques), en hausse de 1 % par rapport à 2010. Les ventes de CD sont en baisse pour une septième année d'affilée, en déclin de 40 % par rapport à 2004. Avec 13,8 millions de pistes numériques achetées en 2011, celles-ci représentent maintenant 10 % des ventes musicales calculées en équivalent d'albums.» 


Ces données concernant le marché de la musique sont pour le moins encourageantes pour le marché du livre au Québec. Il est permis de croire que celui-ci pourrait connaître, d’ici quelques années, le même genre de croissance grâce aux ventes de livres numériques. 


Les ventes de livres numériques ne peuvent plus être considérées comme étant marginales, elles ont connu une croissance fulgurante l’an dernier (400% entre décembre 2010 et décembre 2011). Nous attendons cependant toujours des statistiques concernant ce marché de la part de l’OCCQ…. pour confirmer nos impressions. 


Pour lire le communiqujé complet de l’OCCQ, cliquez ici.

mercredi 7 mars 2012

La littérature jeunesse à l’ère du numérique

Avec l’arrivée du livre numérique, de plus en plus de possibilités s’offrent aux éditeurs. Plus que tout autres les éditeurs de littérature jeunesse voient les possibilités de distribution de leurs titres se multiplier. Tellement qu’il devient parfois difficile pour eux de choisir la bonne option.

L’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) a récemment présenté une journée de perfectionnement professionnel sur le thème de l’avenir de la littérature jeunesse. Une grande partie des discussions de la journée ont porté sur les opportunités offertes par le numérique.

Florence Roche, productrice exécutive chez ODD1, un studio de développement de jeux et contenus interactifs jeunesse, présenté quelques chiffres à propos de la présence du numérique dans le quotidien des enfants. Rappelons que les 0-12 ans n’auront jamais connu le monde sans l’omniprésence de la technologie.

Selon le rapport « Understanding the Children’s Book Consumer in the Digital Age », 27% des enfants de 7 à 12 ans ont leur propre ordinateur personnel, 25% on un téléphone portable et 7% ont une liseuse. De façon plus large, même dans les foyers où les enfants n’ont pas leur propre appareil électronique, les parents prêtent allègrement leurs appareils aux enfants. Le rapport fait mention que les foyers avec les plus grands lecteurs sont aussi ceux qui sont le plus équipés en technologie.

De tous les appareils de lecture disponibles sur le marché, les tablettes (et plus spécifiquement le iPad) et les téléphones intelligents (avec le iPhone en tête) sont les préférés des amateurs de technologie (selon Uncovering Ebooks’ Real Impact de Aptara Survey of Publishing Professionals).

Quel format choisir?
Devant cette importance du numérique, les éditeurs jeunesse se tournent vers ce nouveau médium pour rejoindre les lecteurs. Mais, attention, entre le PDF, le ePub, le ePub enrichi, l’application, le jeu en ligne et même activités pour tableau blanc interactif, les possibilités sont pratiquement infinies (et le coût possible aussi!). Pour quel format se laisser tenter?

Malheureusement, il n’y a pas de bonne réponse. Il s’agit surtout d’y aller de sa propre stratégie, en fonction du type de livres produits (album, petit roman, etc.) et de la suivre. Bien sûr, le chemin emprunté pourra être influencé par les moyens financiers dont chaque éditeur dispose, mais il s’agit surtout de se bâtir un plan de match.

C’est du moins l’avis des éditeurs jeunesse qui étaient présents lors de la journée, dont certains ont participé à une table ronde. Tous sont unanimes : « Même si l’aventure du numérique ne rapporte pas encore financièrement, il faut être présent dans cet univers. L’important est de considérer le passage vers le numérique comme un investissement pour l’avenir. »

Par exemple, les Éditions de l’Isatis offre tous ses albums jeunesse en format PDF. Elle a aussi développée, en partenariat avec De Marque, une série d’activités pour tableau blanc interactif destinée aux écoles primaires. De son côté, La Montagne secrète a choisi le chemin des applications iPad, mais rendra également ses ouvrages disponibles en format PDF et ePub. Pour sa part, Simon Payette, de Chouette Editions, qui publie exclusivement des ouvrages avec le célèbre personnage Caillou, doit regarder les multiples propositions qui s’offrent à lui à l’international. Il est présentement en train de mettre en place sa stratégie numérique.

