samedi 24 décembre 2016

Se créer des traditions

Noël est là!

Noël, c'est quoi maintenant? C'est devenu quoi? Je me pose la question depuis quelques jours et peut-être que vous vous la posez aussi.

En vieillissant, c'est facile d'être nostalgique des Noël de notre enfance. Avant, les familles étaient plus grosses, il y avait des dizaines de personnes qui se réunissaient pour le réveillon. Ça fêtait fort, ça fêtait tard.

Aujourd'hui, les familles sont plus petites, éparpillées sur le territoire... même si on voulait recréer les Noël de notre enfance, cela serait plutôt difficile. Et puis, quand on a couru toute l'année, on a parfois juste besoin d'un peu de tranquillité avec notre famille immédiate et les gens qui nous sont le plus cher.

L'important, pour moi, c'est de créer une ambiance d'amour et de joie. Parce que Noël, c'est surtout ça. Des valeurs d'entraide, de partage, de paix. Prendre le temps de s'arrêter et de se dire que l'on s'aime. C'est ce que je veux transmettre à ma fille en tout cas.

Noël, c'est surtout une question de tradition. Chacun pourra se créer ses propres traditions. Pour moi, depuis quelques années, la veille de Noël, c'est de me retrouver avec mes parents, ma fille et mon amoureux. Aller à la messe. Partager un bon repas. Jouer à des jeux. Déballer des présents. Rire et prendre le temps d'être ensemble simplement.

Oui, vous avez bien lu. Aller à la messe. Pour moi, c'est important. C'est une tradition. Il ne faut pas oublier que Noël est une fête religieuse. Sans la religion chrétienne, il n'y aurait pas de Noël. Je ne peux pas vous dire si cette histoire de Jésus de Nazareth est un véritable fait vécu. Mais je peux vous dire que j'aime me faire raconter le récit de sa naissance une fois par année.

Parce qu'elle nous rappelle que ce n'est pas d'hier que les religions ont divisé le monde. Parce qu'elle nous rappelle que l'amour et la paix devraient être des valeurs qui nous guident au quotidien. Parce qu'elle nous rappelle qu'il est important de se rassembler et de croire en quelque chose, qu'il ne faut jamais rien prendre pour acquis.

On vit dans une société qui a voulu s'affranchir de la religion, qui ne semble plus capable d'assumer ses racines (ou qui les ignore tout simplement). On devient mal à l'aise avec ceux qui se disent croyants. Pourtant, une partie de notre calendrier social est encore basée sur la religion chrétienne. Bon nombre de nos symboles sociaux ont un lien direct avec la religion. Il ne sert à rien de se cacher nos origines.

Et puis, l'actualité ne cesse de nous rappeler constamment l'importance que la religion a encore dans le monde. Et même après 2000 ans, ce sont encore les chrétiens qui sont trop souvent la cible des guerriers.

En allant à la messe, c'est une façon de me rappeler le sens premier de la fête de Noël. J'avoue que je cherche une façon de transmettre cette tradition à ma fille (mais ça, on pourrait en reparler).

Bref, si tu ne crois pas en Jésus Christ, tu dois au moins croire en certaines des valeurs qui lui sont associés, car Noël, c'est un peu beaucoup tout ça!

Paix, joie, entraide, amour! Et Joyeux Noël tout le monde!

En complément, je vous invite à lire ce texte de Denise Bombardier.

dimanche 11 décembre 2016

Il n’y aura pas de sauveur

Vous y croyez encore? Oubliez ça, il n’y aura pas de sauveur qui va arriver avec sa cape, sa baguette magique ou autre superpouvoir pour venir sortir le Québec du cynisme et lui donner un élan nouveau. Il n’y a personne qui va pouvoir entrer à l’Assemblée Nationale et dire : «  À go, on pèse sur Reset et on recommence ». C'est pas mal plus compliqué que ça!

Que l’on soit d’un côté ou d’un autre, que l’on prétende représenter « le peuple » ou « le vrai monde », ça ne se peut juste pas. Le changement, ça vient avec le temps, la volonté et un énorme travail d’équipe. C'est un long processus vers le changement qui attend le Québec.


Nous n’avons guère besoin d’un sauveur­­, n’en déplaise à Philippe Couillard et à Rambo. Nous sommes collectivement en manque d’honnêtes gens, qui pratiquent la décence et qui se refusent à la sursimplification du discours politique. Nous méritons d’être dirigés par des personnes qui croient encore au bien, au mal et à la vérité. Des élus qui ont une vision élevée­­ de la société, pas des illuminés ni des idéologues.