Le rôle de l’éditeur
Face à l’univers éclaté du numérique, une chose demeure constante : le rôle de l’éditeur; celui-ci conservant toute son importance. Car, peu importe, le format final choisi pour la distribution, l’éditeur, qui est le premier à choisir ce qui sera publié ou non, joue un rôle de premier plan. Peut-être encore davantage alors que les formats tendent à se multiplier.

C’est le rôle de l’éditeur de faire le tri parmi tous les textes qui peuvent être publiés, mais c’est aussi son rôle de trouver le bon format qui rendra justice au contenu. À l’heure où pratiquement toutes les possibilités sont offertes, il lui revient de ne pas « noyer » le texte à travers des animations et autres enrichissements de tout genre. En tout premier lieu, le numérique doit être vu comme un plus qui bonifiera le contenu original.

Oui, dans bien des cas, le numérique peut venir s’ajouter à la tâche des éditeurs déjà fort bien occupés. Néanmoins, il n’y a rien de mieux que de prendre un temps d’arrêt pour réfléchir à l’avenir. Le marché du numérique peut sembler encore marginal aujourd’hui, mais son taux de croissance est fulgurant. Il vaut peut-être mieux prendre une longueur d’avance dès maintenant!

samedi 11 juin 2011

Connaissez-vous LE lecteur de livres numériques?

« Jamais, jusqu’à aujourd’hui, nous n’avions eu une description aussi précise du lecteur de livres en général et du lecteur de livres numériques en particulier », affirme Michael Tamblyn de la boutique de livres numériques Kobo, soutenue par les libraires Indigo au Canada et Borders aux États-Unis. C’est que, depuis une année et demi, les gens de Kobo ont passé de nombreuses heures à récolter toutes sortes de données à propos de leurs clients. Les informations dont ils disposent sont à la fois surprenantes et prévisibles! En voici un aperçu.

Commençons par quelques données très intéressantes (en ce qui me concerne du moins) et qui ne sont pas si médiatisées… Kobo a étudié la courbe de lecture de ses clients, c’est-à-dire les moments dans la journée où ceux-ci lisent. Résultat : contrairement à la croyance populaire les plus grands lecteurs ne sont pas ceux qui lisent le soir.

« C’est même complètement l’inverse », indique Tamblyn. De fait, les gens qui lisent le soir y consacrent en moyenne 15 à 20 minutes, soit juste quelques minutes avant de se mettre au lit, alors que les gens qui lisent pendant la journée le font pour des périodes de plus de 30 minutes. Les lecteurs sont particulièrement actifs aux heures de pointe (6h à 9h et 15h à 18h), ce qui laisse deviner que les utilisateurs de transport en commun sont de grands lecteurs et que le livre numérique correspond à leur style de vie.

S’il y a moins de livres numériques qui se lisent le soir, on assiste tout de même à une période de pointe pour l’achat de bouquins, entre 20h et minuit. Comme ce sont des heures où les gens sont généralement à la maison, ils se permettent de flâner dans les rayons virtuels des boutiques de livres numériques et de faire des achats. Ces boutiques sont ouvertes 24h sur 24 et nul besoin de se déplacer pour les visiter!

Flâner en ligne à la recherche d’un livre, c’est bien. Mais, si les consommateurs ont la possibilité de consulter des extraits avant de faire un achat, c’est encore mieux! « Les extraits de livres sont déterminants sur les ventes de livres numériques. Le consommateur doit pouvoir se faire une juste idée du produit qu’il s’apprête à acheter afin de faire un choix éclairé », souligne Tamblyn.

Généralement, l’extrait offert gratuitement correspond au premier chapitre ou à 5% du livre. L’équipe de Kobo mène présentement des recherches pour déterminer la « longueur idéale » de l’extrait qui devrait être offert.

Le lecteur de livres numériques
Le lecteur de livres numériques n’a pas un profil unique. Kobo identifie quatre types de consommateurs et concentre maintenant l’ensemble de ses opérations marketing autour de ceux-ci.