Je suis d’accord avec elle.

Mais, au-delà de la politique, une évidence me saute de plus en plus aux yeux.

L’Assemblée Nationale n’est pas (ou n'est plus) le bon endroit pour faire changer les choses.

Parce que si tu entres dans la machine, tu vas te faire avaler par la machine.

On ne pourra pas changer la structure en embarquant dans la structure. Il faudra trouver quelque chose de différent si on est vraiment déterminé à obtenir un résultat différent.

Il y a un adage qui dit : « on ne peut pas espérer avoir des résultats différents si on répète toujours les mêmes gestes, si on applique toujours la même recette ».

Think outside the box !
Une des participantes du Sandwich du vendredi, Marie-Claude Côté, a trouvé les bons mots pour exprimer ce qui pourrait émerger et devenir une piste de solution :

« …une mobilisation citoyenne, possiblement hors des structures politiques traditionnelles, qui canalise cette énergie pour mieux construire le présent et le lendemain ».

Cette énergie, c'est le désarroi, le cynisme, la colère, la désillusion envers le gouvernement, le système politique actuel. Mais, appelez-la comme vous voulez.

Bref, une mobilisation citoyenne de gens engagés, qui croient à un Québec performant, plus innovant, des personnes qui ne parlent pas pour « les Autres », mais qui les entendent, qui choisissent de faire une différence dans leur milieu, qui prennent la parole en public et questionne l’ordre (ou le désordre) établi.


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Encore une fois, c’est à suivre…

dimanche 4 décembre 2016

Du cynisme à l'optimisme

Je pense qu'on n'a plus besoin de convaincre personne. Le statu quo ne peut plus durer au Québec. Il faut qu'il se passe quelque chose. Un virage à 360 degrés. Un grand ménage de nos institutions. Une remise en question collective.

Cela n'est même plus une affaire de politique, cela devrait être l'affaire de tout le monde.

Il est facile de poser des constats, de nommer ce qui ne va pas (pas besoin de chercher, ça sort à pleines pages de tous les médias quotidiennement), de chialer contre le système.

Comme l'écrivait Richard Martineau en fin de semaine:
C’est la machine au grand complet qui est en train de péter.

Mais après avoir constaté, on fait quoi?

Dans son texte, M. Martineau en arrive à la conclusion que cela prendra une véritable Révolution. C'est pas mal ce que je pense aussi. Une sorte de Révolution tranquille 2.0. (je ne mets pas 2.0 pour rien au bout, car je crois que la technologie pourra nous aider à quelque part à nous sortir de notre bourbier).

La grande question est maintenant : Comment arriver à faire changer les choses? Par où commencer? Ouf, quel chantier! Ça semble impossible. Pas vrai?

Mais vous savez déjà que je crois qu'il faut essayer.

Depuis quelques semaines, je me suis joins un groupe du Sandwich du vendredi midi. Des gens de tout horizon réunis devant l'Assemblée nationale. Trente minutes. Quelques échanges et on se sent ravigoté pour le reste de la semaine. Et ça mijote dans notre tête, dans la mienne en tout cas!

Il y a quelques semaines, j'écrivais qu'il faut ralentir pour survivre. C'est étrange mais avec ces petits rendez-vous hebdomadaires, je trouve le temps de ralentir. Parce que je prends le temps de réfléchir à tout plein de choses.

Au cours des prochaines semaines, des idées vont émerger de nos premières discussions. Comment prendre les mauvaises nouvelles et les remplacer par des nouvelles positives? Comment amener les élus à se soucier un peu plus des citoyens en fournissant des réponses vraies? Comment faire en sorte que les médias ne gèrent plus l'agenda politique?

Vous ne voulez/pouvez pas vous joindre à notre groupe du vendredi, mais vous souhaitez vous aussi passer du cynisme à l'optimisme, vous pouvez manger un sandwich le vendredi midi et en publier la photo en utilisant le #sandwichdredi ou #vendreswich, comme le propose Clément ici.

Désolée si je reviens encore à Richard Martineau, mais il a aussi écrit:
« Les seules personnes qui descendent dans la rue sont celles qui veulent encore plus de services, plus de taxes, plus de fonctionnaires, plus de privilèges. »

Eh bien, ce n'est pas vrai. Pour une fois, ce n'est pas vrai.

Et peut-être qu'on pourra changer le Québec un sandwich à la fois...



vendredi 25 novembre 2016

Quand j'ai mal à mon diplôme...


J'ai une formation en journalisme. J'ai obtenu mon diplôme, il y a 15 ans (déjà!)... Je ne suis plus journaliste au quotidien, j'ai bifurqué vers les communications et les médias sociaux en cours de route. Je collabore quand même à l'occasion avec certains magazines et, surtout, j'observe les médias du coin de l'oeil. Et laissez-moi vous dire que, régulièrement, j'ai mal à mon diplôme! Oui, oui, vous avez bien lu!

J'ai toujours cru qu'il était possible de faire du journalisme d'information objectif dans l'unique but d'informer les citoyens et de les amener à faire des choix éclairés pour leur vie au quotidien. N'est-ce-pas le propre du journalisme?

S'agit-il d'une utopie?

Je me suis toujours fais un devoir de ne pas laisser mes opinions personnelles transparaître dans mes articles (sauf bien sûr quand il s'agissait de textes d'opinion et qu'ils étaient clairement identifiés comme tels). Le but était d'informer sur un sujet, sur une situation. Donc, pas de questions tendancieuses pour les personnes interviewées.

Évidemment, il y a toujours eu un certain biais médiatique dans les choix éditoriaux des informations que l'on diffusait ou non; chaque média ayant ses préférences et allégeances.

Par contre...

Je ne sais pas si c'est attribuable à la vitesse à laquelle circule l'information aujourd'hui (disons qu'en 15 ans, il s'en est passé des choses sur la planète médias), à la compétition qui s'accentue entre les différents médias, ou à autre chose, mais la généralisation, le superficiel et même la désinformation semblent littéralement en train de prendre le dessus sur l'art d'informer pour servir le citoyen.

Les médias (je ne nomme personne en particulier et tout le monde en même temps) s'emportent pour des banalités, montent des histoires en épingle, s'attardent sur des non-nouvelles et passent complètement sous silence des histoires importantes.

Une histoire est publiée une journée et diffusée en grande pompe un peu partout, elle sera démentie quelques jours plus tard mais on en fera une brève en page 53 (les 3/4 des gens qui avaient lu la première nouvelle ne le sauront jamais).

Le scandale de la semaine sera relayé aux oubliettes et on n'en entendra plus jamais parler. Pourtant, lorsque quelqu'un commence à nous raconter une histoire, on est en droit de s'attendre à ce qu'il nous raconte aussi la fin.

Les médias se font les pantins du pouvoir politique (une dégustation culinaire avec un ministre, ça vous dit quelque chose?) et de certains courants de pensée (trop souvent sans l'affirmer ouvertement. Au moins si ce l'était, ce serait déjà moins pire).

Combien de fois j'ai vu des communiqués de presse repris tels quels dans plusieurs médias? Les journalistes ne cherchent-ils plus à aller plus loin que l'information qu'on leur pousse? Se faisant, ils se font les porte-parole des organisations qui les gavent d'information « intéressée ». C'est comme si ils endossaient leurs affirmations sans rien dire, sans questionner. Ce faisant, les médias se font les complices d'un certain pouvoir et entretiennent le cynisme dans la population.

J'ai trempé dans l'univers des médias, je sais quand même un peu comment cela peut fonctionner. Le citoyen moyen n'y voit probablement que du feu. Il prend et consomme une information trop souvent biaisée et incomplète. Il n'a pas le temps (ne prend pas le temps) d'analyser plusieurs sources d'information pour savoir si on lui dit la vérité.

Pourtant...

Pour chaque nouvelle diffusée, il y a toujours « l'envers de la médaille » que l'on devrait prendre en considération et présenter publiquement. Trop souvent, ce revers est ignoré. Il faut vendre de la copie... mais cela se fait au détriment des citoyens. On donne priorité au « buzz » de la semaine, à la saveur du mois, au hit du moment.

Mon objectif maintenant?
J'aimerais arriver à vous présenter au cours des prochains mois, certains « revers » quand j'en verrai passer.

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Cette réflexion fait suite à ma participation d'aujourd'hui au « sandwich du vendredi » devant l'Assemblée nationale. Ce rendez-vous hebdomadaire vise à signifier notre écoeurement face au pouvoir politique et au gouvernement dans un mouvement non-partisan.