La lectrice insatiable
C’est une femme.
Elle lit des ouvrages de fiction (autant de la fiction pour adultes que celle destinée aux adolescents) et des biographies.
Elle lit sur une tablette à encre électronique, le plus souvent un Kobo Reader.
À sa première visite chez Kobo, elle a dépensé 35$. Puis, à chaque visite, elle dépense 25$ en moyenne. De plus, elle termine un livre aux 3-4 jours, ce qui fait qu’elle passe environ sept commandes par mois. Autrement dit, c’est la consommatrice rêvée!

Fait à noter : elle est généralement cliente depuis juin 2010 et elle achète de plus en plus.
Mentionnons également que ceux qui sont devenus clients chez Kobo en novembre 2010 dépensaient 70% plus d’argent dès leur première commande que ceux qui étaient devenus clients en juin 2010.

Selon Tamblyn, cela s’explique par le catalogue en croissance, le marketing de plus en plus ciblé, la communication accrue sur le Web et le fait que la lecture numérique est de plus en plus connue et reconnue comme étant accessible à tous.

Le lecteur sur petit écran
C’est le plus souvent une jeune femme.
Elle lit des ouvrages généraux, de « romance » ou de « fantasy ».
Elle lit uniquement sur son téléphone intelligent, le plus souvent un iPhone.
À sa première visite chez Kobo, elle a dépensé 15$. Puis, à chaque visite, elle dépense 11$ en moyenne. Elle passe environ une commande par mois. Ce n’est donc pas une consommatrice extrêmement payante, mais elle est fidèle.

« Ce segment représente la majorité des consommateurs de livres numériques pour le moment, il est donc très important. Il faut reconnaître que ces lecteurs, qui lisent sur petits écrans, ont moins de tolérance face au prix des livres. Un livre doit coûter entre 7$ et 9$ pour l’intéresser. »

Ce segment de lecteur participe également à la consécration du ePub comme véritable format de la lecture numérique, puisque le PDF se lit extrêmement mal sur un petit écran. J’ai d’ailleurs récemment abordé ce sujet ici même sur mon blogue.

Le lecteur social sur iPad
C’est le plus souvent un jeune homme.
Il lit uniquement sur un iPad.
À sa première visite chez Kobo, il a dépensé 22$. Puis, à chaque visite, il dépense 16$ en moyenne. Il passe environ 4,5 commandes par mois, ce qui en fait un consommateur intéressant.

Cette catégorie de lecteur est en croissance depuis le lancement de l’application Reading Life de Kobo, une application où tout peut être partagé sur les réseaux sociaux (annoncer qu’on débute la lecture d’un livre, partager un paragraphe, annoncer qu’on a terminé un livre, etc.). De plus, chaque moment de lecture est comptabilisé. Il est même possible pour les lecteurs de recevoir des récompenses, lorsqu’ils auraient lu tous les ouvrages d’un auteur en particulier, par exemple. Évidemment, ces récompenses peuvent être affichées sur les réseaux sociaux.

Selon Tamblyn, 98% des utilisateurs de Reading Life utilisent les fonctions sociales. Cette application est maintenant offerte sur iPhone et le sera bientôt sur Kobo Reader. Il affirme également que les utilisateurs de Reading Life passent 50% plus de temps à lire que les autres lecteurs de livres numériques. L’aspect social représenterait donc une motivation supplémentaire pour encourager les gens à lire davantage.

Le collectionneur de livres gratuits
C’est un homme.
Il lit beaucoup sur ordinateur.
Il recherche uniquement des livres gratuits. Peu importe, le contenu, si c’est gratuit, il le télécharge dans son ordinateur. Il veut se constituer une bibliothèque de livres gratuits. Il a accès du contenu auquel il n’avait pas accès avant et il est comblé. Cependant, il est très résistant au marketing.

Tamblyn rappelle qu’il faut distinguer ce type de lecteur de ceux qui téléchargent un livre gratuit pour faire l’essai de la lecture numérique et qui ensuite paient pour leurs livres. Ceux-ci sont quand même très nombreux. Le collectionneur de livres gratuits n’a aucune intention de payer pour un livre!

Finalement, Tamblyn rappelle aux éditeurs que les consommateurs veulent des best-sellers en numérique. Les livres qui se vendent le mieux en numérique sont souvent ceux qui se vendent bien aussi en papier, dit-il.

La conférence de Michael Tamblyn, présentée dans le cadre d’une série de présentations en ligne de l’organisme Tools of change for publishing (TOC), est maintenant accessible en ligne dans son intégralité.