Nos discussions nous ont amené à prendre conscience que les médias n'aident en rien la cause.
«il faut s’informer pour être de bons citoyens engagés, mais plus on s’informe plus on est frustré/découragé et moins on a le goût de se mobiliser», comme l'écrit Clément.

Nous voulons maintenant trouver des moyens de nous sortir de ce cercle vicieux.

Si ça vous tente, rendez-vous vendredi prochain à midi devant l'Assemblée nationale! Et ne vous laissez pas arrêter par la température, on est très chaleureux!


vendredi 18 novembre 2016

Réflexion post-sandwich #2


On a tous des raisons d'être déçu, indigné, révolté contre le gouvernement, les politiciens, le système. On est trop peu nombreux à l'exprimer publiquement. Heureusement, parfois, certains osent proposer des initiatives qui donnent l'espoir que l'on pourrait faire changer les choses.

La semaine dernière, j'ai participé à une de ces initiatives, proposée par Clément Laberge. J'en avais d'ailleurs fait un compte-rendu. Vendredi midi, devant l'Assemblée nationale, sandwich à la main, se réunir, faire connaissance, discuter.

Une semaine plus tard, j'étais présente à nouveau. Il y a un intérêt certain envers ce rendez-vous hebdomadaire. Une réunion improvisée avec un groupe éclaté de personnes.

Déjà, certains se demandent comment pousser le geste plus loin, comment le transformer en actions plus concrètes, pour maintenir l'intérêt et confirmer qu'on pourra vraiment faire changer des choses. Clément a d'ailleurs lancé un appel sur son blogue pour la semaine prochaine. N'essayons pas d'aller trop vite. Mais, essayons quand même de proposer nous-mêmes des solutions.

Ce que j'aime de ce rassemblement, c'est son côté non-partisan. Pas d'allégeance politique (et j'espère que cela pourra demeurer ainsi). On n'a pas les mêmes allégeances politiques, mais on a un désir commun de vivre dans un Québec meilleur, de faire croître le Québec. On n'a pas les mêmes allégeances politiques, mais on mérite tous des politiciens intègres et honnêtes, un système plus sain. Si on peut réussir à en parler ensemble, sans s'emballer, c'est déjà gagnant comme démarche.

Chaque jour, les médias nous donnent des sujets d'indignation supplémentaires. Chacun s'attarde à des manchettes différentes en fonction de ses intérêts. La proposition du ministère de l'Éducation de surveiller les médias sociaux pendant les examens ministériels m'a fait sursauter et rager dans mon salon. Si on peut « googler » une question d'examen et y trouver la réponse, c'est que la question n'était certainement pas la bonne! Moi, la « modernisation » du système d'éducation, c'est important pour moi.

Pour d'autres, la priorité d'action sera ailleurs. Les urgences qui débordent, la lenteur du système de justice, les soins aux aînés, la gestion des finances publiques... la liste des sujets est longue. Et justement, ce n'est pas normal que la liste soit aussi longue.

Pour moi, cela veut simplement dire qu'il est urgent d'agir. Le statu quo, on n'en veut plus. La « grosse machine gouvernementale » est en train d'échouer. Elle est trop souvent « biaisée » par toutes sortes d'influence.

Au fil des rendez-vous du vendredi, je crois que des personnes vont faire connaissance et se reconnaître des intérêts communs et que des idées émergeront de leurs discussions.

Il serait facile de se dire que la tâche de faire « bouger » le Québec vers l'avant est trop difficile et que cela ne sert à rien d'essayer. Il y a déjà une majorité de Québécois qui pensent comme ça. Moi, je ne peux pas. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne peux pas. Je me dis qu'il faut au moins essayer de faire quelque chose.

Pour le moment, je vais juste tenter d'écrire plus souvent et ainsi réussir à mettre de l'ordre dans mes idées. Pour voir ce qui en sortira.

Mais, vraiment : Merci, Clément, de m'amener à faire ça! Ça faisait trop longtemps que je me disais que j'allais le faire, sans trouver la motivation de passer à l'action.






vendredi 11 novembre 2016

Changer le monde un sandwich à la fois

Il y a quelques jours, mon ami Clément proposait un dîner au sandwich devant l'Assemblée nationale pour signifier son écoeurement devant la situation politique actuelle au Québec, une façon « soft » de protester. Un geste symbolique pour dire que certains en ont assez et qu'il est temps de « se donner un swing pour commencer à remonter » après avoir touché le fond du baril.

J'ai tout de suite portée une attention particulière à son appel. J'y ai vu une action citoyenne non partisane, une action différente pour pouvoir se dire qu'au moins, on aura exprimé notre insatisfaction. Impossible de rester à ne rien faire pour moi.

Ceux qui me connaissent savent que j'ai déjà écrit à plusieurs reprises à propos de ce Québec endormi. Ils sont nombreux à critiquer dans le confort de leur foyer, mais trop peu nombreux à passer à l'action pour s'exprimer et tenter de faire changer les choses. Et ceux qui osent le faire se font parfois rabrouer rapidement, désolant...

Quoi qu'il en soit....

Vendredi dernier, le premier dîner au sandwich a eu lieu. Quatre personnes se sont réunies devant l'Assemblée nationale pour ce repas inusité.

Aujourd'hui, je me suis jointe au groupe. Il fallait que je participe à ce dîner au moins une fois pour voir. Nous étions 11 personnes. D'horizon tout à fait différents. Un petit groupe éclectique réuni pour, comme je l'avais bien senti au départ, une action citoyenne non partisane. Nous avons fait connaissance et discuter brièvement. 30 minutes, ça passe vite, mais ce fût très agréable.

Si je m'intéresse tant à la politique, j'ai toujours cru que c'était « la faute » de mon grand-père. Mon grand-père était un homme très engagé politiquement. Il est décédé quand j'avais 12 ans, mais j'avais déjà eu le temps d'être « contaminée » et mon père a continué de m'en parler par la suite. Bien, devinez quoi? Aujourd'hui, dans ce petit groupe, à des kilomètres de ma ville natale, il y avait un homme qui a eu mon grand-père comme mentor et qui a très souvent témoigné de son respect envers lui. Ouf, le monde est petit! Et je me suis dit qu'il avait vraiment quelque chose derrière cette idée du dîner au sandwich...

J'ai peu de temps disponible pour des engagements hors du travail et de la famille, beaucoup moins de temps que ce que je voudrais en tout cas. Il faut faire des choix. Mais, ce geste simple du vendredi midi, je crois que je pourrais y prendre goût.

Personne ne sait ce que ce rendez-vous hebdomadaire pourrait / pourra devenir, mais je me dis que cela vaut au moins la peine d'essayer. On improvise, on fait connaissance et qui sait, il y a peut-être de l'espoir pour le Québec.

L'invitation est lancée pour vendredi prochain. Midi devant l'Assemblée nationale.


vendredi 14 octobre 2016

La circulation en mode solution

Je l'ai écrit récemment, notre attitude face à certains événements de la vie peut changer la façon dont on les vivra. Ce soir, j'ai envie d'appliquer ce principe à l'un des plus grands irritants de la vie moderne des travailleurs: les déplacements vers le boulot le matin et la maison en fin de journée.

Au cours des dernières semaines, les discussions entourant la congestion routière dans la région de Québec se sont multipliées. Il est facile de s'emporter, de critiquer, de réclamer... J'ai moi-même écrit des billets sur la situation:
Esclave de la route
Le ridicule ne tue pas

La solution idéale n'existe probablement pas ou du moins n'a pas encore été trouvé. En attendant, les faits sont que la qualité de vie se dégrade dans la région en raison des problèmes de circulation routière et qu'il devient urgent d'agir pour éviter que la situation ne s'aggrave.

Par contre, au-delà des routes et des infrastructures à moderniser et à ajouter, il faut probablement tenter de voir les choses autrement, donc de changer notre attitude, pour en arriver à mettre en place des solutions à plus court terme. Au rythme où vont les projets au Québec, les routes et les infrastructures, cela prendra des années à être modifiées. Les études de marché, les études de faisabilité, les plans et devis, les estimations budgétaires, mettez-en!

En attendant, soit on continue de subir en stressant et « chialant » constamment, soit on se demande ce qu'on peut faire. Bref, pouvons-nous passer en mode solution?

Ma solution à moi n'est pas révolutionnaire. Elle a même déjà été avancée au cours des dernières semaines par François Bourque et Clément Laberge.

Faire en sorte que l'heure de pointe soit moins pénible en l'étalant sur une plus longue période le matin et en fin de journée.

Comme l'écrit François Bourque, « puisque le problème est de vouloir aller tous aux mêmes endroits en même temps, la solution pourrait être de ne pas tous y aller en même temps ».

En milieu de travail, cela demande que les employeurs soient ouverts notamment à mettre en place des heures de travail véritablement flexibles, qu'ils favorisent des quarts de travail condensés (sur 4 jours au lieu de 5, par exemple), qu'ils permettent le télétravail de façon régulière (toute la technologie nécessaire existe pour garder un lien constant entre le bureau et la maison).

Déjà, avec cela, je suis convaincue qu'il y aurait un certain gain. Je sais que certains employeurs ont déjà mis en place des mesures, mais malheureusement, il reste énormément de travail à faire pour les encourager à aller dans cette direction de façon massive. Il s'agit ici d'une question de confiance envers les employés mais également d'un souci de maintenir leur qualité de vie.... qui ne semble pas donné à la majorité.

Pourquoi j'écris qu'il reste énormément de travail à faire?

En septembre, l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés a publié les résultats d'un sondage à propos de l'effet des travaux routiers et de la congestion routière sur les travailleurs, partout au Québec, mais dont les résultats pour la région de Québec sont disponibles.

Fatigue, stress, irritabilité et perte de productivité figurent parmi les dommages collatéraux des travaux routiers et de la congestion. Les travailleurs et les employeurs ayant répondu au sondage l'ont tous souligné. Un travailleur sur quatre serait même prêt à gagner moins pour éviter les bouchons de circulation (un sur cinq à Québec).

Les employeurs ont aussi mentionné des retards de plus en plus importants le matin (15 à 30 minutes), de l'absentéisme, des départs volontaires et la perte de candidats potentiels en raison de la localisation de l'entreprise.

Jusqu'ici pas de surprise...
Sauf qu'ensuite viennent les deux questions qui tuent avec leurs réponses qui confirment que rien n'est gagné.
Votre entreprise a-t-elle mis en place des mesures spécifiques pour faire face aux inconvénients causés par les travaux routiers et la congestion routière?
Oui 16,7 %  Non 74,6 % 
Votre entreprise prévoit-elle mettre en place dans le futur des mesures spécifiques pour faire face aux inconvénients causés par les travaux routiers et les problèmes de circulation?
Oui 4,3 % Non 65,4 % Je ne sais pas 30,3 %

Autrement dit, les entreprises vivent le problème, constatent les effets négatifs sur leurs employés, mais ils n'ont pas vraiment l'intention de faire des changements dans leur organisation. Cela revient à dire qu'elles acceptent la baisse de productivité et l'absentéisme causés par la congestion routière, qu'elles sont prêtes à vivre avec des employés stressés, irritables et fatigués.

Bref, elles ne sont visiblement pas « en mode solution », pas de façon majoritaire en tout cas.

Je comprends qu'il s'agit d'un simple sondage, mais il a quand même été mené par CROP et devrait être représentatif.

Malheureusement, ces réponses témoignent de l'état d'esprit (l'attitude) dans lequel trop de gens semblent être, soit en attente que quelqu'un fournisse une solution miracle. Je le répète, au point où nous sommes, nous devrions plutôt essayer de voir chacun de notre côté ce que nous pouvons faire pour améliorer la situation. Et je lance un appel aux employeurs pour qu'ils se mettent en action en ce sens.

Bien sûr, même si les employeurs adaptaient leur façon de faire demain matin, cela ne règlerait pas tout. Les grandes institutions publiques, particulièrement les écoles, cégeps et universités, devraient également collaborer en modifiant l'heure de début et de fin des cours. De même, les horaires du transport en commun devraient tenter de se coller à ces nouvelles réalités. Et ainsi de suite, c'est l'effet Domino.

Étaler l'heure de pointe, ce n'est probablement pas si simple, puisque, pour des résultats optimaux, nous avons besoin de la collaboration d'un grand nombre. Par contre, je suis convaincue que, même à petite échelle, les résultats positifs pourraient se faire sentir rapidement.

Mon idée est lancée. Personnellement, j'ai déjà fait quelques tests qui se sont avérés très concluants dans mes déplacements. Je n'ai pas encore pu modifier de façon régulière mes déplacements. Je n'ai pas non plus de pouvoir pour mettre en application ma solution de façon plus large, mais elle est là.

Qui seconde? Qui a envie de l'appliquer? Par où on commence? C'est le temps de passer à l'action.